Contribution financière
Les finances de l’Eglise de Chypre
La Constitution de la République de Chypre énonce que l’église autocéphale grecque orthodoxe de Chypre a le droit exclusif de réglementer et d’administrer ses affaires intérieures, ainsi que ses biens, conformément à la loi ecclésiastique et à la Charte de l’église. L’Église n’étant pas tenue de divulguer son patrimoine financier, les informations relatives aux revenus, dépenses et contributions sont limitées et proviennent principalement des entretiens donnés par l’archevêque.
Toutefois, l’Église de Chypre est considérée comme l’une des organisations les plus riches du pays. La principale source de revenus de l’Église provient des secteurs bancaire et touristique. Le Saint Archevêché de Chypre est depuis de nombreuses années le principal actionnaire de la Hellenic Bank (actuellement à hauteur de 7,15 % de parts), la deuxième plus grande banque de Chypre. L’Église est également le principal actionnaire (à 27,09 %) de KEO Plc., la plus grande entreprise de boissons de l’île. L’Église détient également des participations au sein de Vasilikos Cement Works Ltd., une cimenterie constituant la plus grande industrie lourde de Chypre. Outre un actionnaire majeur, l’Église est l’un des principaux propriétaires fonciers de l’île, proposant des biens immobiliers à louer à long terme. De nombreux hôtels appartiennent à différents monastères ainsi qu’à l’archevêché lui-même. Une partie du budget de l’église a toujours résulté de la vente de bougies, des cérémonies religieuses (mariages, baptêmes, funérailles), des dons faits par les fidèles et d’autres sources semblables.
La crise bancaire de 2013 a considérablement réduit les revenus de l’Église. L’archevêque a récemment annoncé que l’église n’avait aucun intérêt à participer à la recapitalisation prévue de la Hellenic Bank, parce qu’elle n’avait pas les moyens de financer les 16 millions d’euros nécessaires à cette dernière. En 2014, les pertes de l’Église sur ses investissements dans les banques locales ont été estimées à plus de 10 millions d’euros. Tous les diocèses et monastères sont actuellement confrontés à des problèmes économiques similaires ; l’archevêque a néanmoins précisé publiquement que ces difficultés financières n’affecteraient pas le travail social et les activités caritatives de l’Église (voir Cyprus Mail).
Une partie des recettes susmentionnées est consacrée aux frais administratifs, à la paie du personnel, à l’entretien et à la construction des églises. La Constitution chypriote exonère l’Église de l’impôt, toutefois, après de longues négociations avec les gouvernements successifs, l’Église a accepté de verser des impôts à l’État. Une somme respectable est allouée par l’Église à des tiers : des personnes à faibles revenus ou sans emploi, des personnes malades, des organisations caritatives et divers établissements d’enseignement offrant des bourses aux étudiants dans le besoin. Bien sûr, les détails financiers précis de la répartition de ce montant ne sont pas accessibles au public.
11 décembre 2014