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Chronologie

Quelques dates clés

11e s. av. J.-C. : Les Mycéniens et les Achéens colonisent l’île.
9e s. av. J.-C. : Les Phéniciens s’installent à Chypre.
7e s. av. J.-C. : Plusieurs royaumes chypriotes prospèrent sous l’influence Assyrienne.
669/663 av. J.-C. : Cités-royaumes indépendantes.
570 av. J.-C. : Sous Amasis, les Egyptiens font la conquête de l’île.
450 av. J.-C. : Les Phéniciens contrôlent Salamine.
414-374 av. J.-C. : Sous Evagoras de Salamine (à l’est de Chypre), les dix cités-royaumes de l’île sont unifiées pour ne former qu’un seul état et la culture grecque, ainsi que l’alphabet grec, sont favorisés.
333–58 avant J.-C. : Rejoint le monde hellénistique, puis, à partir de 294 av. J.-C., l’empire ptolémaïque d’Egypte.
58 avant J.-C. : Chypre est annexée par l’Empire romain.
45 : Le Christianisme est introduit.
395 : A la division de l’Empire romain ; Chypre est attribuée à l’Empire byzantin.
7e s. – 10e s. : Les Byzantins et les Arabes musulmans combattent pour le contrôle de Chypre.
1191 : Le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion conquiert Chypre pour en faire une base pour les Croisades ; il la revend plus tard à un noble français, Guy de Lusignan, qui met en place une monarchie féodale qui règnera pendant trois siècles.
1498 : La République de Venise prend le contrôle de Chypre.
1571 : Chypre est conquise par l’Empire ottoman.
1625-1700 : Grand dépeuplement de Chypre. La peste emporte plus de la moitié de la population.
1821–33 : Lorsque dans les années 1820 et 1830 les peuples des Balkans se rebellent contre leurs maîtres ottomans, Chypre reste calme. Le gouverneur ottoman local prend la mesure préventive de faire pendre l’archevêque, les évêques et les autres membres du haut-clergé.
1878 : La Turquie prête Chypre à l’Empire britannique en échange d’une alliance défensive contre la Russie.
1914 : Officiellement annexée par la Grande-Bretagne après l’entrée de la Turquie dans la Première Guerre Mondiale en tant que grande puissance.
1923 : Par le traité de Lausanne, qui met officiellement fin à la guerre entre la Grèce et la Turquie en Asie Mineure (c’est-à-dire à la catastrophe d’Asie Mineure), la Turquie renonce à tous ses droits sur Chypre.
1925 : Chypre devient une colonie de la Couronne britannique.
1931 : Les Chypriotes grecs s’élèvent contre les conséquences économiques de la Grande Dépression. Cela génère des émeutes (Oktovriana) lors desquelles les exigences de rattachement à la Grèce (enosis) se font entendre. Les Britanniques répriment le soulèvement et suppriment tous les organes d’autoadministration ; dès lors, Chypre est dirigée par un régime dictatorial (Palmerokratia).
1939-45 : Les Chypriotes participent à la Seconde Guerre Mondiale ; la Grande-Bretagne autorise la tenue d’élections municipales.
1948 : Le gouvernement travailliste britannique offre aux Chypriotes une constitution, qui est rejetée parce qu’elle ne propose aucun lien avec la Grèce.
1950 : L’archevêque de Chypre Makarios III, récemment élu, organise un plébiscite non officiel des Chypriotes grecs, qui a pour résultat de voir s’exprimer une majorité écrasante en faveur de l’enosis. Les Britanniques n’en tiennent aucun compte.
1951-55 : Les efforts des Grecs pour trouver une solution pacifique échouent du fait de l’intransigeance britannique. Les Britanniques pensent qu’ils ont besoin de posséder toute l’île de Chypre comme base militaire ; selon Eden : l’Empire britannique n’est pas à vendre. En 1954, le Ministre des Colonies, Hopkinson, déclare que Chypre ne peut espérer être un jour indépendante. Cette intransigeance amène les dirigeants chypriotes à prendre la décision de se battre pour la liberté.
1955-59 : L’Organisation Nationale des Combattants Chypriotes (EOKA) conduit une campagne anticoloniale contre la Grande-Bretagne. Contrairement à d’autres mouvements anticoloniaux de cette période, l’EOKA chypriote est issue d’un droit politique et ne se bat pas pour l’indépendance mais pour l’union avec la Grèce. Les moyens employés sont ceux de la guérilla urbaine ou partisane. Afin de réprimer les soulèvements, les Britanniques prennent le parti de diviser pour mieux régner. Ils montent l’un contre l’autre à la fois les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs et leurs deux patries respectives (la Grèce et la Turquie), divisant ainsi une population qui avait su cohabiter pacifiquement pendant des siècles.
1960 : Les accords de Zurich et de Londres sont signés par le Royaume-Uni, la Grèce et la Turquie. Ils devaient permettre de résoudre la situation mais n’offraient en réalité qu’un faux compromis : toujours est-il que la République de Chypre est alors un état indépendant, mais en théorie seulement. En réalité, son indépendance est limitée par un Traité de Garantie qui permet aux trois puissances garantes (le Royaume-Uni, la Grèce et la Turquie) d’intervenir de façon trilatérale ou unilatérale en cas de crise intérieure afin de rétablir le status quo ante. Le Traité d’Alliance autorise la Grèce et la Turquie à stationner des troupes sur Chypre (950 Grecs et 650 Turcs). La Constitution institutionnalise la séparation des deux peuples vivant sur l’île (municipalités séparées, majorités séparées à l’Assemblée pour voter les lois fiscales). Le président grec et le vice-président turc disposent de droits de veto absolus.
Plutôt que d’appliquer un principe de représentation majorité / minorité (80% de Grecs, 18% de Turcs), on institue une sorte de partenariat de facto (50/50). Il n’existe aucun article dans la Constitution encourageant la coopération entre les deux communautés dans le but de créer une identité chypriote commune. Sans cette "chypriotisation", le projet de constitution est irréalisable. L’archevêque Makarios, (Chypriote grec) devient le premier président et le Dr Kutchuk (Chypriote turc), le vice-président.
1963-64 : Makarios a deux objectifs après l’indépendance : le premier est de parvenir à une véritable indépendance en se débarrassant des deux traités, et le second est de modifier la Constitution en abolissant tous les droits de véto et de nombreuses clauses ethniques. Les Chypriotes turcs et la Turquie ne sont toutefois pas prêts à accepter des changements. En novembre 1963, Makarios soumet ses 13 changements de la Constitution, qui sont rejetés par les Chypriotes turcs et le gouvernement turc. Des combats éclatent entre les communautés. Le gouvernement américain intervient et imagine différents plans afin de parvenir à une solution. Le plan Acheson propose un partage de l’île et le rattachement des deux parties, respectivement à la Grèce et à la Turquie. Les Nations Unies obtiennent toutefois gain de cause et la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) est envoyée sur place. Sur ordre de leurs dirigeants, des milliers de Chypriotes turcs se retirent dans des enclaves et subissent un embargo mené par les Chypriotes grecs. L’ONU tente de leur fournir de la nourriture et des médicaments.
1974 : Durant la Grande Dictature (1967-1974), la volonté des Chypriotes de parvenir à l’Enosis se calme. Au printemps 1974, la position de la junte militaire en Grèce est chancelante et elle a d’urgence besoin d’un succès. Un coup d’Etat inspiré par la junte d’Athènes tente d’assassiner Makarios, mais celui-ci y échappe. Les officiers grecs de la Garde Nationale Chypriote installent Nikos Sampson au poste de président. Sampson a acquis une réputation de tueur pathologique de Turcs durant la guerre civile de 1963-64, et son arrivée est vécue par les dirigeants de la Turquie comme une provocation. Lorsque la Grande-Bretagne refuse de prendre part à une opération visant à restaurer le status quo ante (Traité de Garantie), la Turquie agit de façon unilatérale et intervient militairement. On parvient à un cessez-le-feu et les négociations peuvent commencer, lorsque le gouvernement militaire s’effondre à Athènes et que la Grèce redevient une démocratie. Au même moment, les forces turques sont renforcées et alors que les négociations sont sur le point d’aboutir, l’armée turque reprend sa progression, occupe le nord de Chypre (40 % de l’île) et expulse les Grecs vivant dans cette zone. Chypre s’en trouve donc pratiquement divisée. Le président Makarios est rétabli à son poste.
1977 : Un accord au sommet est signé entre Makarios et Denktas : Chypre doit devenir une république fédérale bicommunautaire et bizonale. Toutefois, à la mort de Makarios en 1977, Denktas commence à tergiverser, parce qu’il veut un état Chypriote turc indépendant.
1983 : Denktas proclame la naissance de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), qui n’est reconnue que par la Turquie.
1992-1995 : Des pourparlers sont organisés entre les deux parties sous l’égide de l’ONU.
1994 : La Cour Européenne de Justice déclare illégal tout commerce avec le nord de Chypre.
1998 : Des négociations en présence de tous les membres de l’UE s’engagent. La Chypre grecque rejette les propositions de la confédération de Denktas.
2003 : La République de Chypre est prête à rejoindre l’Union Européenne en mai 2004. De nouvelles négociations concernant le statut de l’île ont lieu. Le 23 avril 2003, la ligne séparant les deux côtés de l’île est partiellement ouverte. Des milliers de Chypriotes grecs et turcs traversent la frontière pour rejoindre "l’autre côté", après 30 ans de division.
24 avril 2004 : Le plan Annan mis au point pour la réunification de l’île est accepté par la majorité des Chypriotes turcs mais rejeté par la majorité des Chypriotes grecs.
1er mai 2004 : La République de Chypre est acceptée comme membre de l’Union Européenne, et acquiert ainsi un droit de véto potentiel lui permettant de s’opposer à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne.
24 septembre 2006 : L’évêque Paphos Chrysostomos est élu nouvel archevêque de Chypre, Chrysostomos II.
1 janvier 2008 : Chypre rejoint la zone euro.
24 février 2008 : Elections présidentielles. Dimitris Christofias devient le premier chef communiste de l’Union européenne et de l’État de Chypre.
2012 : La République de Chypre exerce la présidence du Conseil de l’Europe.

Source : Informations combinées et revues basées sur Hutchinson Country Facts et Wikipedia, avec un apport supplémentaire et un complément d’informations fournis par le Pr. Heinz Richter (Histoire, Université de Mannheim).

D 12 septembre 2012   

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