Démographie religieuse
Les données du recensement et de l’enquête sur le christianisme
Il peut être difficile de cerner une appartenance religieuse dans une société laïque et la validité des réponses est problématique. Des estimations très diverses ressortent de différentes (...)
Il peut être difficile de cerner une appartenance religieuse dans une société laïque et la validité des réponses est problématique. Des estimations très diverses ressortent de différentes questions (concernant les croyances, la pratique, l’appartenance, l’initiation officielle, le contexte familiale, l’éducation, l’auto-identification, etc.) posées de différentes manières et dans différents contextes. Selon la récente enquête sur les attitudes sociales britanniques, par exemple, seules 43 % des personnes ayant répondus en Angleterre et au Pays de Galle ont indiqué une confession chrétienne lorsqu’il leur a été demandé s’ils considéraient appartenir à un groupe religieux. Par contre 59,3% des adultes se considèrent comme chrétiens lors du recensement de 2011. Cela montre une baisse considérable par rapport au recensement de 2001, le chiffre s’élevait à 74%, mais il y a encore une différence marquée entre les données de recensement et ceux de l’enquête. Si l’on tente d’expliquer ces différences, un certain nombre de facteurs doivent être pris en compte :
– La question du recensement était tournée de manière positive (Quelle est votre religion ?). Or, lorsque les questions ne semblent pas impliquer que la personne appartient nécessairement à une religion ou à une autre, elles obtiennent beaucoup plus de réponses négatives.
– Le fait qu’il n’y avait qu’une seule catégorie "chrétien" pouvait laisser penser que la classification était plus culturelle que religieuse. Les gens sont peut-être plus enclins à choisir cette étiquette pour définir ce qu’ils ne sont pas (par ex. musulmans ou hindous)
– La question du recensement venait directement après des questions concernant l’appartenance ethnique et la langue et semblait n’être qu’une question complémentaire sur le même thème.
– Dans un foyer, les formulaires de recensement sont généralement remplis par un adulte. En Grande-Bretagne, les jeunes sont mois susceptibles que les personnes plus âgées de revendiquer une appartenance religieuse et pourraient ne pas répondre au nom de leur aînés.
On remarque qu’en Écosse, l’écart entre l’enquête sur les attitudes sociales britanniques et le recensement est bien moins important (62 % contre 65 %). Il semble probable que cette différence s’explique par le fait que la question semblait moins en lien avec l’identité (en Écosse, la question ne suivait pas celle sur l’appartenance ethnique, mais la précédait, ce qui en tout cas est moins source de problème) et que les choix de réponse spécifiaient la confession (ce qui renforçait le caractère religieux de la question).
On remarque également que les réponses aux questions sur l’appartenance religieuse sont assez changeante. De nombreuses personnes en Grande-Bretagne ont eu un lien avec la religion par le passé (en ayant été baptisées, par exemple) mais ne vont plus à l’Église. Ils peuvent indiquer leur confession dans certaines enquêtes, mais se décrire comme sans religion dans d’autres.
Pour d’autres informations, voir "Secularism in the United Kingdom" de Anthony Bradney (Keele University) sur le site internet d’ORELA.
D 11 septembre 2012 ADavid Voas
Islam
L’Islam est désormais la première religion non chrétienne au Royaume-Uni, suite à l’immigration (principalement des années 50 aux années 70) provenant du sous-continent Indien, d’Afrique, des (...)
L’Islam est désormais la première religion non chrétienne au Royaume-Uni, suite à l’immigration (principalement des années 50 aux années 70) provenant du sous-continent Indien, d’Afrique, des Caraïbes et plus récemment des Balkans, du Proche-Orient et d’autres régions du monde. Le recensement de 2011 dénombra près de 2,7 millions de musulmans dans le pays (4,8 % de la population). Des musulmans (par exemple du Yémen) vivent en Grande-Bretagne depuis bien avant la Seconde Guerre mondiale, mais c’est la présence d’un grand nombre de personnes dont l’origine ethnique est le Pakistan ou le Bengladesh qui rend, de nos jours, ce groupe si important.
Près de la moitié de Musulmans de Grande-Bretagne sont nés au Royaume-Uni. Comme on peut s’y attendre, les Pakistanais et les Bangladais occupent le haut de la liste des naissances dans le pays. Ce qui surprend est que, parmi les musulmans de Grande-Bretagne, un plus grand nombre est né en Afrique qu’au Bengladesh. Les personnes venant d’Afrique se distinguent cependant en trois groupes : des asiatiques provenant du sud et de l’est de l’Afrique, des arabophones provenant du nord et des Africains noirs provenant surtout de l’ouest. Les autres lieux d’origines englobent le Moyen-Orient et les Balkans.
Étant donné que les régions d’où proviennent les musulmans s’étendent de l’Asie de l’est aux Indes orientales, la population musulmane est très diverse sur le plan ethnique. Près des trois quarts sont asiatiques (dont presque tous du sous-continent indien), près de 12 % des musulmans en Angleterre et au Pays de Galles sont blancs et 7 % sont noirs. Le reste est "mixte" et d’"autre catégorie".
D 11 septembre 2012 ADavid Voas
Hindouisme
Selon le recensement de 2011, les Hindous représentent 1,5 % de la population du Royaume-Uni. Bien que 97 % des Hindous au Royaume-Uni sont d’origine indienne, seul 30 % sont nés en Inde. Le (...)
Selon le recensement de 2011, les Hindous représentent 1,5 % de la population du Royaume-Uni.
Bien que 97 % des Hindous au Royaume-Uni sont d’origine indienne, seul 30 % sont nés en Inde. Le nombre de personnes nées au Royaume-Uni et an Asie du Sud est presque identique, mais représente tout de même près des trois quarts du nombre total. La plupart des autres Hindous sont nés en Afrique de l’Est, mais le lieu de naissance quelques milliers d’entre eux se situe en Amérique du Nord, aux Caraïbes ou en Océanie.
D 11 septembre 2012 ADavid Voas
La population sans religion
De nombreux Britanniques ne considèrent plus appartenir à une religion. La majorité ne prend plus part aux pratiques religieuses officielles, à l’exception de cérémonies particulières comme les (...)
De nombreux Britanniques ne considèrent plus appartenir à une religion. La majorité ne prend plus part aux pratiques religieuses officielles, à l’exception de cérémonies particulières comme les mariages ou les funérailles. Dans l’enquête British Social Attitudes de 2011, 46,1 % de personnes ont déclaré n’avoir aucune religion, et ce pourcentage est plus élevé chez les plus jeunes.
Les personnes ayant répondu "rien" lors du recensement (25,1 % en 2011 et 14,8 % en 2001) peuvent certainement être considérées clairement non religieuses, en opposition à simplement "sans confession". Les réponses explicitement "sans religion" étaient presque deux fois nombreuses en Écosse qu’en Angleterre et aux Pays de Galle, pour les raisons mentionnées plus haut. On peut remarquer que, sur le million de personnes nées en Asie du sud, seul un pour cent se décrit comme sans religion (pour le Pakistan et le Bangladesh, ce chiffre est inférieur à 0,5 %).
Près de 500 000 personnes sont nées en Chine, parmi elles moins de 30 % se sont déclarés d’une affiliation religieuse contre près de 78 % pour la population globale. Ce résultat renforce l’idée que (pour simplifier) la religion tient plutôt de l’éducation que du choix : la liberté religieuse et le pluralisme religieux en Grande-Bretagne n’ont pas poussé la majorité vers une affiliation institutionnelle.
Il est également intéressant de noter que la proportion des réponses "sans religion" est plus grande chez les personnes nées aux États-Unis qu’en Grande-Bretagne bien que la pratique religieuse soit plus importante aux États-Unis. On pourrait être tenté d’expliquer cela en avançant l’hypothèse que les 144 000 Américains sont des réfugiés disproportionnellement laïques/libéraux, il s’agit plus probablement simplement d’étudiants et de jeunes travailleurs, groupes faisant partie des moins religieux. En effet, les chiffres concernant l’Océanie (comprenant principalement des jeunes Australiens et Néo-zélandais) s’élèvent à 30 % de "sans religion", soit deux fois plus que la population globale.
D 11 septembre 2012 ADavid Voas
Judaïsme
La population juive en Grande-Bretagne a diminué progressivement pour représenter actuellement un peu moins de 300 000 personnes, soit 0,5 % de la population totale. La communauté juive (...)
La population juive en Grande-Bretagne a diminué progressivement pour représenter actuellement un peu moins de 300 000 personnes, soit 0,5 % de la population totale. La communauté juive britannique est vieillissante, avec peu d’enfants et davantage de personnes âgées de plus de 65 ans. Conséquences de ces tendances démographiques, les préoccupations liées au nombre futur des enfants d’âge scolaire et à l’importante responsabilité qui se profile en matière de prise en charge des personnes âgées sont de véritables problèmes pour la communauté.
D 17 décembre 2012 ABrenda E. Brasher AMichael J. Weil