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Archives des débats

2022

D 21 janvier 2022   

2021

D 11 octobre 2021   

2019

Octobre 2019 : Les chefs religieux disent la vérité au pouvoir sur le Brexit
Alors que le débat sur le Brexit devient de plus en plus controversé à mesure que la date limite pour le départ (...)

  • Octobre 2019 : Les chefs religieux disent la vérité au pouvoir sur le Brexit

Alors que le débat sur le Brexit devient de plus en plus controversé à mesure que la date limite pour le départ proposé par la Grande-Bretagne de l’UE approche, les chefs religieux ont appelé toutes les parties au calme et au respect mutuel. Les évêques de l’Église d’Angleterre ont publié une déclaration commune appelant la population à ne pas exacerber les tensions à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement et à adoucir le discours.

Dans leur lettre, ils demandent à être attentifs à leurs concitoyens, à leurs opinions et à leurs votes. Ils ont également appelé les principaux responsables politiques à respecter l’État de droit, faisant référence au désaccord antérieur du Premier ministre Boris Johnson avec la Cour suprême déclarant illégale la prorogation du Parlement. Les évêques ont fait cette déclaration affirmant pleinement leur respect pour le résultat du référendum de juin 2016, qui a abouti à ce que la majorité des Britanniques votent en faveur de la sortie de l’Union européenne.

Ce n’est pas la première fois que des dirigeants chrétiens expriment ouvertement leurs inquiétudes face aux divisions sociétales générées par le débat sur le Brexit. Plus tôt cette année, des représentants de différentes confessions chrétiennes ont déjà écrit une lettre ouverte à Boris Johnson pour exprimer leurs inquiétudes quant à la perspective d’un Brexit sans accord et à son impact sur les membres les plus vulnérables de la société. En particulier, ils ont appelé le gouvernement à publier ses données actuelles sur l’impact d’un non-accord sur les communautés défavorisées. Leurs préoccupations sont d’autant plus pertinentes que le nombre de personnes ayant recours aux banques alimentaires est croissant.

Le référendum sur l’Europe a révélé de nombreuses divisions au sein de la société britannique et les groupes chrétiens ne font pas exception. L’année dernière seulement, une étude menée par Linda Woodhead et Greg Smith a révélé des divergences d’opinions : par exemple, la majorité de ceux qui s’identifient à l’Église d’Angleterre ont soutenu le Brexit, avec 66 % des anglicans votant pour le Brexit, contre une moyenne nationale de 52 %. D’un autre côté, ceux qui se définissent comme évangéliques anglais semblaient avoir une vision plus pro-européenne.

Des conclusions quelque peu similaires ont été tirées dans une autre étude basée sur les données des vagues 7 à 9 du panel référendaire de l’étude électorale britannique de 2016. Ekaterina Kolpinskaya et Stuart Fox ont suggéré que les adeptes de l’Église d’Angleterre et de l’Église d’Écosse, toutes deux ayant des liens historiquement forts avec l’État et l’identité nationale, étaient les plus eurosceptiques, alors que les catholiques ne se sont pas révélés particulièrement europhiles, contrairement aux attentes populaires. Leur étude a également révélé que les non-religieux avaient tendance à être plus favorables au maintien dans l’Union européenne.

Les appels croissants en faveur d’un examen plus minutieux et d’une plus grande considération peuvent refléter des niveaux élevés de frustration à l’égard du processus du Brexit. Cependant, cela suggère également une certaine volonté parmi les différentes confessions, ou du moins parmi leurs dirigeants, de dépasser les divisions et de développer un plus grand sentiment de cohésion sociétale. Reste à savoir si leurs efforts collectifs pour dire la vérité au pouvoir seront couronnés de succès.

D 2 octobre 2019    AKatya Braginskaia

2018

Septembre 2018 : Activisme confessionnel et inclusion sociale à l’ère de la laïcité
La religion rapproche-t-elle les gens ou crée-t-elle des tensions et renforce-t-elle les clivages sociétaux (...)

  • Septembre 2018 : Activisme confessionnel et inclusion sociale à l’ère de la laïcité

La religion rapproche-t-elle les gens ou crée-t-elle des tensions et renforce-t-elle les clivages sociétaux ? Ce sujet continue de susciter des discussions animées sur la religion et son rôle dans la promotion du militantisme communautaire et de l’inclusion sociale en Grande-Bretagne.

Des données récentes issues de sondages d’opinion indiquent que la valeur sociale de l’affiliation religieuse reste contestée. Selon Global Study réalisée en 2017, 6 personnes sur 10 en Grande-Bretagne pensent que la religion fait plus de mal que de bien. Une enquête réalisée par Ipsos-Mori pour la BBC a révélé que 47 % des personnes interrogées pensaient que les différences entre les religions étaient considérées comme l’un des principaux facteurs de division. Sur la base de ces données, la National Secular Society a même recommandé aux décideurs politiques d’éviter de diviser les gens selon des critères religieux.

La façon dont l’appartenance religieuse est perçue dans la société britannique offre un aperçu fascinant des attitudes du public à l’égard de l’égalité et de l’inclusion religieuses. Par exemple, 27 % des Britanniques adultes interrogés par YouGov en août 2018 ont estimé qu’il était plus acceptable de critiquer le christianisme, mais 49 % ont suggéré qu’il n’était ni plus ni moins acceptable de critiquer le christianisme que toute autre religion. Le même sondage a également révélé que les personnes interrogées voyaient des avantages évidents à ce que des personnes d’origines ethniques et religieuses différentes se mélangent.

La relation mutuellement bénéfique entre la religion, le capital social et l’activisme communautaire est bien documentée. Elle est non seulement mise en évidence par le travail considérable des organisations chrétiennes (voir Church in Action : A National Survey), mais aussi par des groupes religieux minoritaires, notamment les communautés musulmanes, juives, hindoues et sikhes (voir Public Faith and Finance ou Belief in Social Action).

Dans le climat actuel d’austérité financière, les organisations confessionnelles et caritatives apportent une contribution importante à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale en Grande-Bretagne en fournissant une aide sociale et en organisant des collectes de nourriture, en organisant des consultations sur l’endettement et en faisant pression sur le gouvernement pour qu’il s’attaque aux difficultés financières.

Selon le rapport Public Faith and Finance, nombre de ces activités cherchent à adopter une approche inclusive et collaborative. Plutôt que de répondre aux besoins de leur propre communauté religieuse, les différentes organisations confessionnelles, telles que Sufra Foodbank and Kitchen ou Midland Langar Seva Society, visent à fournir un soutien à leur voisinage local, indépendamment de l’affiliation religieuse des personnes ou de leur absence d’affiliation. En particulier, un certain nombre d’organisations différentes ont mis en commun leurs ressources et utilisé les locaux et les lieux de culte des uns et des autres pour atteindre un plus grand nombre de bénéficiaires.

L’année dernière, le groupe parlementaire multipartite sur les musulmans britanniques a rédigé un rapport détaillé intitulé "Faith as the Fourth Emergency Service->https://static1.squarespace.com/static/599c3d2febbd1a90cffdd8a9/t/5ae09b288a922d758d2cd414/1524669250245/+Faith+as+the+Fourth+Emergency+Service+V3+Print.pdf" [La foi en tant que quatrième service d’urgence] afin de présenter les contributions des organisations caritatives musulmanes britanniques à la société britannique, non pas de manière isolée, mais souvent en partenariat avec d’autres groupes religieux et laïques. En fait, le travail des organisations caritatives musulmanes britanniques est considéré comme un solide antidote à certaines des idées négatives véhiculées par les médias sur les communautés musulmanes britanniques.

L’action collaborative des religions pour aider et accueillir les réfugiés syriens offre une autre illustration de la convergence des valeurs religieuses et des motivations humanitaires : de la collecte de fonds et de l’aide sociale à la campagne sur les questions de réinstallation et d’asile. Les églises et les organisations humanitaires du Royaume-Uni ont appelé le gouvernement à agir, en encourageant les membres des églises à faire des dons et en apportant leur soutien dans la mesure du possible. Il y a eu d’autres exemples de communautés différentes travaillant ensemble pour accueillir les réfugiés et soutenir leur intégration avec l’aide de groupes communautaires de parrainage de réfugiés, tels que les dernières initiatives à Kingston.

Dans leur récent rapport sur "Faith and Welcoming", le personnel et les étudiants de l’Université de Bristol ont constaté que la fréquentation mensuelle d’un lieu de culte contribue à générer des "attitudes plus chaleureuses envers les immigrants". Leur analyse des données de l’enquête britannique sur les attitudes sociales a montré que les personnes activement religieuses étaient les moins susceptibles de choisir l’immigration comme sujet de préoccupation, suivies des personnes non religieuses, puis des personnes nominalement religieuses. L’une des explications possibles de ce phénomène est l’effet des messages d’ouverture à l’égard des immigrants et des réfugiés qui sont souvent diffusés par le personnel religieux et repris par la congrégation.

Compte tenu de la diminution du nombre de personnes participant à la religion organisée, le succès ou l’échec de ces pratiques inclusives peut dépendre non seulement du niveau des ressources et des opportunités locales, mais aussi de la volonté de créer des partenariats de collaboration entre les membres religieux et non religieux vivant dans les mêmes quartiers locaux.

  • Septembre 2018 : Nouvelles recommandations pour l’enseignement de l’éducation religieuse dans les écoles britanniques

La Commission on Religious Education in England and Wales indépendante vient de publier un nouveau rapport sur le rôle de l’éducation religieuse (ER) en Grande-Bretagne. À la lumière du déclin de l’affiliation religieuse dans le pays, le rapport apporte une contribution significative à la compréhension de l’évolution du rôle de la religion dans la société et l’éducation britanniques.

Au début de cette année, l’ancien secrétaire travailliste à l’éducation Charles Clarke et Linda Woodhead, professeur au département de politique, de philosophie et de religion de l’université de Lancaster, ont publié un pamphlet exposant leur vision pour la religion et la croyance dans les écoles, dans lequel ils appellent à une série de changements dans la manière dont l’enseignement religieux est dispensé. La loi sur l’éducation de 1944 a fait l’objet de vives critiques, car elle est de plus en plus considérée comme dépassée et ne répondant plus aux besoins de la société contemporaine, dans laquelle la foi chrétienne n’est plus aussi importante qu’autrefois. En 2017, la British Social Attitudes Survey a révélé que 52 % des personnes n’avaient aucune religion, contre seulement 41 % en 2002.

Sur la base des résultats d’une étude de deux ans menée par la Commission, le nouveau rapport suggère que le programme d’études soit mis à jour pour refléter la diversité des perspectives religieuses et non religieuses. La principale recommandation est un nouveau droit national pour tous les élèves de toutes les écoles, qui spécifie la manière dont le sujet doit être enseigné pour refléter la complexité, la diversité et la pluralité de la manière dont la "religion" et les "visions du monde" sont conceptualisées et vécues dans la Grande-Bretagne moderne.

Le rapport ne prétend pas que la religion a complètement perdu son importance. Cependant, il souligne la nécessité de s’engager avec une variété de religions et de visions du monde, y compris l’humanisme, la laïcité, l’athéisme et l’agnosticisme. Il recommande également que l’enseignement religieux soit obligatoire dans toutes les écoles publiques et que les enseignants reçoivent une meilleure formation dans cette discipline.

La Commission a été en partie motivée par l’évidence de l’effondrement de la qualité de l’enseignement religieux au cours des dernières années et par la diminution de l’intérêt porté à cette matière. Certains parents ont également exprimé leurs inquiétudes, car ils ne souhaitaient pas que l’islam soit enseigné à leurs enfants dans le cadre des cours de religion.

Le rapport a suscité des réactions mitigées. Si le responsable de l’éducation de l’Église d’Angleterre a salué les recommandations, les critiques les plus virulentes sont venues des représentants d’écoles à caractère religieux. Par exemple, le Board of Deputies of British Jews a critiqué "la dilution de l’éducation religieuse par l’inclusion de visions du monde". Le Catholic Education Service a déclaré que "la qualité de l’enseignement religieux n’est pas améliorée en enseignant moins de religion" (voir The Conversation).

Le débat sur la nature changeante de l’enseignement religieux dans les écoles continue de diviser les opinions. Pour certains, il s’agit d’une tentative de dilution du programme ou même d’une remise en cause de certaines concessions multiculturelles obtenues par les écoles confessionnelles dans leur lutte pour maintenir leur éthique distinctive. Pour d’autres, un champ d’application plus large et plus inclusif de l’enseignement religieux est considéré comme une mesure progressiste destinée à renforcer le rôle de la religion dans le programme national.

D 24 septembre 2018    AKatya Braginskaia

2017

18 avril 2017 : Message de Pâques du Premier ministre sur l’importance de l’héritage chrétien
Le message de Pâques du Premier ministre Theresa May a suscité beaucoup de remous et de débats sur (...)

  • 18 avril 2017 : Message de Pâques du Premier ministre sur l’importance de l’héritage chrétien

Le message de Pâques du Premier ministre Theresa May a suscité beaucoup de remous et de débats sur le rôle de la religion dans le gouvernement et pour l’identité nationale. Dans son discours, deux jours avant l’annonce des élections législatives, elle a fait quelques références à l’importance du christianisme et des valeurs chrétiennes, comme moyen de fédérer le pays après le Brexit :

« Pour Pâques, je pense à ces valeurs que nous partageons ; des valeurs que j’ai apprises dans ma propre enfance, en grandissant dans un presbytère. Des valeurs de compassion, de communauté, de citoyenneté. Le sentiment d’obligation que nous avons les uns envers les autres. Ce sont des valeurs que nous portons tous en commun, et des valeurs qui sont visiblement vécues chaque jour par les chrétiens, ainsi que par les personnes d’autres confessions ou aucune. »

Si « d’autres confessions et aucune » ont été évoquées au passage, il a été sous-entendu que les valeurs souhaitées sont considérées comme chrétiennes. Certains ont également estimé que cela sape les profondes divisions politiques au sein du pays après le référendum. L’ancien directeur de la communication travailliste, Alastair Campbell, l’a accusée d’insinuer que Dieu aurait voté pour quitter l’Europe.

Elle a également lancé un appel à la liberté religieuse et exhorté à « continuer à faire en sorte que les gens se sentent capables de parler de leur foi, ce qui inclut absolument leur foi en Christ ». Bien que la déclaration soit générale, elle a été lue comme suggérant que les chrétiens ne jouissent pas de la liberté religieuse en Grande-Bretagne. Des groupes de campagne laïques ont trouvé cela ridicule étant donné le statut protégé de l’Église d’Angleterre.

Quelques semaines auparavant, Theresa May s’était indignée d’une publicité de The National Trust, une chasse aux œufs en chocolat n’utilisant pas le mot « Pâques ».

Le 18 avril, le Premier ministre a appelé à la tenue d’élections générales le 8 juin. L’objectif est d’obtenir une majorité pour le Parti conservateur au parlement, à l’approche de la séparation de l’Union européenne en 2019.

Pour plus d’informations, y compris le discours complet, voir Huffington Post, I News and The Guardian.

D 26 avril 2017    AIngrid Storm

2016

Juin 2016 : Décisions d’asile prises sur la base d’un questionnaire biblique
Un rapport récent a révélé le traitement inéquitable des demandes d’asile faites pour des raisons religieuses en (...)

  • Juin 2016 : Décisions d’asile prises sur la base d’un questionnaire biblique

Un rapport récent a révélé le traitement inéquitable des demandes d’asile faites pour des raisons religieuses en Grande-Bretagne. Le ministère de l’Intérieur, qui gère le système d’asile, tente de déterminer l’authenticité des conversions au christianisme en posant à ces demandeurs des questions concernant la Bible ou l’Église. Le groupe parlementaire multipartite pour la liberté religieuse internationale, à l’origine du rapport, soutient que les demandeurs d’asile qui se sont convertis au christianisme ne bénéficient pas d’une réelle opportunité de communiquer leur foi. On leur pose plutôt des questions factuelles sur la Bible et le calendrier chrétien, qui peuvent ou non refléter leurs croyances authentiques. Ce rapport a suscité un débat sur la question de savoir si et comment la foi religieuse peut être mesurée. D’une part, les questions pourraient être considérées comme « trop faciles », certains candidats pouvant simplement étudier pour le test sans avoir effectué de vraies conversions. D’autre part, les convertis qui risquent d’être persécutés pour leur identité religieuse peuvent se voir refusé l’asile, car ils n’ont pas mémorisé les dix commandements. Le rapport indique également que les travailleurs sociaux qui prennent les décisions d’asile n’ont pas été suffisamment formés pour gérer les conversions religieuses et la difficile tâche de déterminer leur authenticité.

Pour en savoir plus, voir BBC.

  • 15 mars 2016 : Une enquête indépendante sur des abus sexuels sur mineur appelle à un changement de pratique au sein de l’Église d’Angleterre

Une enquête indépendante sur la gestion par l’Église d’Angleterre d’une affaire d’abus sexuels sur mineur datant de 1976 révèle silence systématique, dissimulation et inaction.

Ce survivant anonyme, âgé de 16 ans lorsqu’il a été soigné et violé par un vicaire anglican, le révérend Garth Moore, a raconté à plusieurs membres de l’Église ce qui lui était arrivé pendant 40 ans, mais n’a reçu aucun soutien ni réponse significative à sa révélation. Il s’est ouvert à des personnalités de l’Église, qui ont ensuite affirmé ne pas se souvenir de ces conversations. Il a également écrit 18 lettres à l’archevêque de Canterbury. Lorsque le survivant a officiellement signalé les abus et déposé une demande d’indemnisation en 2014, l’église a coupé tout contact car les assureurs voulaient éviter toute responsabilité.

L’église a répondu au rapport de le commission d’enquête en promettant de changer ses pratiques. À l’avenir, les membres du clergé devront enregistrer toute divulgation d’abus. Ils sont également tenus de prendre des mesures et de prioriser le soin pastoral des survivants par rapport aux inquiétudes sur les conséquences réputationnelles ou financières.

Ce rapport s’inscrit dans le cadre d’un examen indépendant à grande échelle sur les maltraitances d’enfants dans les institutions et fait suite à plusieurs affaires d’abus sexuels sur mineurs mettant en scène des responsables politiques et des personnalités de l’Église d’Angleterre, dont George Bell et Peter Ball, anciens évêques de l’Église d’Angleterre.

Pour en savoir plus, voir The Guardian.

  • 26 janvier 2016 : Des projets d’arrêt des plaintes de militants laïques contre les écoles religieuses annoncés

La secrétaire à l’Éducation, Nicky Morgan, a annoncé des projets d’arrêt des plaintes contre les écoles religieuses de la part de groupes de campagne laïques.

En Angleterre, les écoles religieuses représentent environ un tiers des écoles financées par l’État, dont 99 % sont chrétiennes. Les écoles religieuses ont légalement le droit de donner la priorité aux enfants issus de milieux religieux particuliers, à condition d’avoir plus de candidatures que de places disponibles.

Le rapport de la British Humanist Association (BHA) « An Unholy Mess » publié en octobre 2015 a mis au jour une violation généralisée du règlement sur les admissions scolaires par des lycées sélectifs sur le plan religieux, et affirme que ces écoles refusent illégalement des places à un nombre important d’enfants.

Le gouvernement mènera une consultation publique sur les changements proposés. S’ils aboutissent, seules les plaintes des conseils municipaux et des parents vivant dans le secteur seront envisagées à l’avenir. Selon la secrétaire d’État à l’Éducation, l’objectif des nouvelles règles est de limiter la bureaucratie chronophage et de s’assurer que les parents et les communautés locales ont davantage d’influence sur le processus d’admission. Le directeur général de la BHA, Andrew Copson, a qualifié ces plans d’« affront à la démocratie et à l’État de droit ».

Voir aussi the Guardian.

  • 18 janvier 2016 : Le Premier ministre estime que les femmes musulmanes devraient apprendre l’anglais

Lors d’un entretient controversé à la radio, le Premier ministre David Cameron a promis un financement accru des cours d’anglais de 20 millions de livres pour lutter contre l’isolement et prévenir la radicalisation dans les communautés musulmanes. Selon lui, les femmes musulmanes qui ne connaissent pas l’anglais sont peut-être moins conscientes de ce qui influence leurs enfants. Il a également déclaré qu’elles peuvent se sentir confuses sur leur identité et être plus vulnérables à la persuasion de Daesh et d’autres extrémistes islamistes. Selon une nouvelle politique, les migrants munis d’un visa de conjoint de cinq ans peuvent être expulsés au bout de deux ans et demi s’ils échouent à un test d’anglais.

Si beaucoup saluent le financement de 20 millions de livres pour davantage de cours d’anglais en langue étrangère, l’opposition souligne qu’il ne compenserait pas la coupe de 45 millions de livres du budget consacré aux cours d’anglais seulement six mois plus tôt. De plus, beaucoup se demandent pourquoi les possibilités d’apprendre l’anglais devraient être spécifiquement destinées aux femmes musulmanes.

Le Premier ministre a été vivement critiqué pour avoir fait un lien tendu entre la capacité linguistique et l’extrémisme politique et religieux. Ses détracteurs estiment que stigmatiser un groupe de personnes déjà vulnérables est contre-productif pour prévenir la radicalisation.

Voir aussi BBC et the Independent.

D 6 juillet 2016    AIngrid Storm

2015

Février 2015 : journée Portes ouvertes « Visitez notre mosquée » - une nouvelle initiative nationale
Le dimanche 1er février, le Muslim Council of Britain (le Conseil des musulmans de (...)

  • Février 2015 : journée Portes ouvertes « Visitez notre mosquée » - une nouvelle initiative nationale

Le dimanche 1er février, le Muslim Council of Britain (le Conseil des musulmans de Grande-Bretagne) a organisé une journée de fête. A cette occasion, plus de 20 mosquées à travers le pays ont ouvert leurs portes au grand public. Les organisateurs ont accueilli les visiteurs avec du thé et des petits gâteaux, organisé des visites guidées des bâtiments et répondu aux questions sur l’islam et les lieux de culte musulman. Le Muslim Council a décrit la journée Visitez notre mosquée comme « faisant partie d’une initiative nationale des musulmans pour tendre la main à leurs compagnons britanniques à la suite des tensions liées au terrorisme ». Sur leur site web, l’organisation centrale explique qu’elle espère réitérer l’événement plus tard dans l’année.

Pour plus d’informations sur ce dossier, consultez The Guardian.

  • Janvier 2015 : une étude de cohorte montre un écart hommes-femmes dans la religiosité en Grande-Bretagne

Une nouvelle étude réalisée auprès de 9 000 Britanniques nés en 1970 a largement retenu l’attention des médias car elle montre un écart hommes-femmes important dans la religiosité en Grande-Bretagne (voir par exemple the Independent). Plus de la moitié (54 %) des hommes interrogés ont déclaré qu’ils étaient athées ou agnostiques contre un tiers (34 %) seulement des femmes interrogées. L’étude, financée par l’Economic and Social Research Council (Conseil de recherche économique et sociale), a concerné des membres de l’étude de cohorte britannique menée pour l’année 1970 par le Institute of Eductation’s Centre for Longitudinal Studies (Centre d’études longitudinales de l’Institut d’éducation).

Dans un document de travail publié le 21 janvier 2015 par l’Institute of Education (IOE) de l’UCL, David Voas (Université de l’Essex) examine les changements dans la religiosité au cours de la vie. Il a observé qu’il pouvait exister une part importante de variation dans les réponses d’un même individu au fil du temps. Environ un quart des personnes ont même modifié leur réponse à la question « avez-vous été élevé religieusement ? ». Dans l’ensemble, on note plus de changements de réponses religieuses vers des réponses non religieuses, ce qui est cohérent avec le déclin religieux général en Grande-Bretagne au cours des 30 dernières années.

De nombreux répondants du panel pourraient être classés comme religieux ou non religieux selon les questions de l’étude qui leur sont posées. Par exemple, deux tiers seulement de ceux qui déclarent « Je sais que Dieu existe vraiment et je n’ai aucun doute à ce sujet » croient réellement à l’existence d’une vie après la mort (Voas 2015:16). Ces incohérences apparentes dans le temps et dans la même étude soulignent que les frontières entre le religieux et le non religieux peuvent être fluctuantes. Une grande partie de ceux qui se considèrent comme des croyants expriment également des doutes sur leurs convictions. Les hommes ont davantage tendance à exprimer de tels doutes, comparé aux femmes, tandis que celles-ci seront plus enclines à exprimer des incertitudes relatives aux convictions athées ou non religieuses.

  • Janvier 2015 : Libby Lane est la première femme évêque de l’Eglise d’Angleterre

La première femme évêque de l’Eglise d’Angleterre a été ordonnée en la cathédrale de York. La révérende Libby Lane a été nommée évêque de Stockport (Greater Manchester) le 26 janvier 2015 par l’archevêque de York, le Dr John Sentamu. La cérémonie a été interrompue par le révérend Paul Williamson, un opposant farouche à l’ordination des femmes prêtres. Des femmes ont été ordonnées prêtres de l’Eglise d’Angleterre depuis 1994, toutefois la modification de la loi pour permettre l’ordination de femmes en tant qu’évêque a eu lieu l’année dernière seulement. Et ce malgré l’ordination de femmes évêques anglicanes dans plusieurs autres pays. Le long débat qui a précédé ce changement a reflété une division au sein de l’Eglise d’Angleterre et de l’Eglise anglicane dans le monde, entre les anglo-catholiques et les mouvements évangéliques d’une part, et des mouvements plus libéraux d’autre part.

Pour en savoir plus et voir des extraits de la cérémonie, consultez la BBC.

D 12 mars 2015    AIngrid Storm

2014

Novembre 2014 : le scandale du cheval de Troie provoque un débat sur les écoles confessionnelles et l’éducation religieuse
Plusieurs écoles confessionnelles en Grande-Bretagne sont (...)

  • Novembre 2014 : le scandale du cheval de Troie provoque un débat sur les écoles confessionnelles et l’éducation religieuse

Plusieurs écoles confessionnelles en Grande-Bretagne sont actuellement inspectées et déclassées par les inspecteurs de l’éducation nationale en raison de leur manquement à dispenser à leurs élèves des cours sur les différentes religions et à les alerter sur les dangers de l’extrémisme. Cette action fait suite à une série récente d’événements plus connus sous le nom du scandale de « cheval de Troie » mettant en cause des écoles de Birmingham accusées de privilégier l’idéologie islamiste.
En mars 2014, une lettre, dans laquelle des islamistes revendiquent leur responsabilité dans l’installation de nouveaux directeurs d’écoles à Birmingham, est divulguée. La lettre, dont l’authenticité a été remise en question depuis, met en avant des allégations selon lesquelles plusieurs écoles à Birmingham et ailleurs sont dirigées par des islamistes qui tentent de répandre une idéologie islamique de manière systématique. Cette campagne supposée qui sera ensuite connue sous le nom d’« opération de cheval de Troie » a conduit le gouvernement à procéder à une enquête d’envergure au sein de cinq écoles. Le gouvernement n’a trouvé aucune preuve relative au terrorisme ou à un extrémisme violent, cependant les inspecteurs ont rendu compte dans leur rapport des éléments suivants : faiblesse du processus de gestion, méfiance mutuelle parmi le personnel, promotion active de l’islamisme sunnite conservateur par certains enseignants, intolérance et tensions entre les groupes sur la religion au sein des écoles. Certains parents se sont également plaints qu’on exige des étudiants musulmans, largement majoritaires, de participer aux célébrations chrétiennes.
Les écoles impliquées dans le scandale original à Birmingham n’étaient pas des écoles confessionnelles. Cependant, le Office for Standards in Education (Bureau des normes éducatives) a adopté depuis une attitude plus critique à l’égard des influences religieuses et de l’enseignement religieux, ce qui inclut les interrogations relatives au fonctionnement des écoles confessionnelles. Une école secondaire juive et une école catholique ont déjà toutes deux fait l’objet de mesures spéciales après l’entrée en vigueur des nouvelles réglementations. Le nouveau secrétaire à l’éducation, Nicky Morgan, lance un processus de consultation suggérant que les élèves choisissant de suivre un enseignement religieux au niveau du secondaire ne devraient pas se limiter à l’étude d’une confession unique.

Pour en savoir plus, consulter le site web de the Guardian.

  • 24 avril 2014 : les commentaires du Premier ministre sur le christianisme déclenchent un débat sur la séparation de l’Église et de l’État

Lors de la réception à l’occasion de Pâques au 10 Downing Street, le Premier ministre et leader du Parti Conservateur, David Cameron, s’est exprimé sur sa foi chrétienne et la manière dont elle l’aide à prendre des décisions morales. Son discours, et plus particulièrement sa description de la Grande-Bretagne en tant que « pays chrétien », a déclenché de nombreuses réactions parmi la presse. Une lettre signée par 50 personnalités publiques soutient que le Royaume-Uni est une société « non-religieuse » et « pluraliste » et que ces affirmations pourraient favoriser des divisions. Nick Clegg, le leader de l’autre parti du gouvernement de coalition, les Libéraux-démocrates, plaide en faveur d’une séparation de l’Église et de l’État. De son côté, l’archevêque Justin Welby a soutenu la déclaration de Cameron et a affirmé que Cameron avait raison quand il affirme que la Grande-Bretagne est un « pays chrétien », indépendamment du nombre de croyants chrétiens dus à l’influence historique et actuelle de l’église.

Pour lire des extraits du discours de Cameron, consultez the Guardian, et pour prendre connaissance de la réaction de l’archevêque, cliquez sur BBC.

  • 29 mars 2014 : les premiers couples homosexuels se marient en Grande-Bretagne, mais le clergé anglican a pour instruction d’éviter de faire de même

La loi sur le mariage (des couples de même sexe) est entrée en vigueur en juillet de l’année dernière. Les premières cérémonies de mariage se sont déroulées le samedi 29 mars 2014. La loi en Angleterre et au Pays de Galles a également été modifiée afin de reconnaître pour la première fois les mariages entre couples de même sexe célébrés à l’étranger. En préparation au changement de la loi, une lettre récente de la Chambre des évêques dissuade les membres du clergé anglican d’épouser un partenaire du même sexe. Cependant, au moins sept couples membres du clergé se préparent à se marier en désobéissant ainsi à leurs évêques, mais aucun d’entre eux n’a prévu de cérémonie publique. Juste avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, l’évêque de Salisbury a publié une déclaration pour féliciter les couples qui prévoient de se marier et les assurer de ses prières et de ses meilleurs vœux. Ses remarques encourageantes se font l’écho des opinions d’une instance dissidente importante au sein de l’Église d’Angleterre, instance qui n’est pas satisfaite de la position officielle de l’Église contre le mariage homosexuel

Pour en savoir plus, consulter le site web de the Guardian.

  • 22 mars 2014 : les avocats britanniques encouragent la rédaction de testaments conformes à la Sharia

La loi islamique pourrait être appliquée au système juridique britannique pour la première fois par le biais de nouvelles directives pour les avocats sur la rédaction de testaments « conformes à la Sharia ». Dans le cadre d’une nouvelle politique de directives élaborée par l’ordre des avocats, ces derniers ont la possibilité de rédiger des testaments islamiques qui excluent les non-croyants et qui refuseront aux femmes leur part égale des héritages. Les enfants nés hors des liens du mariage et les époux mariés lors d’un mariage non-musulman pourraient également être exclus de la succession selon les principes de la Sharia.
Les nouvelles directives ont provoqué de nombreuses réactions négatives. L’ordre des avocats a défendu les nouvelles orientations qui répondent aux demandes d’une société multiconfessionelle, mais d’autres hommes de loi sont sceptiques quant à encourager la croissance d’un « système juridique parallèle ». Nombreux sont ceux qui s’inquiètent également pour l’égalité des sexes et les droits de l’homme. Les propos de Keith Porteous Wood, le directeur de la National Secular Society (Royaume-Uni) ont été cités dans le journal the Telegraph : « Ces orientations marquent une étape supplémentaire dans le dénigrement par le système juridique britannique d’une loi conforme aux droits de l’homme déterminés démocratiquement en faveur d’une loi religieuse d’une autre ère et d’une autre culture ».
Une enquête parlementaire a été exigée afin de juger du niveau actuel de la loi islamique au Royaume-Uni. Les principes de la Sharia n’ont pas encore été inclus officiellement dans le système juridique britannique, mais un réseau d’environ 85 instances non officielles de la Sharia est existant. Elles s’occupent des litiges commerciaux et familiaux entre les familles musulmanes.

Pour en savoir plus, consulter le site web du Telegraph.

  • 6 mars 2014 : le président des vétérinaires britanniques exige un changement dans la législation sur l’abattage rituel

Le nouveau président de l’association des vétérinaires britanniques, John Blackwell, a déclaré que l’abattage rituel des animaux devrait être adapté afin d’empêcher la souffrance des animaux. La législation britannique autorise la pratique juive et musulmane d’égorgement des animaux, puis de les laisser saigner à mort, pour produire de la viande kasher et halal. Plus de 600 000 animaux sont saignés à mort chaque semaine dans les abattoirs religieux en Grande-Bretagne.
M. Blackwell a expliqué qu’un mouton pouvait rester conscient jusqu’à sept secondes après avoir été égorgé et les bovins jusqu’à deux minutes. Il plaide en faveur d’un étourdissement de l’animal au moment de la mise à mort afin de leur éviter des souffrances inutiles. Il a également suggéré d’interdire cette pratique si les musulmans et les juifs refusaient d’adopter une méthode de mise à mort plus humaine. Les associations œuvrant pour le bien-être des animaux soutiennent les pressions visant à interdire l’abattage rituel sans étourdissement.
Les militants juifs affirment que ces méthodes d’abattage préservent effectivement le bien-être de l’animal. Le Vice-Premier ministre, Nick Clegg, a également réfuté le point de vue de M. Blackwell en indiquant qu’une interdiction de l’abattage rituel constituerait une violation des droits des communautés juive et musulmane.

Pour en savoir plus, consultez le site de la BBC et du Telegraph.

  • 14 janvier 2014 : un Afghan de 23 ans serait le premier homme à obtenir le droit d’asile au Royaume-Uni sur la base de sa non-religion

Élevé dans la religion musulmane, cet homme est arrivé en Angleterre en 2007 et s’est vu attribuer une autorisation temporaire de séjour. Depuis, il est devenu athée et craint de faire l’objet de persécutions pour avoir renoncé à sa foi en cas de retour forcé dans son pays natal. Avec l’assistance d’un cabinet de consultations juridiques indépendant pour les étudiants, il a soumis sa demande au Home Office (ministère de l’Intérieur) en vertu de la Convention des Nations unies relative au statut des réfugiés de 1951 en affirmant qu’il serait victime de persécutions fondées sur la religion ou, dans son cas, sur l’absence de religion, s’il retournait en Afghanistan. La décision du ministère de l’Intérieur d’accepter le déni de l’existence de Dieu comme motif de protection pourrait constituer un précédent significatif pour les affaires de droit d’asile et d’immigration.

Pour en savoir plus, consultez the Guardian.

  • 5 janvier 2014 : l’Église d’Angleterre teste une nouvelle version du rituel du baptême qui omet les références au « péché » et au « mal »

Dans cette nouvelle version, il est demandé aux parents, parrains et marraines de « rejeter le mal sous toutes ses nombreuses formes, de même que toutes ses vaines promesses ». La nouvelle formulation du rituel a été élaborée en réponse aux demandes visant à rendre le langage de la cérémonie plus accessible. Elle est en phase de test dans 400 paroisses jusqu’en avril et n’a pas été officiellement approuvée par l’instance dirigeante de l’Église, le synode général. Elle a néanmoins déjà été critiquée par l’ancien évêque Michael Nazir Ali qui y voit un « nivellement par le bas » des enseignements de l’Église.

Pour en savoir plus, consulter le Mail on Sunday.

D 9 décembre 2014    AIngrid Storm

2013

11 décembre 2013 : le plus haut tribunal du Royaume-Uni décide que la scientologie est une religion et que leurs membres sont autorisés à se marier dans leurs églises
Louisa Hodkin, une (...)

  • 11 décembre 2013 : le plus haut tribunal du Royaume-Uni décide que la scientologie est une religion et que leurs membres sont autorisés à se marier dans leurs églises

Louisa Hodkin, une scientologue, qui souhaite épouser son fiancé dans une chapelle de l’Église de Scientologie au centre de Londres, porte son cas devant la Cour suprême et obtient gain de cause. Jusqu’à présent, l’officier de l’état civil n’autorise pas la chapelle à célébrer des mariages en vertu de la loi sur l’enregistrement des lieux de cultes de 1855. Mercredi, cinq juges de la Cour suprême rendent un jugement en sa faveur en annonçant que la chapelle de la scientologie est « un lieu de rencontre pour le culte religieux » et qu’une religion ne doit pas être réduite aux croyances impliquant une « divinité suprême », puisque ainsi d’autres confessions non-théistes, comme le bouddhisme, seraient exclues. Cette décision infirme une interprétation de la loi lors d’une affaire entendue par la Cour d’appel en 1970, interprétation qui se fonde sur l’absence de « vénération de Dieu ou d’un Être suprême » de la part de la scientologie. Alors que certains accueillent cette décision comme un signe d’égalité et de liberté religieuse, d’autres sont préoccupés par ses implications. L’inquiétude porte en particulier sur la question des exonérations sur l’impôt car cette organisation controversée pourrait désormais remplir les conditions requises pour en bénéficier. Brandon Lewis, le ministre du Gouvernement local, déclare que son ministère consultera ses conseils juridiques, mais que les locaux qui ne sont pas réellement ouverts au public seront toujours soumis à l’impôt foncier et ne pourront prétendre à l’allègement fiscal.

  • 20 novembre 2013 : l’Église d’Angleterre vote en faveur des nouvelles propositions destinées à approuver l’ordination de femmes évêques l’année prochaine

Lors d’une réunion de trois jours à Londres, le synode général a voté en faveur des nouveaux programmes avec une majorité écrasante de 378 voix contre huit et a ainsi mit fin à 20 années d’impasse entre les modernisateurs et les traditionalistes. Les débats récents dans les média ont appelé à une l’Église d’Angleterre plus unie. De nombreux intervenants, dont John Sentamu, l’archevêque d’York, affirment que les divisions internes, les factions et les querelles portaient préjudice à l’attrait de l’église sur les Anglicans.

Pour en savoir plus, consulter le site web de the Guardian.

  • 10 novembre 2013 : la National Secular Society demande une cérémonie du Souvenir laïque le dimanche 10 novembre 2013

Au cours de la période précédant le service commémoratif du dimanche 10 novembre, Norman Bonney, un responsable de la National Secular Society, affirme que le Cénotaphe, où la cérémonie se déroule, a été créé comme un mémorial laïc et que la cérémonie annuelle ne doit plus comporter des prières et des lectures de l’Écriture. Selon Bonney, Edwin Lutyens, le concepteur du Cénotaphe inauguré en 1919, défendait l’idée d’une commémoration laïque car les hommes morts à la guerre étaient de nationalités et de confessions très diverses. L’église d’Angleterre critique la National Secular Society qui demande que le rituel chrétien n’ait pas de rôle lors de la cérémonie du jour du Souvenir au Cénotaphe et renvoie cette requête au rang de « déplorable » tentative de publicité.

Pour en savoir plus, consulter le site web de The Independent.

  • 17 octobre 2013 : une école confessionnelle musulmane controversée devrait être fermée par le gouvernement

L’école Al-Madinah à Derby est étiquetée comme « chaotique » et « dysfonctionnelle » dans un rapport des inspecteurs du département de l’Éducation qui doit décider le 1er novembre s’il met fin au financement de l’école. Cela forcerait effectivement l’école à fermer car le département estime qu’elle n’est pas en mesure de réunir elle-même des fonds. Le parti travailliste pense que ce rapport est important pour l’ensemble du pays. Il met en évidence des défauts clés dans le programme gouvernemental d’écoles gratuites où les autorités éducatives locales ont un rôle restreint dans la surveillance des écoles. Le rapport, qui indique que les enseignantes sont obligées de porter le foulard et que les garçons et les filles déjeunent séparément, a contribué à positionner le débat sur les écoles confessionnelles dans un cadre plus général. Cependant, les questions essentielles soulevées dans le rapport ne concernent pas la religion mais la mauvaise gestion et l’absence de formation des enseignants.

Pour en savoir plus, consulter le site web de the Guardian.

  • 10 octobre 2013 : en septembre et début octobre, débat dans la presse sur le port du niqab et autres voiles couvrant le visage dans les lieux publics

En septembre, un ministre du Home Office (ministère de l’Intérieur), Jeremy Browne (libéral-démocrate), a appelé à un débat national afin de déterminer s’il était du devoir de l’État d’intervenir afin d’empêcher que des jeunes femmes subissent des pressions ou soient forcées de porter un voile. L’intervention de J. Browne fait suite à une décision controversée du Birmingham Metropolitan College de mettre fin à l’interdiction de porter un voile intégral suite aux protestations générales. La liberté de religion est une valeur très importante en Grande-Bretagne et les différends portants sur le vêtement religieux sont généralement résolus au cas par cas. Certains accusent le Gouvernement de tenter d’introduire un débat national sur une question d’importance relativement mineure durant les assemblées afin de détourner l’attention de la presse et du public de la situation économique du pays. Néanmoins, dans certaines situations, le port du voile couvrant le visage soulève des inquiétudes relatives à la sécurité, aux droits religieux et à l’égalité d’accès à l’éducation et à l’emploi. Depuis l’appel au débat national, le débat sur le niqab dans la presse s’est tari, reflétant peut-être que seule une infime partie de la population porte ce vêtement.

Une vue d’ensemble de la situation et des différents arguments est disponible sur le site de the Guardian.

  • 26 septembre 2013 : Interpol lance un mandat d’arrêt contre une Britannique convertie à l’Islam

Interpol lance un mandat d’arrêt international contre Samantha Lewthwaite, la veuve de l’un des poseurs de bombes dans l’attentat du 7 juillet à Londres, en lien avec des infractions terroristes présumées en 2011. Le mandat d’arrêt est délivré à la demande du Kenya suite à d’intenses spéculations associant Lewthwaite à l’attentat contre le Westgate Shopping Center à Nairobi, attentat revendiqué par le groupe terroriste somalien Al-Shabaab lié à Al-Qaïda. Cependant, le mandat ne fait pas référence à cette attaque terroriste récente, mais à des accusations de détention d’explosifs et de complot en vue de commettre un crime, ces faits remontant à décembre 2011. Jeudi, les officiels kenyans ont déclaré qu’il n’y avait pas de preuve de l’implication de Lewthwaite dans l’attaque. Un autre citoyen britannique, Jermaine Grant, a été arrêté à Mombasa où la police antiterroriste kenyane a trouvé le matériel nécessaire à la fabrication de bombes. La spéculation sur l’implication de Lewthwaite, souvent surnommée “la veuve blanche” par les média, a provoqué, dans la presse, des discussions portant sur la radicalisation des Britanniques convertis à l’islam.

Pour en savoir plus, consulter le site web de the Guardian.

  • 12 septembre 2013 : l’Église anglicane au Pays de Galles autorise l’ordination de femmes évêques

L’ordination de femmes évêques est autorisée dans l’Église au Pays de Galles à la suite d’un vote clé en faveur du oui par l’instance dirigeante. Les votes se répartissent ainsi : pour les laïcs, 57 votes pour, 14 votes contre et 2 abstentions ; le clergé a vu 37 de ses membres voter pour et 10 contre, tandis que les évêques ont voté pour à l’unanimité. L’archevêque du Pays de Galles, Dr Barry Morgan, déclare qu’il s’agit « d’une journée historique pour l’Église au Pays de Galles. » En Angleterre, la question doit être débattue à nouveau en Novembre. L’Irlande et l’Écosse autorisent toutes deux l’ordination de femmes évêques bien qu’aucune n’ait encore été nommée.

Plus d’informations sur BBC.

  • 25 juillet 2013 : l’archevêque de Canterbury défie les sociétés de prêt sur salaire en soutenant les coopératives de crédit et d’épargne

Justin Welby, l’archevêque de Canterbury, a lancé une nouvelle coopérative de crédit et d’épargne pour le personnel des églises au début du mois et projette l’extension de ces institutions en remplacement des sociétés de prêt sur salaire. Durant la récession, le secteur des prêts à court terme a fait partie de ceux affichant une des plus fortes croissances. Il a fait l’objet de vives critiques pour avoir ciblé des emprunteurs vulnérables qui croulaient ensuite sous le poids des dettes résultant des taux d’intérêt et des frais élevés. Lors d’une réunion avec la société Wonga, le leader sur le marché, l’archevêque a affirmé que l’Église d’Angleterre voulait faire disparaître ce secteur par la concurrence. Welby, qui a siégé au sein de la parliamentary Banking Standards Commission (commission parlementaire sur les normes bancaires) a déclaré qu’il souhaitait créer des « coopératives de crédit et d’épargne qui sont à la fois engagées vis-à-vis de leurs communautés et beaucoup plus professionnelles ». Des projets afin d’encourager le volontariat des membres de l’église dans les coopératives de crédit et d’épargne sont également en cours.

Pour en savoir plus, consulter le site web de the Guardian.

  • 24 juillet 2013 : Ecosse : Monseigneur Leo Cushley est nommé archevêque de Saint Andrews et Édimbourg

Le nouvel archevêque succède au cardinal Keith O’Brien qui a quitté ses fonctions en février après avoir reconnu des faits d’abus sexuels. Mgr Cushley a travaillé au sein de l’équipe diplomatique du Vatican et est actuellement le responsable de la section anglophone de la secrétairerie d’État du Vatican. Âgé de 52 ans, Mgr Cushley va donc retrouver son Écosse natale après 20 années passées à l’étranger. L’ordination aura lieu en septembre.

Pour en savoir plus sur le nouvel archevêque consulter The Scotsman.

  • 23 mai 2013 : l’assassinat d’un soldat britannique déclenche des attaques anti-musulmanes

Le 22 mai 2013, un soldat britannique a été assassiné à Woolwich dans le sud de Londres par deux hommes armés de couteaux et de couperets et criant « Allahu Akhbar ». L’un des suspect est identifié comme étant Michael Olumide Adebolajo, un Britannique chrétien âgé de 28 ans d’origine nigériane, qui s’était converti à l’islam il y a dix ans. Les policiers antiterroristes et les services de sécurité examinent les liens d’Adebolajo avec le groupe extrémiste Al-Mujaharoun. Ce groupe a été interdit après les attentats terroristes du 7 juillet 2005 à Londres.
Les porte-paroles des principales organisations musulmanes ont été promptes à condamner cet acte de violence. Pour David Cameron, le Premier ministre, cette attaque « n’est pas uniquement une attaque contre la Grande-Bretagne », mais une « trahison envers l’islam et les communautés musulmanes qui donnent tant à notre pays ».
Cet assassinat provoque néanmoins de vives réactions de la part de groupes d’extrême droite, comme le groupe antimusulman English Defence League. Quelques heures après l’assassinat, ce groupe a tenu un rassemblement à Woolwich en criant des slogans antimusulmans et en jetant des bouteilles sur les forces de police. Deux hommes ont été arrêtés après des attaques distinctes de mosquées. En moins de 24 heures, le nombre de soutiens sur la page Facebook de l’organisation English Defence League (EDL) est passé d’environ 25 000 à plus de 75 000.

Pour plus d’informations sur cet assassinat, voir BBC. Pour lire une analyse sur les réactions anti-musulmanes et les conséquences sur les relations entre les communautés, voir the Guardian.

  • 2 mai 2013 : au Royaume-Uni, la majorité des croyants soutient le suicide assisté

Un sondage récent révèle un soutien écrasant parmi les anglicans, les catholiques, les hindous, les sikhs et les juifs en faveur du suicide assisté pour les malades en phase terminale. La loi britannique actuelle interdit le suicide assisté.
Le sondage en ligne effectué auprès de 4 437 personnes et commandé pour le Westminster Faith Debates (WFD) montre que 72 % des membres de l’Église d’Angleterre établie et 56 % des catholiques romains soutiennent le suicide assisté pour les malades en phase terminale. Les communautés baptiste et musulmane sont les seules où la majorité s’oppose à des modifications de la loi.
Les personnes interrogées pour ce sondage devaient répondre à la question suivante : « les personnes atteintes d’une maladie incurable sont-elles en droit de demander à des amis proches à des parents de les aider à se suicider sans que ces mêmes amis ou parents s’exposent à un risque de poursuites ? »

Pour plus d’informations sur ce sondage, voir BRIN et the Huffington Post.

  • 24 avril 2013 : en Écosse, une décision de justice autorise des sages-femmes catholiques à refuser de participer à l’organisation d’avortements

En Écosse, deux sages-femmes catholiques romaines ont obtenu le droit de refuser de participer aux procédures ou à l’organisation d’avortements à la suite d’une décision d’une cour d’appel. Mary Doogan, 58 ans, et Concepta Wood, 52 ans, travaillent à Glasgow en qualité de responsables de salle d’accouchement et refusent sciemment de participer aux avortements de quelque manière que ce soit. Cette décision pourrait avoir des conséquences plus importantes pour le National Health Service (sécurité sociale britannique) et les droits des autres personnels de santé qui s’opposent à l’avortement en raison de convictions religieuses.
Ces sages-femmes n’ont précédemment pas obtenu gain de cause devant le conseil au motif que leur travail n’implique pas de pratiquer des avortements. Cependant, la cour d’appel d’Édimbourg a infirmé cette décision mercredi et a déclaré que la loi sur l’avortement de 1967 protégeait le personnel médical en cas de refus de participer, pour des raisons de religion et de conscience, à quelque étape du processus d’avortement et aux traitements à cette fin.

Pour plus d’informations sur ce dossier, consulter the Guardian.
Pour plus d’informations sur ce sondage, voir BRIN et the Huffington Post.

  • 25 février 2013 : le Cardinal Keith O’Brien, le chef de l’Église catholique écossaise, a démissionné à la suite d’accusations de « comportements indécents » envers d’autres prêtres

Une semaine seulement avant la démission du pape Benoît XVI, le plus haut dignitaire ecclésiastique catholique romain du Royaume-Uni, l’archevêque de Saint Andrews et Édimbourg, démissionne de son poste après que trois prêtres et un ancien prêtre l’aient accusé de « comportements indécents » à leur encontre. L’ancien cardinal nie les allégations de comportement au cours des 30 dernières années. Le cardinal âgé de 75 ans devait prendre sa retraite le mois prochain, mais sa démission anticipée signifie qu’il ne prendra pas part à l’élection du successeur du pape Benoît. En conséquence, la Grande-Bretagne ne sera pas représentée lors de cette élection puisqu’O’Brien était le seul cardinal de l’Église catholique britannique à disposer d’un droit de vote au sein du conclave. O’Brien était un critique véhément des droits des homosexuels et de la législation relative au mariage entre personnes de même sexe. Colin Macfarlane, le directeur de Stonewall Scotland, l’organisation de défense des droits des LGBT, a demandé une enquête approfondie sur les allégations à l’encontre de l’ancien cardinal.

Pour en savoir plus, consulter the Guardian.

  • 5 février 2013 : la Chambre des communes adopte une nouvelle législation, proposée par le gouvernement, qui autorise le mariage entre personnes de même sexe

Le projet de loi sur le mariage (entre personnes de même sexe) autorise également les partenaires civils à transformer leur partenariat en mariage et permet aux personnes mariées de changer juridiquement leur identité sexuelle sans devoir mettre fin à leur union. Une majorité écrasante de députés travaillistes et libéraux-démocrates a voté en faveur de la nouvelle loi. Le parti conservateur, quant à lui, est resté partagé avec 136 voix contre et 127 voix pour. Le projet de loi est perçu comme une décision courageuse de la part du Premier ministre, David Cameron, car elle expose au grand jour des divisions profondes au sein du parti conservateur et parmi ses électeurs. L’Église d’Angleterre et l’Église catholique romaine ont envoyé un courrier aux députés pour leur faire part de leur inquiétude concernant la protection juridique des personnes et des organisations religieuses ayant des objections de conscience au mariage entre personnes de même sexe. Justin Welby, le nouvel archevêque de Canterbury, s’est opposé de la même façon au projet de loi lors de son premier jour en poste.

Pour en savoir plus, consulter the Huffington Post et the Guardian.

  • 3 février 2013 : De l’ADN de porc trouvé dans des tourtes halal

En plein scandale sur les traces de viande de cheval dans les aliments étiquetés comme étant des produits à base de bœuf, de l’ADN de porc a été découvert dans des pâtisseries salées « certifiées bœuf halal » livrés dans les prisons britanniques. McColgan Quality Foods Limited, entreprise basée en Irlande du Nord, a été la source d’un « très petit nombre de produits de pâtisserie salée halal à base de bœuf », selon le distributeur alimentaire 3663, qui a effectué les essais en soupçonnant que les produits pourraient contenir de la viande chevaline. Manger du porc est interdit par la loi islamique et une certification halal est une garantie officielle que le produit est préparé selon les lois alimentaires de l’islam. Les produits ont été retirés de la circulation.

En savoir plus sur le site de la BBC

  • 1er février 2013 : Richard Dawkins et Rowan Williams ont débattu de la valeur de la religion

S’exprimant au sein du forum de la Cambridge Union, le professeur Dawkins a décrit la religion comme « redondante et inutile » et a fait valoir que la religion a entravé l’activité scientifique en « colportant de fausses explications ». L’ancien archevêque, le Dr Rowan Williams a offert un contre-argument, en disant que la religion avait sans doute une place au 21e siècle et que la question n’était pas de savoir si elle doit exister, mais ce que notre attitude envers elle devrait être. Dans son allocution, il a fait valoir que le développement communautaire et la compassion sont au cœur de toute religion et que « l’idée selon laquelle l’engagement religieux peut être purement une affaire privée va à l’encontre de l’histoire religieuse. »

En savoir plus à ce sujet dans le Telegraph.

  • 25 janvier 2013 : Des patrouilleurs musulmans arrêtés à Londres

Cinq hommes, âgés entre 17 et 29 ans, affirmant être membres d’un groupe d’autodéfense islamique ont été arrêtés à Londres pour avoir harcelé des citoyens. La série d’arrestations a été faite après que des films montrant un gang harcelant des passants dans l’est de Londres le week-end des 12 et 13 janvier aient été postés sur YouTube. Le harcèlement comprenait des insultes homophobes.

En savoir plus à ce propos dans le Huffington Post.

  • 15 janvier 2013 : La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a statué qu’un employé chrétien britannique a été victime de discrimination religieuse au travail

Quatre affaires de chrétiens britanniques ayant affirmé avoir été victimes de discrimination religieuse au travail ont été portées devant la CEDH. Nadia Eweda (59 ans), qui a travaillé pour British Airways s’est vu interdire de porter une croix en pendentif au motif qu’elle ne faisait pas partie de l’uniforme. L’ancienne infirmière Shirley Chaplin (56 ans) a également été invitée à ne pas afficher sa croix par ses employeurs du National Health Service à Exeter, au motif que le collier violait les directives de santé et de sécurité. Le conseiller relationnel Gary McFarlane (51 ans) a été limogé par son employeur, Relate Avon, après avoir dit qu’il s’opposait à donner des conseils de thérapie sexuelle à des couples de même sexe. L’officier d’état civil Lillian Ladele, qui travaillait pour un conseil d’arrondissement de Londres, a été sanctionnée pour avoir refusé de célébrer des cérémonies de partenariat civil.
La CEDH a statué en faveur de Mme Eweda, estimant que ses droits avaient été violés en vertu de l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme et que sa foi doit être respectée plutôt que le souhait de l’employeur d’afficher une image religieusement neutre de l’entreprise. Les trois autres affaires ont été rejetées. L’affaire de Mme Chaplin a été rejetée au motif que la santé et la sécurité des patients et du personnel de l’hôpital sont prioritaires. Dans les affaires Gary McFarlane et Lillian Ladele, la Cour a dit qu’il était plus important qu’il n’y ait aucune discrimination envers les homosexuels que d’être en mesure de se comporter conformément à ses convictions religieuses au travail. La décision indiquera qu’il y a besoin d’un accommodement raisonnable lorsque le personnel veut porter une croix au travail.

En savoir plus sur les quatre affaires sur le site de la BBC.

  • 14 janvier 2013 : Un nouveau livre visant à démasquer l’Église de Scientologie ne sera pas vendu au Royaume-Uni en raison des lois sur la diffamation

Le livre de Lawrence Wright Going Clear : Scientology, Hollywood and the Prison of Belief sera mis en vente aux États-Unis et dans le reste de l’Europe cette semaine, mais pas en Grande-Bretagne. En droit anglais et gallois, la charge de la preuve dans les cas de diffamation repose exclusivement sur le défendeur, ce qui signifie que si l’Église décidait de poursuivre l’éditeur les frais juridiques pourraient être jusqu’à 140 fois plus élevés que selon les normes internationales. La décision de Transworld de ne pas publier a été fondée sur l’avis juridique selon lequel le contenu du livre n’était « pas assez solide pour le marché britannique ».

En savoir plus dans le Guardian.

  • 7 janvier 2013 :

À Cardiff, une femme qui a battu son fils à mort parce qu’il avait omis d’apprendre des parties du Coran a été emprisonnée à vie, avec une peine incompressible de 17 ans. Yaseen, le fils âgé de sept ans de Sara Ege, est décédé de lésions internes en juillet 2010. Yaseen a été victime de mauvais traitements prolongés et a été battu souvent avec un pilon en bois après avoir échoué dans ses études coraniques. Après sa mort, la mère a mis le feu à son corps pour dissimuler les preuves, mais il a été rapidement prouvé que l’enfant était mort avant que le feu ait commencé.

En savoir plus sur cette affaire dans le Huffington Post.

  • 7 janvier 2013 : La première « Église athée » de Grande-Bretagne, The Sunday Assembly, a tenu sa première réunion le 6 janvier, rassemblant les fidèles dans une ancienne église du nord de Londres

L’initiative est venue des comédiens Sanderson Jones et Pippa Evans, et a pour objectifs pastoraux de susciter la bonté et d’encourager les gens à faire du bénévolat au sein de leur communauté locale.
Avec le slogan « vivez mieux, aidez souvent, étonnez-vous plus » le projet a pour objectifs pastoraux de susciter la bonté et d’encourager les gens à faire du bénévolat au sein de leur communauté locale. L’assemblée a été critiquée à la fois par des membres de l’Eglise et par des laïcs parce qu’elle imitait un service religieux en tenant la réunion dans une ancienne église et étant structurée comme un service religieux, avec des chants entrecoupés par des lectures et des allocutions.

En savoir plus à ce propos dans le Huffington Post.

D 27 décembre 2013    AIngrid Storm

2012

11 décembre 2012 : les données du recensement montrent un déclin de la population chrétienne
La publication des résultats du recensement de 2001 en ce qui concerne l’Angleterre et le Pays de (...)

  • 11 décembre 2012 : les données du recensement montrent un déclin de la population chrétienne

La publication des résultats du recensement de 2001 en ce qui concerne l’Angleterre et le Pays de Galles sur la religion a conduit à des débats médiatiques sur les changements de composition religieuse et ethnique de la population. Le christianisme reste de loin le groupe le plus important, 59 % (33,2 millions), mais a diminué depuis 2001, seuls 72 % (37,3 millions) ayant déclaré être chrétiens. La deuxième catégorie de réponse a été « sans religion » avec 25,1 %, chiffre qui a augmenté de 10 points de pourcentage depuis 2001. La plus grande minorité religieuse était l’islam avec 4,8 %, chiffre qui a aussi considérablement augmenté par rapport aux 3,0 % de 2001. Plus de 240 000 personnes ont indiqué une « autre religion » sur leur formulaire de recensement, ce qui inclut les 176 632 chevaliers Jedi. Le libellé de la question a été critiqué pour amener à surestimer le nombre de personnes religieuses, et l’Association humaniste a mené des campagnes pour que plus de personnes se déclarent « sans religion ». Le nombre de personnes se disant religieuses est toutefois plus élevé que dans les enquêtes représentatives au niveau national, où la question est posée différemment.

En savoir plus sur les résultats du recensement dans le Guardian.

  • 7 décembre 2012 : les Églises et autres organisations religieuses et les mariages entre personnes de même sexe

Les Églises et autres organisations religieuses pourront célébrer des mariages entre personnes de même sexe, conformément à la nouvelle législation qui sera la semaine prochaine. Le Premier ministre David Cameron soutient un compromis qui permet la célébration des mariages homosexuels dans les lieux de culte, mais n’oblige pas les organisations religieuses à organiser des mariages de même sexe. Les principales Églises du Royaume-Uni s’opposent à la réforme, mais certaines religions, y compris les quakers, les unitariens et le judaïsme libéral, la soutiennent et ont dit qu’elles aimeraient organiser des cérémonies. Le partenariat civil restera toujours une option possible pour les couples homosexuels.

En savoir plus dans le Guardian.

  • 5 décembre 2012 : un projet de méga-mosquée rejeté dans l’Est de Londres

Le projet du Jamaat Tablighi de construire un lieu de culte d’une capacité de 9.000 personnes à West Ham, à l’est de Londres, a été rejeté par les membres du conseil d’arrondissement de Newham au cours d’une réunion de planification. Si l’autorisation avait été accordée, la mosquée serait devenue l’un des plus grands centres islamiques en Europe de l’Ouest. Le Conseil a rejeté les plans au motif que le projet de mosquée était trop grand et aurait eu un impact sur le trafic et les bâtiments historiques importants situés à proximité.

En savoir plus à ce sujet dans le Huffington Post.

  • 5 décembre 2012 : un groupe chrétien universitaire change d’opinion au sujet de la parole publique des femmes

Un groupe chrétien universitaire qui avait été critiqué parce qu’il ne permettait pas aux femmes d’enseigner lors de ses réunions importantes, a déclaré qu’il permettra désormais aux deux sexes de prêcher lors de toutes les rencontres. Un courriel interne de l’Union chrétienne de l’Université de Bristol (BUCU) a révélé que les femmes ne pouvaient pas enseigner lors de ses réunions hebdomadaires, et ne pouvaient enseigner que dans certains autres cas et avec leur mari. L’union a publié une déclaration disant qu’il serait désormais permis aux femmes d’enseigner dans toutes ses manifestations. La controverse avait émergé peu après la décision impopulaire de l’Église d’Angleterre de ne pas autoriser les femmes évêques, ce qui a suscité des débats sur le rôle des femmes dans les organisations chrétiennes en Grande-Bretagne.

En savoir plus dans le Guardian.

  • 4 décembre 2012 : l’Association des scouts du R.-U. envisage une alternative au texte de promesse pour les athées

Le mouvement de jeunesse vieux de 105 ans lance une consultation pour savoir si les membres soutiendraient une promesse scoute pour ceux qui se sentent incapables de promettre un « devoir envers Dieu ». D’autres versions de cette promesse existent déjà pour les musulmans, les hindous et les bouddhistes, mais c’est la première fois qu’une telle adaptation est envisagée. L’initiative fait suite à des plaintes de la National Secular Society en mars de cette année, affirmant que des enfants athées ont été exclus ou ont dû mentir pour rejoindre le mouvement.

En savoir plus à ce sujet sur le site de la BBC.

  • 21 novembre 2012 : le synode général de l’Église d’Angleterre a voté à une très faible majorité contre la nomination de femmes en tant qu’évêques

La mesure a été adoptée par les maisons des évêques et du clergé du Synode, mais a été rejetée par la Chambre des laïcs. Il fallait une majorité des deux tiers dans chacune des trois maisons du synode et les votes ont été de 4 pour et trois contre avec deux abstentions à la Chambre des évêques, 148 pour et 45 contre à la Chambre du clergé, et 132 pour et 74 contre à la Chambre des laïcs. Les partisans ont juré de poursuivre leur campagne, mais il pourrait se passer cinq ans avant qu’un vote similaire puisse être tenu.

En savoir plus sur le site de la BBC.

  • 16 novembre 2012 : un chrétien rétrogradé pour son opposition au mariage gay a gagné un procès contre son employeur

Adrian Smith a perdu son poste de direction à la Trafford Housing Trust, a vu son salaire réduit de 40 %, après avoir posté en février de l’année dernière que les mariages homosexuels dans les églises étaient « une égalité allait trop loin ».
Les commentaires n’étaient pas visibles pour le grand public et ont été affichés en dehors du temps de travail, mais la Trafford Housing Trust a dit qu’Adrian Smith a violé le code de conduite en exprimant des opinions religieuses ou politiques susceptibles de perturber ses collègues. Smith a déclaré que la compagnie a agi illégalement en le rétrogradant et le juge Briggs a statué en sa faveur au tribunal de grande instance de vendredi.

En savoir plus dans le Guardian.

  • 8 novembre 2012 : l’évêque de Durham nommé archevêque de Cantorbéry

L’évêque âgé de 56 ans deviendra le 105e archevêque de Cantorbéry et le chef nominal de 77 millions d’anglicans dans le monde entier. Il remplace Rowan Williams, qui quitte son poste le mois prochain après 10 ans dans cette fonction. Les réactions populaires et des médias ont été mitigées. Son parcours privilégié et ses études à Eton et Cambridge ont attiré beaucoup de commentaires, de même que sa précédente carrière dans l’industrie pétrolière. Mgr Welby est un conservateur, connu pour s’opposer mariage homosexuel, mais il soutient l’ordination des femmes évêques.

En savoir plus sur Mgr Welby dans l’Independent et sur les procédures de nomination sur le site web de l’Archevêque de Cantorbéry.

  • 18 octobre : une clinique privée proposant l’avortement a ouvert en Irlande du Nord

La première clinique privée proposant l’avortement aux femmes a ouvert en Irlande du Nord, mais un groupe anti-avortement a déjà demandé sa fermeture. En Irlande du Nord, les avortements médicaux ne peuvent être effectués que dans les 9 premières semaines de grossesse, et seulement dans les cas où la poursuite de la grossesse aurait un effet grave, permanent ou de longue durée sur la santé physique ou mentale de la femme. La nouvelle clinique de Belfast propose des soins conformes à la loi, et qui sont déjà offerts par le National Health Service. Dans le reste du Royaume-Uni, la limite de l’avortement est de 24 semaines ; en 2011, plus de 1000 femmes d’Irlande du Nord se sont rendues en Angleterre et au Pays de Galles pour des IVG. 40 manifestants issus d’un éventail de confessions religieuses ont manifesté à l’extérieur de la nouvelle clinique Marie Stopes lors de la journée d’ouverture et un groupe anti-avortement a appelé à sa fermeture.

En savoir plus sur l’ouverture et la manifestation sur le site de la BBC.

  • 11 octobre 2012 : la façon dont la BBC traite l’actualité religieuse fera l’objet d’un contrôle indépendant

Des accusations de partialité gauchiste et libérale dans la manière de couvrir les questions relatives à la religion, particulièrement le christianisme et l’islam, ainsi que d’autres sujets controversés comme l’immigration et l’Union européenne, ont suscité des inquiétudes quant à l’impartialité dans la manière de traiter les sujets d’actualité de la BBC. Le contrôle indépendant sera dirigé par l’ancien chef de la direction d’ITV Stuart Pebble et publié en 2013.

En savoir plus sur les critiques et le contrôle dans le Guardian.

  • 6 octobre 2012 : l’archevêque de Cantorbéry quitte son poste

L’archevêque de Cantorbéry, Rowan Williams, quitte son poste à la fin de l’année et la commission des candidatures de la Couronne s’est réunie pour mettre en avant deux noms pour lui succéder. Le règlement de la CNC stipule qu’un candidat doit obtenir une majorité des deux tiers lors du vote de la CNC, soit au moins 11 voix, et jusqu’ici la Commission n’a abouti à aucune conclusion sur les noms des deux candidats. Les dix-neuf membres de la commission se composent de trois évêques, cinq prêtres et onze laïcs, quatre femmes et quinze hommes. L’archevêque de Cantorbéry est le chef de l’Église d’Angleterre et le chef symbolique de la communion anglicane. Son rôle comporte également un certain nombre d’autres fonctions. Il est évêque du Kent, il siège à la Chambre des Lords et préside le Synode et les autres réunions de l’Église d’Angleterre. Si la reine devait mourir, c’est lui qui couronnerait son successeur ; il joue un rôle dans les cérémonies religieuses nationales ainsi que dans le dialogue interreligieux au niveau international.

En savoir plus à ce sujet dans le Guardian et le Church Times.

  • 17 septembre 2012 : Une consultation publique lancée par l’organisme gouvernemental du contrôle des naissances

Une consultation publique relative aux nouvelles procédures médicales controversées pour éviter les maladies génétiques graves résultant de mutations mitochondriales a été lancée par l’autorité gouvernementale de contrôle des naissances. Les nouvelles techniques proposées produisent des embryons obtenus par FIV (fécondation in vitro) qui portent les ADN des parents aussi bien que l’ADN mitochondrial provenant d’une donneuse saine. A l’heure actuelle, la Loi britannique interdit une telle modification génétique des embryons, mais la législation pourrait être revue dès l’année prochaine après un débat parlementaire qui prendra en compte les résultats de la consultation publique.

En savoir plus : voir le Guardian

  • 12 septembre 2012 : discrimination contre les couples de même sexe qui souhaitent adopter

L’agence d’adoption Catholic Care a fait un quatrième appel visant à permettre la discrimination envers les couples de même sexe, contestant le refus de la Commission des organisations caritatives dans une affaire qui a débuté en 2008. L’organisation caritative s’appuie sur le financement de l’Eglise et affirme que si elle est obligée de permettre aux couples de même sexe d’adopter les enfants bénéficiaires de ses services, elle perdra l’appui de ses donateurs et qu’il lui sera impossible de continuer à fournir le service d’adoption à tous. La Commission des organisations caritatives a déclaré que permettre à Catholic Care de restreindre ses services aux couples hétérosexuels créerait un dangereux précédent pour d’autres agences d’adoption.

En savoir plus : Third Sector News

  • 16 août 2012 : un homme atteint du syndrome d’enfermement perd son procès pour le droit au suicide médicalement assisté

un homme souffrant du syndrome d’enfermement a perdu devant la Haute Cour le procès visant à permettre aux médecins de mettre fin à sa vie sans crainte de poursuites. Tony Nicklinson, du Wiltshire, a subi en 2005 un accident vasculaire cérébral qui l’a laissé paralysé. Il ne peut communiquer qu’en clignant des yeux et qualifie sa vie de "cauchemar". M. Nicklinson avait déclaré qu’il ferait appel de la décision, mais il est mort six jours plus tard, après avoir refusé toute nourriture et boisson. M. Nicklinson était le visage public du mouvement pour le droit à mourir et avait un compte Twitter utilisé pour des campagnes et des interviews avec la presse. L’affaire est allée plus loin que les précédentes contestations de la loi relative au suicide assisté et à l’euthanasie en Angleterre et au Pays de Galles. Un autre homme souffrant du syndrome d’enfermement, connu seulement sous le nom de Martin, a également perdu le procès visant à lui permettre de mettre fin à ses jours avec une assistance médicale, et continue de faire campagne pour le droit au suicide assisté.

En lire plus sur le cas de Tony Nicklinson sur la BBC et sur le cas de Martin dans le Guardian

D 29 décembre 2012    AIngrid Storm

2009

Novembre 2009 : Croyances sur l’environnement et suicide assisté
Un tribunal des prud’hommes a statué que les croyances sur l’environnement avaient droit à la même protection au travail que (...)

  • Novembre 2009 : Croyances sur l’environnement et suicide assisté

Un tribunal des prud’hommes a statué que les croyances sur l’environnement avaient droit à la même protection au travail que les croyances religieuses. M. le juge Michael Burton a décidé que : « Si elle est sincèrement adoptée, une croyance sur les changements climatiques provoqués par l’homme, et les prétendus impératifs moraux qui en résultent, peut devenir une croyance philosophique selon les régulations sur la religion et les croyances de 2003 ». Il a énoncé les cinq facteurs permettant de déterminer si une croyance philosophique pourrait relever de la réglementation du travail sur la discrimination religieuse : la croyance doit être réellement intégrée ; elle doit être une croyance et non une opinion ou un avis fondé sur l’état actuel des informations disponibles ; elle doit être une croyance relative à un aspect grave et important de la vie humaine ; elle doit atteindre un certain niveau de rigueur, de gravité, de cohésion et d’importance ; et elle doit être digne de respect dans une société démocratique, ni incompatible avec la dignité humaine, ni en conflit avec les droits fondamentaux d’autrui.

Voir : the Guardian.

  • 23 septembre 2009 : poursuites judiciaires pour l’assistance au suicide

Le directeur du ministère public a émis un document de consultation, qui propose des lignes directrices indiquant les facteurs grâce auxquels le Crown Prosecution Service doit estimer s’il convient de poursuivre en justice ceux qui aident au suicide. Un document de concertation final est attendu pour début 2010. Le communiqué de presse incluant un lien vers le document de consultation est disponible ici.

  • 30 juillet 2009 : suicide assisté

La militante Debbie Purdy a gagné un jugement historique à la Chambre des Lords au sujet du suicide assisté. Cinq « Law Lords » ont statué à l’unanimité que le directeur du Ministère public devrait publier des directives quant à savoir si des poursuites seraient ou ne seraient pas menées contre ceux qui aident au suicide. L’infraction d’aide au suicide demeure, en vertu de la loi sur le suicide de 1961, mais la décision a pour but de clarifier la situation pour ceux qui sont impliqués dans l’aide ’compatissante’ au suicide.

Voir : the Guardian ; le jugement ([2009] UKHL 45) est disponible dans le Hansard.

D 2 décembre 2009    ASiobhan McAndrew

2008

14 septembre 2008 : autorisation accordée aux juges de la charia d’exercer leurs fonctions
Le Sunday Times a publié des détails sur l’autorisation accordée par le gouvernement britannique aux (...)

  • 14 septembre 2008 : autorisation accordée aux juges de la charia d’exercer leurs fonctions

Le Sunday Times a publié des détails sur l’autorisation accordée par le gouvernement britannique aux juges de la charia d’exercer leurs fonctions. Des arrêts rendus par un réseau de cinq tribunaux de la charia sont exécutoires de plein droit dans le système judiciaire, par les tribunaux de comté ou la Haute Cour. Auparavant, les décisions des tribunaux de la charia étaient appliqués au cas par cas. Des tribunaux de la charia avec des pouvoirs d’arbitrage ont été mis en place à Londres, Birmingham, Bradford et Manchester, avec le siège du réseau à Nuneaton, Warwickshire. Deux tribunaux de plus sont prévus pour Glasgow et Edimbourg. Le Tribunal musulman d’arbitrage, qui administre les tribunaux, a profité d’une clause dans la loi sur l’arbitrage de 1996. En vertu de cette loi, les tribunaux de la charia sont classés comme des tribunaux d’arbitrage. Les décisions des tribunaux d’arbitrage ont force exécutoire en droit, à condition que les deux parties acceptent de leur donner le pouvoir de statuer sur leur cas.

  • Juillet 2008 : Tensions dans l’Église à propos d’un évêque homosexuel

650 évêques ont participé à la Conférence de Lambeth à l’Université du Kent à Canterbury. 230 évêques, principalement issus du Nigeria, de l’Ouganda, du Kenya et du Rwanda ont boycotté l’événement. Les divisions se sont renforcées notamment après la consécration, il y a cinq ans, de l’évêque Gene Robinson qui vit ouvertement avec son partenaire masculin dans le New Hampshire.

  • 29 juillet 2008 : une jeune fille sikh illégalement exclue de l’école pour avoir porté un bracelet

La Haute Cour a statué qu’une jeune fille sikh a été illégalement exclue de l’école pour avoir porté un bracelet, contrevenant ainsi au règlement de l’école. Le juge Silber a déclaré que l’école était coupable de discrimination indirecte sur la base des lois sur les relations raciales et l’égalité. La jeune fille avait été soutenue dans cette affaire par « Liberty », un groupe de pression en droits humains.

  • 7 juillet 2008 : le Synode général de l’Église d’Angleterre en faveur de la consécration des évêques femmes

Le Synode général de l’Église d’Angleterre a voté en faveur de la consécration des évêques femmes, avec des concessions minimales aux opposants et en dépit de la menace d’un exode massif de membres du clergé traditionaliste.

  • 3 juillet 2008 : une école juive autorisée à rejeter l’admission d’un enfant dont la mère n’est pas juive

Il a été jugé qu’une école juive n’a pas discriminé un jeune garçon quand elle a rejeté son admission sur le motif que sa mère n’était pas juive. Le juge Munby a examiné comment l’école juive libre dans le nord de Londres a refusé une place à l’enfant parce que son autorité religieuse a statué que la mère du garçon ne s’était pas convertie dans une branche du judaïsme reconnue par le Bureau du grand rabbin (Office of the Chief Rabbi, OCR). Le père du garçon était considéré comme juif, mais sa mère, qui s’est convertie au judaïsme après sa naissance, ne l’était pas. Le juge Munby a considéré que l’école qui fait l’objet de nombreuses demandes d’inscriptions n’enfreignait pas les lois de discrimination raciale en donnant la préférence aux enfants nés de mères juives orthodoxes, et qu’il s’agissait d’une question religieuse plutôt que raciale.

  • 1er juillet 2008 : divisions dans l’Église sur l’ordination des homosexuels

Près de 800 membres du clergé et des responsables laïcs de l’Église d’Angleterre ont pris les premières mesures pour la création d’une « Eglise dans une Eglise » comme un bastion évangélique contre l’ordination des homosexuels. Le clergé s’est réuni à All Souls Langham Place à Londres, une église évangélique éminente, où les participants ont été invités à signer la « déclaration Jérusalem », qui rejette les doctrines libérales. La plupart devraient approuver la déclaration et formeront la branche britannique de l’Association des anglicans confessants (FOCA). Elle agira comme une communion anglicane rivale, issue de Gafcon (the Global Anglican Future Conference), une conférence d’anglicans conservateurs tenue en Israël la semaine précédente. FOCA coupera les liens avec les Eglises anglicanes des États-Unis et du Canada, qu’elle considère comme ayant trahi l’enseignement biblique.

  • 30 mai 2008 : fondation Tony Blair pour la foi

La « Faith Fondation » de Tony Blair a été créée à New York. Elle vise à promouvoir la foi comme force du bien, à améliorer la sensibilisation entre les religions et à lutter contre la pauvreté et la guerre.

  • 21 mai 2008 : loi sur les techniques de reproduction

Le Parlement a assoupli la législation sur les techniques de reproduction. Il a voté pour permettre la création d’embryons hybrides ’animal-humain’ pour la recherche scientifique. La loi a également été assouplie pour permettre la création de « frères et sœurs sauveurs » en utilisant la fécondation in vitro, afin de permettre la conception d’enfants génétiquement compatibles avec un frère ou une sœur souffrant d’une maladie génétique. Par ailleurs, la tentative de réduire le délai actuel de 24 semaines pour l’avortement et l’interdiction d’accéder à un traitement FIV pour les couples de lesbiennes n’ont pas abouti.

  • 24 mars 2008 : généraliser l’enseignement religieux dans les écoles publiques

L’Union nationale des enseignants, le plus grand syndicat d’enseignants de Grande-Bretagne, a présenté des propositions visant à généraliser l’enseignement religieux dans les écoles publiques, pour offrir une alternative aux écoles confessionnelles. Ces propositions visent à ce que :
 Toutes les écoles deviennent multiconfessionnelles ;
 Les écoles confessionnelles soient dépouillées de leurs pouvoirs de contrôler leurs propres inscriptions et de choisir les élèves en fonction de leur foi ;
 L’acte quotidien de culte ’principalement’ chrétien puisse inclure toutes les religions ;
 Les écoles doivent proposer des « aménagements raisonnables » aux enfants, notamment en fournissant un espace de prière privé, en reconnaissant les fêtes religieuses et en étant souples en ce qui concerne l’uniforme scolaire, par exemple en permettant aux enfants de porter des bijoux religieux ou un foulard.
Toutefois, un porte-parole de l’Église d’Angleterre a répondu que « C’est aux religions d’enseigner leur foi au peuple, c’est aux écoles d’enseigner la religion ».

Voir « l’Union demande la fin des écoles de foi unique. Elle plaide pour davantage de religion dans toutes les institutions : les proviseurs "devraient faire de la place pour la prière privée" ; et The Guardian du 25 mars 2008, page 4.

  • 7 mars 2008 : abrogation des délits de droit commun de blasphème et de diffamation blasphématoire

Le Parlement a abrogé les délits de droit commun de blasphème et de diffamation blasphématoire. La loi a été largement considérée comme lettre morte et il semble que seules quatre poursuites n’aient abouti, la première en 1676 et la dernière en 1976. La loi protège les croyances de l’Église d’Angleterre et ses deux archevêques ont accepté la décision du gouvernement.

D 30 septembre 2008    ASiobhan McAndrew

2007

Septembre 2007 : une école laïque en Grande-Bretagne
Paul Kelley, proviseur à la Monkseaton High School dans le Tyneside, a dévoilé les détails de sa tentative de réforme de l’enseignement (...)

  • Septembre 2007 : une école laïque en Grande-Bretagne

Paul Kelley, proviseur à la Monkseaton High School dans le Tyneside, a dévoilé les détails de sa tentative de réforme de l’enseignement religieux dans son école. L’école a le statut de trust, ce qui lui accorde très grande autonomie opérationnelle. Toutefois, la loi sur l’éducation de 1944 exige que tous les élèves des écoles publiques prennent part à un acte quotidien de culte généralement chrétien - sauf pour une petite minorité d’écoles multiconfessionnelle - et la loi sur la réforme de l’éducation de 1988 impose que la religion soit enseignée dans le cadre du programme national. Kelley espérait créer la première « école laïque » en Grande-Bretagne, qui enseignerait la religion ainsi que d’autres visions du monde, mais les fonctionnaires du ministère de l’Education ont indiqué que, bien que cela puisse être populaire, ce serait politiquement impossible.

  • 29 juillet 2007 : abattage d’un taureau sacré hindou

Shambo, un taureau sacré pris en charge par une communauté hindoue au Pays de Galles, a été abattu par des vétérinaires du gouvernement après avoir été diagnostiqué porteur de la tuberculose. Les moines avaient mené une campagne vigoureuse pour sauver le taureau, l’événement fut très médiatisé.

  • 23 juillet 2007 : bague de chasteté à l’école

Division Queen’s Bench. Regina Playfoot (une jeune fille) contre les gouverneurs de l’école Millais. M. Michael Supperstone, QC (Conseil de la Reine), présidait. Jugement du 16 juillet 2007.
Une jeune fille âgée de seize ans a porté son affaire devant la Haute Cour de justice, prétendant que son école aurait violé ses droits en vertu des articles 9 (liberté de pensée, de conscience et de religion) et 14 (interdiction de discrimination) de la Convention européenne des droits de l’homme, incorporés dans le droit britannique par la loi sur les droits humains. Il a été jugé, toutefois, que le refus de son école de permettre à l’une de ses élèves de porter une bague de chasteté, démontrant son engagement à l’abstinence sexuelle avant le mariage, n’a pas violé son droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, protégé par la Convention européenne des droits de l’homme. S’il y avait eu une obligation pour elle à agir d’une manière spécifique, l’école aurait été obligée d’en tenir compte. Toutefois, la requérante n’avait pas d’obligation à porter la bague et l’arrêt conclut que l’acte de la porter n’était pas intimement lié à la croyance en la chasteté avant le mariage.

Voir « Purity ring is not intimately linked to religious belief ; Law report » dans The Times du 23 juillet 2007, page 49.

  • 13 juin 2007 : Harry Poter et discrimination religieuse

Une assistante qui avait refusé de laisser un enfant lire un livre d’Harry Potter a été débouté de sa plainte pour discrimination religieuse et licenciement déguisé. Sariya Allan, chrétienne born again, a prétendu que l’école primaire Durand à Stockwell au sud de Londres avait calomnié sa religion suite à une plainte d’un parent. Après sa démission, elle a réclamé 50 000 livres sterling de dédommagement, ce qui a été rejeté par les prud’hommes de Croydon.

Voir : « Teacher loses Harry Potter book claim », dans The Times du 13 juin 2007, page 27.

  • Mars 2007 : des services funèbres non religieux

L’Association nationale des directeurs de services funéraires (NAFD) a signalé qu’en 2006 plus de 30 000 services funéraires en Grande-Bretagne ont été non confessionnels. En 1996, les funérailles non confessionnelles étaient quasiment absentes, de nos jours une famille sur 20 rejette le service religieux au profit d’une célébration de la vie.
Outre les convictions personnelles, une des raisons est peut-être l’augmentation du coût des funérailles traditionnelles. Les Britanniques ont dépensé 1,3 milliard de livres sterling pour les funérailles en 2006, le coût moyen a augmenté de 61% de 2 048 livres en 2000 à 3 307 livres en 2006.

Voir C. McClatchey, « Rise of the funerals that leave out God. Religion is sidelined in thousands of ’celebration of life’ ceremonies each year », Sunday Telegraph du 4 mars 2007.

  • 7 Mars 2007 : The Equality Act (Sexual Orientation) Regulations 2007

La loi sur l’égalité de 2006 (The Equality Act (Sexual Orientation) Regulations 2007) qui a été promulguée en février 2006, permet de créer des règlements interdisant la discrimination relative à l’orientation sexuelle dans la fourniture de biens, d’équipements et de services, dans l’éducation et dans l’exécution de fonctions publiques. Ils ont été présentés devant le parlement le 7 mars et sont entrés en vigueur le 30 avril 2007, en même temps que la 2e partie de la loi sur l’égalité. (La partie 2 offre une protection parallèle contre la discrimination dans la fourniture de biens et de services sur la base de la religion ou d’une croyance populaire.)

D 25 octobre 2007    ADavid Voas ASiobhan McAndrew

2006

11 décembre 2006 : exonération de taxes pour l’Eglise de scientologie
Le Sunday Telegraph affirme, à travers des documents obtenus en vertu de la loi sur la liberté d’information, que l’Église (...)

  • 11 décembre 2006 : exonération de taxes pour l’Eglise de scientologie

Le Sunday Telegraph affirme, à travers des documents obtenus en vertu de la loi sur la liberté d’information, que l’Église de scientologie bénéficie d’une exonération d’impôts du national non-domestic rate (impôt local pour les entreprises) à hauteur de 274 000 livres sterling par an. Cet allégement de 80% de l’impôt exigible est destiné aux organismes de bienfaisance ou aux bâtiments servant de lieux de culte publics. Cependant la scientologie, selon la décision de la Commission des organisations charitables de 1999, n’est pas considérée comme une religion éligible. La Cité de Londres, l’autorité locale responsable, avait refusé deux fois l’allégement des taux avant l’octroi de l’exonération, après que l’Église de Scientologie a fait valoir qu’une décision similaire avait été annulée en Suède.

  • 3 décembre 2006 : les prêtres et l’identité religieuse des patients

L’Église catholique romaine fait pression sur l’exécutif écossais pour demander une modification à la loi de 1998 sur la protection des données, de sorte que les prêtres soient informés de l’identité religieuse des patients dans le but de donner les derniers sacrements aux personnes gravement malades. Actuellement les aumôniers ne connaissent pas l’identité religieuse des patients, à moins qu’ils en soient explicitement informés. En 2002, le Commissaire de l’information a jugé que les aumôniers n’étant pas des professionnels de santé enregistrés, ils ne pourront accéder aux données qu’à la condition d’avoir le « consentement explicite et informé du patient ».

Voir : « Dying patients denied last rites » dans le Sunday Times du 3 décembre 2006, page 8.

  • Novembre 2006 : loi sur les organisations caritatives

La loi sur les organisations caritatives de 2006 a été promulguée. Sa mise en ouvre au cours de la période 2006-2010 aura des conséquences sur le statut des organisations religieuses.
Jusqu’ici la Commission des organisations caritatives avait considéré que pour bénéficier du statut d’organisation caritative une religion devait être définie par une croyance en un Être suprême et des actes de culte de type judéo-chrétien. Une telle définition n’est plus appropriée au regard de la loi de 2006 et aboutirait à une discrimination religieuse. Plus de 400 groupes aujourd’hui inscrits en tant qu’organisations religieuses, dont 144 organisations bouddhistes, plusieurs groupes de jaïns, des groupes hindous, des scientistes chrétiens, des Eglises unitariennes et les quakers, ne correspondaient pas à la définition précédemment utilisée par la Commission des organisations charitables, qui a par exemple déclaré en 1999 que l’Église de scientologie n’était pas une religion.
La section 2 (3) de la loi sur les organisations charitables de 2006 stipule que :
« La religion inclut :
(i) une religion qui suppose la foi dans plus d’un dieu, et
(ii) une religion qui n’implique pas une croyance en un dieu »
Des projets de directives supplémentaires fournis par la Commission des organisations charitables constate qu’une religion doit intégrer :
 un dieu créateur personnel, voire des dieux ;
 un être suprême, ou
 un être divin ou transcendant, une entité ou un principe.
La loi de 2006 supprime également la présomption d’utilité publique pour les associations concernées par la pauvreté, l’éducation ou la religion. Les organisations religieuses seront désormais tenues de démontrer qu’elles offrent un avantage au public afin d’être reconnues comme organismes de bienfaisance.
En outre, les organisations religieuses auparavant exemptées de l’enregistrement comme organisme de bienfaisance auront désormais à s’inscrire si leur revenu est supérieur à 100 000 livres sterling par an.

  • 8 novembre 2006 : loi sur l’égalité (orientation sexuelle) (Irlande du Nord)

Le gouvernement a présenté la loi sur l’égalité (orientation sexuelle) (Irlande du Nord) 2006 qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2007. Quelques groupes ecclésiastiques et politiques en Irlande du Nord s’y sont opposés.

  • 27 octobre 2006 : les membres du clergé ont le droit de porter plainte pour licenciement abusif

Les membres du clergé ont gagné le droit de porter plainte pour licenciement abusif, avec les pleins droits en tant que travailleurs reconnus. Les ministres du culte étaient jusqu’alors considérés par les tribunaux comme détenteurs d’un office spirituel et non pas comme des salariés. Un pasteur de Londres avait invoqué le licenciement abusif après avoir perdu son poste, et l’Eglise a riposté au motif qu’il n’était pas un employé. Le conseil des prud’hommes a rejeté cet argument : « la relation entre l’Eglise et le ministre possède beaucoup des caractéristiques d’un contrat de travail ». Le syndicat Amicus (maintenant connu sous le nom de « Unite ») compte 2500 membres parmi le clergé et fait campagne pour leurs droits depuis plus d’une décennie.

Voir « Churchman wins right to fight dismissal » dans The Guardian du 28 octobre 2006, page 7.

  • 26 octobre 2006 : abandon du projet de loi permettant des écoles confessionnelles d’admettre des élèves d’autres confessions ou sans religion

Alan Johnson, secrétaire d’État pour l’Education, a abandonné le projet de loi permettant aux autorités locales d’exiger que les écoles confessionnelles admettent au moins 25% d’élèves d’autres confessions ou sans religion. Les organisations catholiques et juives avaient été les plus virulentes à s’opposer à cette proposition. L’Église d’Angleterre avait accepté d’introduire le quota de façon volontaire, mais a indiqué qu’il pourrait être impraticable pour d’autres confessions. Au lieu de cela, on a annoncé que les écoles confessionnelles auraient un « devoir de promouvoir la cohésion communautaire ».

Voir « Johnson backtracks in row over faith schools. Minister will not go to law to enforce 25% quotas : religious groups welcome change of heart after talks » dans The Guardian du 27 octobre 2006, page 5.

  • 6 octobre 2006 : Niqab

Jack Straw, le leader de la Chambre des communes, a déclaré dans une interview à la radio qu’il préférerait que personne ne porte le voile ou le niqab. S’il ne souhaitait pas être prescriptif, il estimait que le port du voile était « destiné à rendre plus difficile les relations positives entre les deux communautés » et il a fait comprendre aux femmes fréquentant les consultations qu’il a tenues dans sa circonscription qu’il préférerait qu’elles enlèvent le voile, parce que des entretiens face à face étaient d’une « plus grande valeur ».

  • 29 septembre 2006 : religion et homophobie

Le Crown Prosecution Service a décidé de ne pas porter plainte contre l’Association des policiers gay sur la base de la législation contre les « crimes haineux ». L’APG a passé une annonce dans un « supplément diversité » de The Independent en juin 2006 pour coïncider avec l’événement Europride à Londres, qui affirmait : « Au cours des 12 derniers mois, l’Association des policiers gay a enregistré une augmentation de 74% d’actes homophobes, dans lesquels le seul ou le principal facteur de motivation était la croyance religieuse de l’auteur des faits ». L’annonce s’accompagnait de l’image d’une Bible dans une mare de sang. La police métropolitaine, à la suite de plaintes déposées par des groupes chrétiens, a commencé une enquête qui a été menée par l’unité chargée d’enquêter sur les crimes haineux tels que l’homophobie.

Voir « No charges for advert which blamed homophobic attacks on religion » dans The Independent du 29 sept. 2006.

  • 18 Juin 2006 : reconnaissance du paganisme

Il a été annoncé que le paganisme recevrait une reconnaissance officielle à l’Université de St Andrew’s, la plus ancienne université d’Écosse. La décision a été prise afin de se conformer à la législation sur l’égalité. En contrepartie de la mise à disposition de locaux pour des festivals et l’accès à l’édifice Mansefield, essentiellement utilisé par des associations confessionnelles et culturelles, la Société païenne a dû accepter de ne pas utiliser d’incantations ou de sorts qui pourraient être considérés comme néfastes aux adeptes d’autres religions, de ne pas invoquer des esprits ou appeler des forces obscures et de ne pas se livrer à la nudité rituelle.

  • 5 Mai 2006 : Ministre pour les Femmes et l’égalité

Ruth Kelly a été nommée ministre des Femmes et de l’égalité ainsi que secrétaire d’État aux Communautés et à l’administration locale, ce qui a soulevé un débat quant à sa capacité à défendre les droits des femmes et des minorités gay, étant donné son point de vue de catholique pieuse (et une possible adhésion, quoique non confirmée, à l’Opus Dei).

  • Janvier 2006 : Le gouvernement perd sur la législation concernant la haine raciale

Le gouvernement de Tony Blair a rencontré une défaite au Parlement, le 31 janvier 2006, sur la législation visant à considérer l’incitation à la haine religieuse comme un crime. C’est seulement la deuxième fois, depuis que le parti travailliste est arrivé au pouvoir en 1997, que le gouvernement n’emporte pas le vote à la Chambre des communes.
Etant membres d’une minorité plutôt religieuse qu’ethnique, les musulmans ne sont pas protégés par les lois existantes condamnant les injures raciales. L’effort visant à étendre cette protection aux groupes religieux a été controversé : on craignait que des comédiens, des critiques ou des évangélistes, faisant des remarques désobligeantes sur des croyances ou pratiques religieuses, ne soient condamnés à une peine de prison. Les opposants à la nouvelle loi avaient donc proposé un amendement limitant la définition du délit au langage ’menaçant’ (excluant le langage insultant ou injurieux). Un autre amendement demande aux plaignants de prouver que l’accusé avait l’intention d’inciter à la haine raciale. Les tentatives du gouvernement pour casser ces amendements ont échoué, et le projet deviendra donc loi sous sa forme modifiée.

Pour plus de détails, voir sur le site de la BBC : le rapport de la BBC sur le vote, l’arrière-plan et les implications légales, et les arguments des deux parties.

D 28 décembre 2006    ASiobhan McAndrew

2005

Mars 2005 : Une robe islamique à l’école
La Cour d’appel a jugé qu’une écolière musulmane, à qui on avait interdit de porter la djellaba (une tunique longue), avait été illégalement exclue de (...)

  • Mars 2005 : Une robe islamique à l’école

La Cour d’appel a jugé qu’une écolière musulmane, à qui on avait interdit de porter la djellaba (une tunique longue), avait été illégalement exclue de l’école. Elle a rendu caduc le jugement d’une cour de première instance en faveur de l’école. Une élève, Shabina Begum, suivait des cours dans une école où le directeur et 79 % des élèves étaient musulmans. Les filles étaient autorisées, si elles le désiraient, à porter le shalvar kameez (pantalon et tunique) et le foulard en tant qu’uniforme. Mademoiselle Begum souhaitait porter la djellaba pour des raisons religieuses, mais l’administration de l’école ne l’a pas autorisée à le faire.
La cour a reconnu que l’école avait le droit d’exiger un uniforme, mais a décidé que celle-ci n’avait pas tenu compte des Droits de l’homme invoqués par l’élève et garantis par la loi. L’école était en effet tenue de justifier de toute entrave à ces droits et ne l’a pas fait. « Au lieu de cela, elle est partie du principe que l’uniforme scolaire doit être respecté : si cela ne plaisait pas à la plaignante, elle pouvait aller dans une autre école » a déclaré Lord Brooke qui a cependant ajouté : « Rien dans ce jugement ne doit pouvoir signifier qu’il ne serait pas possible à une école de justifier sa position si elle devait, à la lumière de ce jugement, reconsidérer sa politique en matière d’uniforme et décider de ne pas la changer en connaissance de cause. » La décision se fondait sur l’article 9 de la Convention pour la sauvegarde des Droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Voir également le reportage de la BBC concernant la décision et ses conséquences sur les politiques en matière d’uniforme scolaire.

  • Mars 2005 : La mort du Pape

La mort du Pape Jean-Paul II a eu un impact inattendu au Royaume-Uni. Le Premier ministre a retardé la date de l’annonce des élections générales en signe de respect et le prince Charles (l’hériter au trône) a reporté son mariage afin de pouvoir prendre part aux funérailles. L’archevêque de Canterbury, chef de l’Eglise d’Angleterre, aurait décidé d’aller à Rome plutôt que de célébrer le mariage royal. De telles marques de respect n’avaient jamais été témoignées par le passé et certains commentateurs ont parlé de « l’étrange mort de l’Angleterre protestante » (Mark Almond, The Guardian) ou bien déclaré que c’était « comme si la Réforme n’avait jamais eu lieu » (Marin Kettle, The Guardian).

D 6 juin 2005    ADavid Voas

2004

Décembre 2004 : Une "affaire Rushdie" chez les Sikhs
Un conflit s’est développé entre les Sikhs traditionnalistes et l’idée laïque de liberté d’expression. Dans la soirée du samedi 18 (...)

  • Décembre 2004 : Une "affaire Rushdie" chez les Sikhs

Un conflit s’est développé entre les Sikhs traditionnalistes et l’idée laïque de liberté d’expression. Dans la soirée du samedi 18 décembre, des centaines de Sikhs ont manifesté devant un théâtre de Birmingham contre un spectacle, Behzti, qui met en scène des violences sexuelles et un meurtre dans un gurdwara (temple sikh). Plusieurs officiers de police ont été blessés, et il y a eu des dégradations. Le théâtre a donc décidé d’annuler les autres représentations de la pièce, - dont l’auteur Gurpreet Bhatti est sikh – disant que d’autres manifestations constitueraient un risque pour le public.
Certains artistes ont condamné ces actions, y voyant une forme de censure. Des propositions ont été faites pour que la pièce soit donnée dans un autre théâtre.

Pour plus d’information, voir les nouvelles de la BBC du 20 décembre ou du 23 décembre.

  • Automne 2004 : Loi sur le blasphème

Le secrétaire d’Etat à l’intérieur a proposé l’abrogation de la loi sur le blasphème dans le cadre d’un programme visant à inclure la promulgation d’une loi sur l’incitation à la haine religieuse.
Des conseillers du gouvernement estiment que l’actuelle loi sur le blasphème cumule les mauvais aspects des deux côtés : pour les musulmans, elle semble la preuve du favoritisme accordé aux chrétiens, dans les faits cette loi reste cependant lettre morte. Il est presque inconcevable qu’une affaire puisse réellement être portée devant un tribunal et encore moins qu’elle puisse être gagnée.

  • juillet 2004 : Incitation à la haine religieuse

Par le passé, le gouvernement a tenté, sans succès, de créer un nouveau délit d’incitation à la haine religieuse, selon lequel la menace, le langage insultant ou abusif avec intention ou risque de susciter la haine religieuse seraient un crime. Le ministère de l’intérieur a cependant annoncé en juillet 2004 qu’il allait réintroduire un projet de loi.

La loi actuelle protège les individus contre les discriminations fondées sur la race. On a cependant inclus dans la définition généralement employée certains groupes religieux (juifs, Sikh), mais pas d’autres (musulmans, rastafariens). « Blunkett souhaite que l’incitation à la haine religieuse soit considérée comme un crime au même titre que l’incitation à la haine raciale, c’est-à-dire inciter à la haine envers les personnes définies par "la couleur, la race, la nationalité ou les origines raciales ou ethniques". Contrairement à la plupart des autres crimes, les poursuites pour incitation à la haine raciale ne peuvent être intentées que par le procureur général, le premier conseillé juridique du gouvernement britannique, ou avec son accord. Je n’apprécie pas qu’un élément politique intervienne dans la décision d’entamer une poursuite, mais si cette mesure était appliquée de la même manière à l’incitation religieuse, cela rassurerait au moins ceux qui craignent que la liberté d’expression ne soit menacée par la proposition de monsieur Blunkett. » (Geoffrey Bindman, un éminent juriste).

La proposition a été critiquée parce qu’elle pourrait mener à ce que des références critiques ou humoristiques à la religion fassent l’objet de poursuites judiciaires. Cependant, les positions de certains groupes d’intérêts sur ce problème ne sont pas toujours celles que l’on pourrait croire. La déclaration suivante provient par exemple d’un groupe chrétien conservateur : « Il est difficile de voir comment la législation pourrait être encadrée sans que cela n’entrave la liberté d’expression, ne criminalise ceux qui critiquent la religion, ne laisse le procureur général et les tribunaux statuer sur des croyances religieuses et n’introduise une culture de contentieux malveillants et banalisés. …Il est primordial que les gouvernements, dans leur tentative de répondre aux incertitudes causées par le terrorisme international, ne bafouent pas les droits civils et religieux fondamentaux consacrés par les déclarations de la Convention européenne et des Nations unies. Bien plus de choses suggèrent en fait que le véritable danger pour les communautés religieuses ne provient pas des autres religions, mais des laïques militants qui souhaitent dévaluer et marginaliser la contribution que les groupes religieux ont apportée à la société. Avant de s’engager trop loin sur la voie législative, nous demandons à monsieur Blunkett d’envisager cette question essentielle dans le contexte démocratique le plus large qui soit, comprenant une consultation à grande échelle, des considérations légales et pratiques étendues et un débat ouvert approprié. » (Don Horrocks, Alliance évangélique, le 7 juillet 2004).

  • Juin 2004 : Réglementation de l’abattage des animaux

En juin 2003, le Farm Animal Welfare Council (un organe de conseil indépendant financé par le gouvernement et qui surveille les conditions d’élevage) a rendu un rapport sur l’abattage des animaux de viande rouge (comme le bétail, les moutons, les cochons). Ce rapport recommandait que la dérogation, qui permettait aux bouchers cachères et halals d’abattre des animaux sans les étourdir auparavant, soit levée. Le conseil expliquait que les animaux souffrent considérablement, sauf s’ils sont assommés. C’est également l’opinion de la Société britannique de protection des animaux (RSPCA) et de la plupart des autres groupes de défense des animaux. Les organisations juives et musulmanes ont protesté et expliqué que leurs méthodes d’abattage sont humaines et font en fait bien moins souffrir les animaux.
Le gouvernement a préparé une réponse au rapport et l’a publiée en vue d’une consultation fixant comme date limite de réponse le 24 juin 2004. Un rapport final est attendu fin 2004.

Ministère de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales (DEFRA) ; réponse aux recommandations

Recommendation 61 (Par. 201) :

Le conseil considère que l’abattage sans étourdissement préalable est inacceptable et que le gouvernement devrait annuler la dérogation en vigueur.

Réponse : N’accepte pas. Le gouvernement accepte les conclusions du rapport selon lesquelles il est probable que les animaux (particulièrement le bétail) abattus sans être préalablement étourdis endurent comparativement beaucoup plus de souffrance et de détresse. Nous reconnaissons également que certains groupes religieux au Royaume-Uni sont tenus de ne pas manger de viande provenant d’un animal qui a été étourdi au moment de l’abattage. Si le Royaume-Uni devait interdire l’abattage des animaux qui n’ont pas été préalablement étourdis, ces groupes de personnes devront importer de la viande d’autres pays. Il n’y aurait donc pas d’amélioration de la situation des animaux dans son ensemble.

De plus, le gouvernement estime que l’interdiction d’abattage religieux ne serait pas conforme aux dispositions de la loi de 1998 relatives aux Droits de l’Homme qui est application de la Convention européenne des Droits de l’Homme. Il est cependant clair, au vu des réactions du public à la publication du rapport, que le consommateur et les groupes de défense des animaux sont fortement défavorables à l’abattage sans étourdissement préalable. Nous exprimons donc notre inquiétude que la viande provenant d’animaux qui n’ont pas été assommés avant d’être abattus et qui est impropre au marché cachère ou halal puisse se retrouver sur le marché de la viande ordinaire et que le consommateur ne soit pas capable d’identifier le type de viande à cette étape de la vente. Le gouvernement souhaiterait que le consommateur et les groupes industriels déterminent si le problème peut être résolu au moyen d’un système volontaire d’étiquetage, tout en gardant à l’esprit qu’un prochain accord européen sur l’étiquetage de la viande en fonction de la méthode d’abattage est peu probable.

Recommendation 62 (par. 203) :

Jusqu’à ce que soit levée la dérogation permettant d’abattre des animaux sans les assommer préalablement, le Conseil recommande que tous les animaux qui n’ont pas été assommés avant d’être abattus soient assommés immédiatement après avoir été égorgés.

Réponse : Partiellement acceptée. Le gouvernement reconnaît le mérite de cette recommandation pour le bétail, mais pas pour le mouton, car on suppose que le mouton perd connaissance dans les 5 à 10 secondes. Nous sommes cependant conscients que certains groupes religieux s’opposent probablement à cela et souhaiterions faire avancer la question dans une démarche volontaire.

D 30 décembre 2004    ADavid Voas

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