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Biodroit et spère de l’intime

Religion et LGBTIQ+

L’union des LGBTIQ+ n’est de jure ni reconnue ni pénalisée en Turquie. La dynamique complexe, voire marginalisée, des LGBTIQ+ du point de vue politique et sociétal découle en partie du refus de (...)

L’union des LGBTIQ+ n’est de jure ni reconnue ni pénalisée en Turquie. La dynamique complexe, voire marginalisée, des LGBTIQ+ du point de vue politique et sociétal découle en partie du refus de leur acceptation par une fraction du gouvernement turc. Cette perspective est renforcée par les discours du président Erdoğan qui ne reconnaît pas les individus LGBTIQ+.

Des personnalités emblématiques LGBTIQ+, telles que Bülent Ersoy, une chanteuse transgenre, Zeki Müren, un chanteur transgenre, et Seyfi Dursunoğlu, considéré comme la première drag queen de Turquie, ont été régulièrement présentes à la télévision turque depuis les années 1980, jouissant d’une popularité notable auprès du public. Toutefois, cette visibilité a été brutalement interrompue après le coup d’État de 1980, où les représentations LGBTIQ+ à la télévision ont été strictement prohibées jusqu’en 1988. La même année, la légalisation sur le changement de sexe a été mise en place.

La pression sociale sur les individus homosexuels a été temporairement allégée jusqu’à l’accès au pouvoir de l’AKP, un parti politique islamo-conservateur. Malgré le caractère déjà tabou de l’homosexualité, l’arrivée de l’AKP a engendré un discours encore plus extrémiste, considérant l’homosexualité comme une menace pour la société turque, surtout pour la jeunesse. Cette rhétorique a exacerbé les obstacles concernant les activités des personnes LGBTIQ+, telles que les marches de la fierté, KuirFest, et a renforcé la pression sociale.

Le soutien actif des organisations LGBTIQ+ à des manifestations politiques, telles que les événements survenus au parc Gezi et à l’université de Bogazici, a suscité des critiques de la part du gouvernement, qui les cible souvent dans ses discours.

Le président de la Direction des affaires religieuses (Diyanet İşleri Başkanlığı) a déclaré lors d’un prêche du vendredi que, selon l’islam, la fornication est considérée comme l’un des plus grands péchés et que l’homosexualité est maudite. Dans son discours daté d’avril 2020, il a souligné : « Quelle est la sagesse derrière cela ? La sagesse réside dans le fait que cela entraîne des maladies et corrompt la descendance », faisant allusion à la pandémie de coronavirus.

Bien que certains représentants gouvernementaux aient explicitement refusé de reconnaître les droits des personnes LGBTIQ+ et les aient stigmatisées comme déviantes, il convient de noter que des groupes et d’associations LGBTIQ+ musulmans, tels que l’association AK LGBTI et le groupe des musulmans homosexuels (Müslüman Eşcinseller Derneği – MEŞCİD) ont été créés sous ce même gouvernement.

D 26 février 2024    AKerem Görkem Arslan

Les services funéraires en Turquie

Les pratiques funéraires en Turquie sont influencées par les différences observées dans les rites religieux associés aux procédures d’inhumation. Selon l’avis émanant de la Présidence des (...)

Les pratiques funéraires en Turquie sont influencées par les différences observées dans les rites religieux associés aux procédures d’inhumation. Selon l’avis émanant de la Présidence des affaires religieuses (Diyanet İşleri Başkanlığı), il est considéré comme plus approprié que les individus soient inhumés dans des cimetières où reposent des personnes de la même confession religieuse qu’eux. Toutefois, il est recommandé que les sépultures musulmanes soient distinctes des autres afin de faciliter des pratiques telles que les visites de tombes et les prières. Au cas où un musulman décède au sein d’une communauté non musulmane et où aucun cimetière musulman n’est disponible, il peut être enterré parmi les non-musulmans. Cette souplesse s’applique également aux non-musulmans vivant dans une communauté majoritairement musulmane.

En outre, le rapport sur la liberté de religion ou de croyance en Turquie de 2022 mentionne que la municipalité de la métropole d’Istanbul a une équipe de 50 personnes comprenant des représentants chrétiens, juifs, alévis, jafaris et shafiites.

Conformément au règlement des cimetières des municipalités turques, les non-musulmans ont le droit d’observer leurs propres rites funéraires et sépulcraux en accord avec leurs convictions religieuses et sectaires. Toutefois, en pratique, des obstacles surgissent souvent, notamment en ce qui concerne les demandes de crémation de certains chrétiens et athées. Bien qu’il n’existe pas de barrière légale à la crémation des corps, et que la Loi générale sur la protection de la santé publique de 1930, aux articles 224 et 225, en autorise la pratique, aucun crématorium n’est actuellement établi en Turquie. L’autorisation pour l’ouverture d’un crématorium est du ressort des autorités municipales, qui doivent solliciter les autorisations nécessaires auprès du ministère de la Santé.

D 26 février 2024    AKerem Görkem Arslan

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