Archives des débats
2017
Décembre : Initiative des prêtres contre la Convention d’Istanbul
Plusieurs prêtres catholiques ont exprimé leur désaccord avec la ratification de la Convention d’Istanbul, devant des croyants. L’un (...)
- Décembre : Initiative des prêtres contre la Convention d’Istanbul
Plusieurs prêtres catholiques ont exprimé leur désaccord avec la ratification de la Convention d’Istanbul, devant des croyants. L’un des prêtres a même encouragé les croyants à signer une pétition contre la ratification dans l’église elle-même. La Conférence des évêques de Slovaquie a pris ses distances avec l’activité.
- Novembre
Le prêtre Marián Kuffa mis en garde contre l’idéologie de genre
Le prêtre catholique Marián Kuffa a attiré l’attention du public avec son sermon qui a été entendu non seulement dans l’église, mais aussi diffusé sur YouTube. Dans son sermon, Marián Kuffa s’est prononcé contre la Convention d’Istanbul : « Il n’y a pas de Convention d’Istanbul un jour, puis le lendemain vous vous réveillez et le genre est obligatoire. Et pour les mots que je prononce maintenant, je serai envoyé en prison. Je serai le premier à aller en prison, mais je n’ai pas peur. Ils m’ont déjà menacé trois fois à Bruxelles. La police m’interrogeait pour que je retire ce que j’avais dit. Enfermez-moi, si vous en avez le cran. »
Église et politique
Le théologien Ondrej Prostredník a critiqué l’Église luthérienne (ECAC), car selon lui elle a abandonné l’une de ses tâches décisives : « critiquer les hommes politiques, quand ils se comportent de manière populiste, quand leurs apparences touchent à la dignité humaine des minorités et des réfugiés et quand ils s’intéressent davantage aux groupes financiers qu’au développement des soins de santé, de l’éducation, des services sociaux et de la justice… » (voir Komentáre SME).
La députée du Conseil national de la République slovaque sans affiliation partisane, Martina Šimkovičová, qui professe la foi luthérienne, a critiqué une activité de la chorale paroissiale Staré mesto à Bratislava, organisée en coopération avec la faculté de théologie luthérienne évangélique à l’occasion du 500e anniversaire de la Réforme. Il s’agit d’une conférence sur l’égalité des sexes qui s’est tenue à Malý evanjelický kostol (la petite église luthérienne) à Bratislava avec la participation du théologien Ondrej Prostredník et des féministes Ellen Radtke, Jana Cviková et Oľga Pietruchová. Le député n’apprécie pas la tendance de l’église à traiter les questions LGBTI et de genre (voir Správy.Pravda).
- Octobre : L’Église réagit à l’extrémisme
Le président de la Conférence des évêques de Slovaquie, Martin Kramara, a publié une lettre quelques jours avant les élections municipales, en réaction aux discours du parti extrémiste ĽSNS dirigé par Marian Kotleba. La Conférence des évêques a critiqué l’utilisation abusive de symboles religieux : « Ce que je considère également comme une utilisation abusive de la foi, c’est l’ajout ostentatoire de symboles religieux sur les étiquettes politiques. » Le président de la Conférence des évêques a également critiqué les activités d’autres partis comme la remise en question de l’holocauste, les commentaires négatifs sur les réfugiés, la vaccination obligatoire et l’attitude envers l’adhésion de la Slovaquie à l’OTAN et à l’UE (voir Actuality.sk).
- Septembre : Supprimer la mission canonique du théologien luthérien pour enseigner
Le théologien luthérien Ondrej Prostredník a informé le public qu’il n’allait plus enseigner à la faculté de théologie luthérienne évangélique de l’université publique Comenius de Bratislava, car le conseil des évêques de l’ECAC (Église luthérienne) en Slovaquie a annulé sa mission canonique pour enseigner. En août, Ondrej Prostredník a publiquement soutenu les exigences de la communauté LGBTI lors de la « Marche des fiertés » : « Je souhaite que nous, à l’Église, puissions mettre fin au lien absurde de la communauté LGBTI avec la menace de la famille dite traditionnelle. Je souhaite que nous arrêtions de discuter de toute minorité comme quelque chose qui perturbe les traditions, la continuité et la sécurité. » (voir domov.sme.sk)
Les évêques luthériens considèrent cette déclaration comme un abus de sa position. Ils se sont exprimés dans une déclaration signée par l’évêque général de l’Église évangélique de la confession d’Augsbourg (ECAC), Miloš Klátik : « Il a abusé de sa position en tant que maître de conférences à la faculté de théologie évangélique luthérienne, et de la liberté académique de la recherche scientifique, pour influencer particulièrement les jeunes chrétiens et les étudiants en théologie d’une manière inédite, et pour y implanter lentement des points de vue en contradiction avec la position de l’ECAC en Slovaquie. » Les organisateurs de la marche arc-en-ciel ont exprimé leurs regrets sur la décision de l’ECAC et exprimé leur soutien à Ondrej Prostredník (voir Aktuality.sk).
- Août : Anniversaire de la destitution de l’archevêque Robert Bezák
Lors d’un débat organisé à l’occasion de la destitution de Robert Bezák du poste d’archevêque de Trnava, Robert Bezák a déclaré qu’il allait enseigner dans un lycée à partir de septembre : « Je ne sais pas si les évêques slovaques ont manifesté un intérêt pour moi. J’ai compris en cinq ans que c’était la fin. » « Je vais commencer une nouvelle vie dès la rentrée. Je vais enseigner la religion et l’éthique. Cela pourrait devenir le nouveau contenu de ma vie, de mon travail. »
- Juin : Débat sur le soutien financier des églises
Le 20 juin, les évêques se sont réunis en assemblée plénière de la Conférence des évêques de Slovaquie, à laquelle participait également le Premier ministre de l’époque, Robert Fico. Mgr Zvolenský a proposé une solution au soutien financier des églises : « ...nous pensons que dans peu de temps, nous parviendrons à une solution satisfaisante au soutien financier des églises grâce à un dialogue mutuel. Les églises et les communautés religieuses en Slovaquie ont débattu intensivement sur cette question. » (voir tyzden.sk).
- May
De nombreuses Églises intéressées par une représentation au Conseil du gouvernement de la République slovaque pour les droits de l’Homme, les minorités et l’égalité des genres
Les représentants des églises ont écrit une lettre au Premier ministre de l’époque, Robert Fico, pour être représentés en permanence au Conseil du gouvernement de la République slovaque pour les droits de l’Homme, les minorités et l’égalité des genres. La lettre a été signée par le président de la Conférence des évêques de Slovaquie, Stanislav Zvolenský, le président du Conseil œcuménique des Églises de Slovaquie (COE), Miloš Klátik, et le président de l’Union centrale des communautés religieuses juives de Slovaquie, Igor Rintel. Selon eux, le Conseil traite de matériaux qui suscitent une « forte controverse » dans la société et les églises représentent la majorité de la société en termes de valeurs. Concernant le Conseil, le secrétaire de la Conférence des évêques de Slovaquie, Ziolkovský, a noté que « l’expérience tirée du travail du Conseil jusqu’à présent a montré que ce comité a laissé un débat important sur les questions des droits de l’Homme entre les mains d’un petit groupe, dont les membres sont majoritairement libéraux et ne font pas preuve de respect envers les églises et les organisations qui représentent la majorité de la société en termes de valeurs ». Le conseil sert d’institut consultatif professionnel pour le gouvernement et était alors présidé par la ministre de la Justice, Lucia Žitňanská. Il s’occupe de la protection des minorités, nationales, sexuelles ou handicapées (voir Správy.Pravda.sk).
Sanctions de l’Église catholique pour les prêtres soutenant le parti d’extrême droite
L’Église catholique a sanctionné trois prêtres qui avaient ouvertement soutenu le parti politique ĽSNS Marian Kotleba. En lien avec la question de l’extrémisme et son soutien, le président de la Conférence des évêques de Slovaquie, Martin Kramara, a rappelé les paroles de l’archevêque Orosch de Trnava aux prêtres sur l’appartenance politique des membres de l’Église : « Ni les instituts civiques publics ni l’Église elle-même ne peuvent dicter l’appartenance politique à quiconque, y compris à ses propres membres. »
- Avril : Déclaration de candidature à la présidence de Robert Bezák
L’ancien archevêque de Trnava, Robert Bezák, a assisté à un festival anti-corruption, Pucung (« nettoyage », en slovaque) à Košice, au cours duquel il a parlé de son travail dans l’archevêché de Trnava de 2009 à 2012. « Je pensais qu’au Vatican, ils étaient aussi nerveux à ce sujet, qu’ils allaient, honnêtement, suspendre Jan Sokol et laisser Robert Bezák assumer le poste. Mais comme j’ai vu le désordre, je voulais m’en occuper en faveur de l’institution. » Les journalistes se sont enquis de sa possible candidature à la présidence de la République slovaque, ce qu’il a démenti.
- Mars : Déclaration des évêques catholiques sur la situation démographique
Le 7 mars, la Conférence des évêques de Slovaquie (KBS) a publié un communiqué de presse sur la situation démographique, dans lequel les évêques se disent préoccupés par une évolution démographique défavorable ainsi que par un égoïsme croissant et un manque de respect pour la vie conçue. Le communiqué souligne les impacts d’une évolution démographique défavorable sur la société et l’économie. En outre, KBS a lancé un appel à soutenir la famille (formée par le père, la mère et les enfants), qui est l’unité de base de la société. « L’Église catholique a toujours enseigné qu’une famille qui travaille est la première unité de la société. Nous plaçons nos espoirs dans des familles qui font de grands sacrifices pour la vie. Le rôle d’une famille construite par le père, la mère et les enfants dans la croissance saine de la société est irremplaçable. La famille remplit des tâches importantes dans le domaine social ». KBS a fait appel à la création d’un plan démographique national (voir kbs.sk).
- Février : Déclaration des évêques sur la religion et la migration
Le 21 février, la Conférence des évêques de Slovaquie représentant l’Église catholique en Slovaquie a publié un communiqué de presse concernant la religion et la migration. Elle tente d’apaiser les inquiétudes de la population concernant la crise migratoire et appelle à un retour à l’humanité : « Puisque la rencontre de deux cultures est une rencontre de deux identités, la réponse à la peur de l’inconnu est le renforcement de l’identité chrétienne. La crise migratoire ne doit pas être une menace, mais cela représente certainement un défi de revenir aux racines et à une véritable humanité. » (voir kbs.sk).
- Janvier
Procédure judiciaire entre l’ancien archevêque Sokol et l’hebdomadaire Týždeň
L’ancien archevêque Sokol a assigné l’hebdomadaire Týždeň en justice pour ses articles de mai 2009. Les articles affirment qu’en 1998, l’archevêque Sokol devait transférer 16,6 millions d’euros de la vente de biens de l’Église catholique sur le compte d’un ancien agent secret (de la période du régime communiste), Štefan Náhlik.
Il s’agit d’un nouveau procès, après que le tribunal judiciaire a renvoyé l’affaire à nouveau en juin 2015. Le 14 janvier 2017, un auditeur a témoigné lors du procès ; il s’est présenté à la police après la destitution de Robert Bezák, successeur de Sokol au poste d’archevêque du diocèse de Trnava. Le rapport se basait sur des recherches dans les comptes de l’archevêché avant l’arrivée de Bezák à Trnava. Il avait été constaté que l’archevêché tenait deux livres comptables. Tous les éléments ne figuraient pas dans le grand livre. Plusieurs comptes non enregistrés dans diverses banques étaient à la disposition de l’archevêque Sokol et recevaient des opérations de paiement répétées d’importantes sommes d’argent. Le bilan ne comprenait pas tous les biens de l’archevêché. Un audit fut ordonné par l’archevêque Bezák, qui fut démis de ses fonctions en 2012.
Nouvelle restriction concernant l’enregistrement d’une église en Slovaquie
Le 31 janvier – Les membres du Parti national slovaque (SNS) ont entamé une renégociation de la modification de la loi selon laquelle une église ou une société religieuse doit compter au moins 50 000 membres adultes citoyens slovaques ayant une résidence permanente en Slovaquie pour être enregistrée. Depuis 2007, 20 000 adhérents étaient nécessaires pour s’inscrire. Selon les députés du parti SNS, l’amendement permettra de ne plus fournir de ressources financières aux églises et aux sociétés religieuses qui ne sont pas authentiques. Le parlement a inclus l’amendement en vue d’une renégociation car le président de la République slovaque, Andrej Kiska, n’avait pas signé l’acte adopté et l’a renvoyé au parlement en objectant que « l’amendement porte atteinte de manière excessive aux droits et libertés fondamentaux garantis par la Constitution de la République slovaque ». L’amendement a été adopté et est entré en vigueur le 1er mars 2017 (voir Aktuality.sk).
Le 26 octobre 2016, le parlement a examiné les modifications apportées à la loi sur l’enregistrement des églises en Slovaquie à l’initiative du Parti national slovaque (SNS), qui proposait d’augmenter la condition d’enregistrement de 20 000 citoyens de la République slovaque à 50 000 ou plus. Le parti populaire slovaque d’extrême droite « Notre Slovaquie » voulait porter le nombre à 250 000, mais leur proposition a été rejetée par une majorité de députés.
Le 30 novembre, la loi a été approuvée par une majorité des deux tiers au parlement, composée à la fois de partis au pouvoir et d’opposition. De nombreux commentateurs ont souligné que le projet de loi empêchait de fait l’enregistrement de l’islam comme religion d’État dans un avenir proche. Cependant, les règles valables jusqu’en mars 2017 étaient si restrictives qu’aucun nouveau groupe religieux ne pouvait s’enregistrer et donc être reconnu par l’État. Au moment des débats sur ces règles, il n’y avait qu’environ 2000 musulmans de toutes les branches de l’islam en Slovaquie. La Fondation islamique de Slovaquie, qui n’a pas commenté la nouvelle législation à ce jour, évalue leur nombre à environ 5000. Le débat sur la loi s’inscrivait dans un discours anti-immigration et anti-islam. « L’islamisation commence par un kebab et elle est déjà en cours à Bratislava, rendons-nous compte ce que nous pouvons devoir affronter dans cinq à dix ans », a déclaré Andrej Danko, président du Parti national slovaque (SNS). « Nous devons tout faire pour qu’aucune mosquée ne soit construite à l’avenir », a-t-il également affirmé. Un fort discours anti-islam avait débuté lors de la campagne électorale au printemps 2016, essentiellement porté par le parti d’extrême droite de Marian Kotleba, ĽSNS. Le 20 décembre 2016, le président slovaque Andrej Kiska avait refusé de signer la nouvelle loi sur l’enregistrement des églises en Slovaquie. Le 31 janvier 2017, le projet de loi a fait à nouveau l’objet de discussions et a été approuvé par 103 des 143 députés actuels du Conseil national de la République slovaque. Ce changement est considéré comme la fermeture d’une porte déjà bloquée, empêchant tous les nouveaux et petits groupes religieux de Slovaquie d’être reconnus par l’État.
D 11 décembre 2017 AMiroslav Tížik
2016
2016 : Religion et éthique de la famille La question de l’éthique familiale et sexuelle a été l’une des préoccupations en Slovaquie en 2016. C’était aussi l’une des tendances de la campagne avant les (...)
- 2016 : Religion et éthique de la famille
La question de l’éthique familiale et sexuelle a été l’une des préoccupations en Slovaquie en 2016. C’était aussi l’une des tendances de la campagne avant les élections nationales.
Les responsables de l’Église ont très souvent exprimé des points de vue conservateurs à ce sujet. En février, la Conférence des évêques slovaques (KBS) a présenté Dix points pour une meilleure Slovaquie, document destiné aux candidats politiques de la campagne préélectorale. L’un des points était de refuser la Convention d’Istanbul contre les violences conjugales et les violences faites aux femmes, affirmant qu’il s’agissait d’un instrument d’idéologie de genre en Europe. La KBS a également demandé à ce que toute législation sur la famille comprenne l’expression « la base de chaque famille se forme par le mariage entre un homme et une femme », et demandé une réglementation plus stricte des avortements. L’Église a également pris position sur la politique : l’archevêque de Trnava a demandé le 25 avril aux prêtres catholiques de ne soutenir aucun parti ou mouvement politique libéral, de gauche ou de droite. Selon lui, les partis libéraux diffusent l’idéologie du genre, soutiennent les LGBTI, l’interruption volontaire de grossesse et d’autres questions amorales. Les 8 et 9 septembre, deux jours de discussions formelles ont été organisés par les conférences épiscopales d’Europe centrale et orientale, intitulées « Crise migratoire et famille ». Lors du sommet, le président du Parlement slovaque Andrej Danko, à la tête du Parti national slovaque (SNS), a affirmé qu’il tenterait de contrecarrer l’introduction de valeurs lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) en Slovaquie. M. Danko a également déclaré qu’il était « fier de vivre dans un pays majoritairement habité par des personnes de foi et de valeurs chrétiennes ». Le 15 septembre, à l’occasion du pèlerinage national catholique à Šaštín, l’archevêque Bober avait critiqué dans son discours sur la famille les médias, les sociologues et d’autres pour avoir promu un modèle familial non stéréotypé. Il a accusé les médias de soutenir et diffuser l’idéologie dite de genre selon laquelle les chrétiens de Slovaquie devraient être exclus dans la société.
Parallèlement, certains membres de la société slovaque expriment la promotion des couples de même sexe. Le 30 juillet, la Rainbow (Dúhový) Pride est revenue dans les rues de Bratislava dans le but de rendre l’union civile accessible à tous. Cette année, le défilé était lié à la campagne Životné partnerstvo (Union civile), visant à obtenir le soutien du public pour la légalisation des partenariats entre personnes du même sexe et leurs familles. En réaction, l’initiative chrétienne Hrdí na rodinu (Fiers de la famille), créée par les mêmes personnes que l’Alliance pour la famille et la Voix pour la famille, a formé une chaîne vivante pour soutenir la « famille traditionnelle ».
Mi-septembre, des militants chrétiens slovaques ont lancé une nouvelle initiative baptisée Maman, papa et enfants contre les mariages homosexuels dans l’UE. Ils affirment que les termes comme « mariage entre un homme et une femme », « famille basée sur le mariage » ou « parentalité et relation familiale entre parents et enfants » devraient être une référence pour tous les États membres de l’UE. Cette initiative est liée à l’Alliance slovaque pour la famille, qui avait lancé le référendum sur la famille en 2015. Cette nouvelle initiative vise les décisions individuelles des pays membres sur l’éducation des enfants et la réduction des divorces dans l’UE. Selon eux, le système devrait inclure un contenu clair, mais minimal, englobant tous les termes applicables à tous les pays dans tout règlement publié par l’UE contenant des mots comme « mariage » ou « famille ». Les pays pourraient ajouter des « termes supplémentaires », y compris l’approbation des mariages entre personnes du même sexe. Cependant, l’initiative doit recueillir un million de signatures d’ici le 10 décembre, tandis que dans sept pays, elle doit respecter un certain minimum. Actuellement, elle compte plus de 100 000 signatures en ligne et environ 80 000 signatures sur papier. Les personnes peuvent soutenir l’initiative sur le site web ou utiliser des formulaires papier (source : The Slovak Spectator et Otcamamudetom).
Enfin, un jeune aumônier, Jakub Pavlús, a attiré l’attention des médias slovaques début août. Sa mission dans l’église évangélique de Slovaquie (une église luthérienne) a été interrompue en raison de sa déclaration publique contre le référendum sur la famille en 2015, qu’il a jugée, avec d’autres signataires, intolérante envers les homosexuels. Les évêques de l’Église évangélique slovaque ont jugé cette approche inappropriée et n’ont pas prolongé son contrat avec l’église. Jakub Pavlús a reçu un important soutien public et médiatique et une pétition a été signée par diverses personnalités dont des luthériens. Jakub Pavlús a ensuite été accepté pour une mission dans l’Église évangélique des frères tchèques en République tchèque.
D 20 octobre 2016 AMiroslav Tížik
2015
Octobre
1. Proposition infructueuse concernant la séparation de l’Eglise et de l’État
Le 6 octobre, les députés de l’opposition Daniel Krajcer, Martin Chren, Juraj Miškov et Jozef Kollár (tous sans (...)
- Octobre
1. Proposition infructueuse concernant la séparation de l’Eglise et de l’État
Le 6 octobre, les députés de l’opposition Daniel Krajcer, Martin Chren, Juraj Miškov et Jozef Kollár (tous sans affiliation politique) ont proposé une modification de la loi relative à l’impôt sur le revenu, visant à instaurer la séparation financière de l’État et de l’Eglise ainsi qu’à modifier le mécanisme de financement applicable depuis 1949. Leur proposition n’a pas été approuvée par le Parlement. Les députés avaient proposé de transformer le dispositif de financement indirect en mécanisme direct par le biais d’une affectation fiscale ; il en aurait résulté une relation directe entre les citoyens, les Eglises et les organisations caritatives. L’argent non affecté à une Eglise particulière aurait été versé à un nouveau Fonds de reconstruction du patrimoine culturel. Le Fonds aurait utilisé les moyens financiers acquis pour reconstruire les monuments culturels nationaux, tant ecclésiastiques que laïques, en veillant à une répartition équitable de ces moyens entre les deux branches. La majorité parlementaire a décidé de ne pas modifier le mécanisme de financement des Eglises. Celles-ci resteront donc financées par le budget de l’État.
2. Alliance pour la Famille influence les politiques
Les organisateurs de la Marche nationale pour la Vie ont approché les partis politiques le 8 octobre et leur ont demandé d’inclure leurs propositions dans leurs programmes électoraux. Trente propositions spécifiques se concentrent sur trois domaines : l’amélioration du statut juridique de la protection de la vie, l’amélioration de l’aide aux enfants à naître et aux femmes enceintes à risque d’avortement, ainsi que l’amélioration de la politique familiale et du statut des familles avec enfants. Les organisateurs de la Marche prévoient d’analyser les programmes électoraux après leur publication et de préparer des recommandations pour les électeurs sur la base de cette analyse. Des représentants des manifestants ont demandé au Président, au Premier ministre et au chef du Parlement de se réunir.
3. Enquête sur l’acceptation du partenariat enregistré
Le 8 octobre, les résultats de l’enquête menée par l’agence de sondage Focus sur l’acceptation du partenariat homosexuel enregistré depuis août 2015 ont été publiés. La majorité des citoyens ont indiqué être favorables à des « partenariats de vie » qui seraient officiellement approuvés par l’État, pour des personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas se marier. La question était la suivante : « Accepteriez-vous que les couples qui ne veulent pas ou ne peuvent pas se marier puissent avoir la possibilité de conclure un partenariat de vie approuvé par l’État, qui réglerait les questions pratiques de leur coexistence (en particulier leurs droits et responsabilités partagés) comme le proposent plusieurs autres pays européens ? » 50,4 pour cent des personnes interrogées ont répondu oui. L’enquête a été commandée par la plateforme Life Partnership, composée de 39 ONG qui promeuvent cette idée.
4. Manifestation contre le partenariat enregistré
Le 14 octobre, l’association civique Alliance pour la Famille (AZR) a exprimé son inquiétude quant aux mesures graduelles prises par le parti au pouvoir, le Smer, qui doivent conduire à l’introduction de partenariats enregistrés entre personnes de même sexe et qui sont généralement associés à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels. Le Mouvement démocrate-chrétien (KDH) a également demandé au Ministre de la Justice Tomáš Borec d’arrêter le Plan d’action pour les LGBTI pour les années 2016-19, qui entre en phase de discussion au sein de divers ministères. Le ministère de la Justice a réagi en déclarant que le plan d’action LGBTI ne contenait aucune proposition cherchant à introduire l’établissement de partenariats enregistrés ni de modification visant le processus d’adoption. Les conservateurs affirment également que les gauchistes ont l’intention de rendre punissable le « discours haineux ». Ce point concerne les déclarations pouvant être qualifiées d’homophobes par la Cour. Le parti d’opposition KDH a adopté une position identique et a affirmé que le plan d’action violait les droits des parents. Il a exprimé son désaccord quant à l’information des enfants au sein des écoles sur ce qu’on appelle l’identité de genre. Le chef du KDH Ján Figeľ a également envoyé une lettre au ministre de la Justice, lui demandant de mettre un terme à toute nouvelle mesure dans la préparation du document. Le chef des chrétiens écrit dans sa lettre : « Le document continue à créer des droits spéciaux, privilégiés et supplémentaires pour un groupe restreint de personnes, basés sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre ».
5. Abdication de l’archevêque Imrich
La Conférence des évêques de Slovaquie a confirmé le 15 octobre l’abdication de l’évêque Andrej Imrich. Il s’agit de l’événement le plus grave au sein du personnel de l’Eglise slovaque depuis que Robert Bezák a été démis de ses fonctions d’archevêque de Trnava en été 2012. Imrich, 67 ans, n’a pas abdiqué en raison de son âge, la limite d’âge pour l’abdication obligatoire des évêques étant fixée à 75 ans. Si des raisons de santé peuvent expliquer sa décision, diverses sources affirment qu’il a choisi d’abdiquer en raison de son désaccord avec la direction du diocèse.
6. Décès du Cardinal Korec
L’évêque émérite de Nitra et Cardinal Ján Chryzostom Korec est décédé à Nitra le 24 octobre, à l’âge de 91 ans. Il a été le premier représentant slovaque à être membre du Collège des cardinaux. Le régime communiste l’avait condamné à 12 ans de prison pour trahison en raison de ses activités religieuses. Après sa libération, il a travaillé comme réparateur d’ascenseurs. Après la Révolution de velours et la chute du régime communiste en 1989, il est devenu recteur du séminaire des prêtres de Bratislava. Il a plus tard été nommé évêque du diocèse de Nitra par le pape Jean-Paul II, le 6 février 1990. Korec a été nommé cardinal par le même pape le 28 juin 1991. Il a été à la tête du diocèse de Nitra jusqu’en 2005. Le président de la République slovaque Andrej Kiska, le premier ministre Robert Fico, le président du Conseil national de la République slovaque Peter Pellegrini et d’autres représentants du gouvernement et de la vie politique ont assisté au service funèbre, qui a eu lieu le 31 octobre.
7. L’avortement réservé aux mères en situation de risque
Le 28 octobre, les députés Štefan Kuffa, Marián Kvasnička et Jozef Mikloško ont proposé un amendement à la Constitution, visant à interdire tout avortement volontaire, euthanasie et suicide assisté, toute intervention provoquée entraînant la division des ovules humains, l’insémination artificielle, la reproduction assistée et les partenariats enregistrés. Ils ont ainsi déposé 68 amendements à la Constitution lors de la session du Conseil national. Dans une proposition connexe, ils demandent la suppression de la loi actuelle sur l’avortement provoqué. Les députés de l’opposition n’acceptent l’avortement que dans les cas où la vie de la mère est en danger. En outre, les députés exigent l’interdiction des grossesses prolongées, des pratiques eugéniques à l’égard des personnes et des enfants à naître, des techniques de procréation assistée par une tierce partie, ou de tout clonage de personnes et d’enfants à naître. Dans le cadre de l’interdiction proposée des partenariats enregistrés, ils demandent l’inclusion de la phrase suivante dans la Constitution : « L’ordre juridique de la République slovaque ne peut conférer à toute autre forme de cohabitation que le mariage et à toute autre personne que les époux et épouses une protection spéciale, des droits spéciaux et des devoirs spéciaux que l’ordre juridique de la République slovaque accorde au mariage, à l’époux et à l’épouse. Le partenariat enregistré est interdit. »
- Septembre
1. L’Armée du Salut en Slovaquie
Le 5 septembre, le mouvement chrétien de l’Armée du Salut a officiellement commencé ses actions en Slovaquie. Il est censé fournir des services sociaux et religieux. Jusqu’à cette date, il fournissait des services en Slovaquie par l’intermédiaire d’une organisation civique. L’Armée du Salut travaille au sein de trois localités - à Bratislava, Plavecký Štvrtok ainsi qu’à Galanta. Elle a déjà été présente en Slovaquie en 1921 après avoir fondé sa première congrégation. En 1950, le régime communiste a mis fin à ses activités. Après avoir tenté de rétablir ses activités durant la République fédérale tchécoslovaque en 1990, elle a entamé des négociations avec des représentants de l’État slovaque pour rendre ses activités légales. Cependant, ces tentatives ont été interrompues par la séparation de la République. En 2013, deux volontaires de l’Armée du Salut ont posé les bases de son travail contemporain en Slovaquie. Au cours de la même période, l’Armée du Salut a été contactée par une organisation civique, The Word of Life, qui lui a demandé de prendre en charge les services et le travail effectués par l’Armée du Salut dans les quartiers roms. La législation slovaque ne permet pas à l’Armée du Salut de s’enregistrer en tant qu’église, car elle n’a pas atteint un nombre suffisant de membres. Elle a donc été enregistrée comme organisation civique en août 2014.
2. Soutien officieux de l’église catholique aux réfugiés
A l’occasion de la célébration de Notre-Dame des Sept Douleurs, le 15 septembre, l’archevêque Cyril Vasiľ a appelé les croyants qui ont participé au pèlerinage traditionnel de Šaštín à ne pas laisser l’insensibilité se cacher derrière un faux patriotisme, des étiquettes pseudochrétiennes ou la peur. Au cours de l’homélie prononcée pendant la messe de Šaštín, Vasiľ a souligné : « En regardant l’état de notre société ces derniers mois, nous remarquons avec surprise comme nous pouvons facilement et rapidement supprimer de nos cœurs la sympathie, la générosité, la solidarité », selon des propos rapportés par l’agence SITA. « Il suffit de voir comment, en quelques semaines, l’afflux d’une peur sans cœur a changé le sentiment humain général au sein d’une nation qui a toujours été considérée comme généreuse. » Il a souligné qu’au cours des derniers mois, nos cœurs avaient été endurcis par la peur tant à l’égard des personnes qui frappent à notre porte, des réfugiés, qu’il s’agisse de terroristes, spéculateurs ou non. Selon ses propres mots, nous avons oublié que nous avions nous-mêmes émigré à cause de la pauvreté et de la pression politique et que, de nos jours aussi, les Slovaques recherchent une vie meilleure à l’étranger.
3. Le Premier ministre Fico a refusé la séparation de l’Eglise et de l’État
Le 17 septembre, le journal en ligne Aktualne.sk rapportait la déclaration du Premier ministre refusant la séparation de l’Eglise et de l’État. Le Premier ministre Robert Fico a annoncé ses décisions à l’occasion d’une conférence théologique intitulée « Réforme et politique » organisée par l’Eglise protestante de la Confession d’Augsbourg à Trnava. Selon Fico, ce sont surtout les politiciens de l’opposition, à la recherche de complots ou de problèmes, qui s’expriment en faveur de la séparation de l’Eglise. Il a déclaré : « Dans notre État, nous avons besoin de paix et de stabilité, ainsi que d’une relation bien équilibrée entre l’État et les différences Eglises et sociétés religieuses », ajoutant qu’il existe un dialogue de premier ordre entre son gouvernement et la communauté religieuse. Cela est naturel selon lui, puisque le parti Smer au pouvoir adhère à des valeurs sociales et démocratiques. Il a exprimé ses remerciements pour le grand nombre d’activités menées en Slovaquie par les églises individuelles - allant de l’éducation à la charité en passant par l’assistance. « Cette symbiose doit se poursuivre », a déclaré Fico. Le Premier ministre a évoqué l’approche adoptée par les communautés religieuses quant à la question de l’immigration, précisant que ces communautés « fournissent certaines compétences en matière d’intégration volontaire des immigrants ». Pour finir, M. Fico a rappelé que les individus qui partagent un mode de vie et des traditions similaires s’adaptent plus facilement. « Je reste convaincu qu’un chrétien syrien est beaucoup plus proche de nous qu’un musulman syrien, qui poursuit une spiritualité complètement différente » (plus d’informations sur Aktuality).
4. Marche Nationale pour la Vie
Malgré de réelles discussions et protestations contre la corruption ou l’immigration, des milliers de personnes ont participé à la deuxième Marche Nationale pour la Vie qui s’est tenue à Bratislava le 20 septembre. Selon les organisateurs, l’événement, dont l’objectif déclaré était de faire pression pour modifier la législation relative à la protection de la vie et d’aider les femmes enceintes en situation de crise et dans le besoin, a réuni entre 70 000 et 80 000 personnes venant de Slovaquie, d’Autriche et de la République tchèque. Organisée par la Conférence des évêques de Slovaquie (KBS) et soutenue par des dizaines d’organisations chrétiennes, dont Alliance pour la Famille (qui a organisé le référendum infructueux de février sur les questions familiales), la marche comportait une série d’événements dans le centre de la capitale. Les organisateurs ont également appelé les responsables publics, en particulier les députés, le gouvernement, le Président et les autres institutions de l’État, à créer des conditions législatives nécessaires à la protection de la vie humaine ainsi que du lien unissant un homme et une femme, à créer des mécanismes et des conditions économiques et sociales permettant aux familles de donner naissance à des enfants et à les élever, et à soutenir les institutions pour aider les familles dans le besoin et les femmes enceintes.
5. Nouveau président métropolite de l’Église catholique slovaque
Les 20 et 21 septembre, la Conférence des évêques de Slovaquie a organisé une réunion à laquelle ont assisté quinze évêques catholiques, qui ont choisi parmi eux de nouveaux fonctionnaires pour faire partie de la Conférence des évêques. Mgr. Stanislav Zvolenský a de nouveau été élu président de la Conférence des évêques. Son mandat est d’une durée de trois ans. La fonction de vice-président sera exercée par l’archevêque de Košice, le métropolite Mgr. Bernard Bober, également pour les trois années à venir.
6. La Rainbow Pride à Košice
La Rainbow Pride s’est déroulée le 26 septembre avec le slogan « The Rainbow Connects Us » (« L’arc-en-ciel nous réunit ») à Košice. Environ 200 participants, principalement des jeunes, ont assisté à la marche qui a eu lieu dans la même ville que la Marche nationale chrétienne pour la vie organisée deux ans auparavant. Un groupe d’opposants attendait les manifestants, mais l’événement s’est déroulé sans incident. Le défilé avait pour objectif de mettre en avant le soutien aux droits de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuelle (LGBTI) et de les rendre plus visibles pour le public.
- Août
La Slovaquie ne s’ouvre qu’aux réfugiés chrétiens
Le 20 août, le gouvernement de la République slovaque a déclaré accueillir les migrants en difficulté en provenance de Syrie et d’autres pays dans le cadre du programme de l’Union européenne, pour partager le poids de l’arrivée de 40 000 nouveaux arrivants sur le continent. Il a également précisé que seuls des chrétiens, et non des musulmans, seraient acceptés au sein du pays.
- Juillet
Proposition d’un nouveau jour férié
Les députés du Parlement de l’Union démocratique et chrétienne slovaque (SDKÚ) ainsi que Peter Osuský du parti Liberté et Solidarité (SaS) ont proposé un amendement visant une loi relative aux journées de commémoration. Selon leur proposition, la journée commémorative du 28 octobre 1918, qui marque la création de la Tchécoslovaquie, aurait dû devenir jour férié en hommage à Milan Rastislav Štefánik, un Slovaque qui a joué un rôle important dans la création d’un État commun aux Tchèques et Slovaques en 1918. Le nouveau jour férié devait s’appeler la « Journée d’hommage à l’œuvre de Milan Rastislav Štefánik – Création de la Tchécoslovaquie ». Les députés ne voulaient pas augmenter le nombre de jours fériés mais seulement reléguer la Journée de la Constitution, célébrée le 1er septembre, à une simple journée commémorative, en faisant ainsi un jour de travail. Cette proposition n’a pas été acceptée par le Parlement.
- Juin
1. Audit au sein de l’Université catholique de Ružomberok
La société KPMG a souligné dans son rapport de nombreuses défaillances managériales graves, une gestion inefficace et un comportement immoral dans la gestion de l’Université catholique de Ružomberok au cours de la période 2010-2013. La Conférence des évêques de Slovaquie (KBS), qui a fondé l’université publique confessionnelle financée par l’État, a demandé un audit après le versement de primes, dont le montant total s’élevait à 114 028 euros, à six employés de l’université en 2013. Les primes allaient de 10 000 à 30 000 euros (le salaire moyen au sein des universités slovaques est d’environ 1 000 euros par mois). Des inspections internes et des audits antérieurs d’entreprises externes ont révélé plusieurs cas de fraude possible. La police a également enquêté. En outre, il a été remarqué qu’un nombre important de diplômes postdoctoraux avait été décerné dans une courte période, et que de nombreux récipiendaires de ces titres étaient originaires de Pologne. Les médias polonais ont rapporté l’affaire en évoquant des frais universitaires contraires à la loi ainsi qu’une falsification des documents officiels relatifs aux paiements.
2. Décision sur le différend concernant l’archevêque Sokol
Dans le cadre du conflit opposant l’archevêque de Trnava Ján Sokol et l’éditeur de l’hebdomadaire Týždeň, le sénat de la Cour constitutionnelle slovaque a décidé que les droits de Ján Sokol avaient été violés. Sokol, qui était enregistré en tant qu’agent des services secrets de l’époque communiste (ŠtB), a transféré un demi-milliard de couronnes slovaques (environ 15 millions d’euros) provenant de la vente de biens ecclésiastiques sur le compte de l’ancien agent du ŠtB Štefan Náhlik. Sokol, qui a poursuivi l’éditeur de Týždeň, réclamait 50 000 euros de dommages immatériels. Štefan Hríb, rédacteur en chef de Týždeň, a écrit en mai 2009 que l’argent provenait de la vente du terrain du supermarché Tesco de Zlaté piesky, à Bratislava, qui appartenait aux biens de l’Eglise. Sokol a nié le montant dès le début et a affirmé que personne n’avait reçu de commission occulte dans le cadre de la vente.
- Mai
1. Décision sur la liberté d’expression
Le bureau du procureur de district de Prešov (capitale régionale de l’est de la Slovaquie) a considéré l’homélie du prêtre catholique grec Rastislav Baka, prononcée le 14 janvier avant le référendum sur la famille de février 2015, comme non haineuse et ne violant aucune loi de la Slovaquie. La station de radio régionale Radio Regina, qui fait partie du service public RTVS, a refusé de diffuser l’homélie avant le référendum, estimant que celle-ci enfreignait les règles de diffusion. Radio Regina a refusé de diffuser son homélie qui, selon elle, faisait état d’un discours de haine à l’encontre des homosexuels. L’Eglise catholique grecque demande désormais des excuses à RTVS. La décision du procureur permet également à Baka de demander réparation des dommages causés, mais le prêtre a déjà déclaré qu’il ne le ferait pas. De son propre aveu, il n’a fait que répondre aux événements de la société par son homélie, ajoutant qu’il pardonnait à ceux qui lui avaient nui avec leurs déclarations. Le service public RTVS a souligné que le bureau du procureur s’intéressait aux actions d’une personne spécifique, plutôt qu’à une violation de droits par RTVS. Bien que l’homélie n’ait violé aucune règle, cela ne signifie pas que sa diffusion n’aurait enfreint aucune des lois que RTVS se doit de respecter.
2. Des évêques rendent visite à leur ancien collègue au Vatican
Le service de presse de la Conférence des évêques slovaques (KBS) a souligné le 17 mai 2015 que la rencontre de l’archevêque de Trnava, Mgr Róbert Bezák, accompagné du cardinal de Prague Miroslav Vlk, le 10 avril au Vatican était de nature privée.
3. Manifestation contre la limitation de la liberté
Quelques mois seulement après l’échec du référendum sur la famille, Alliance pour la Famille (AZR) a publié sa déclaration sur la décision du Parlement, qui a refusé d’accorder aux parents et aux enfants le droit de refuser de suivre des cours d’éducation sexuelle. Cette proposition faisait partie de deux projets d’amendements soumis au parlement par l’opposition politique. Alliance pour la Famille (AZR) considère qu’en agissant ainsi, on censure les libertés des parents. Les députés du Peuple ordinaire et des personnalités indépendantes (OĽaNO), qui ont soumis l’un des projets de loi, ont voulu rendre volontaire la participation à la séance de discussion sur l’euthanasie. Ils ont proposé que les absences ne soient pas sanctionnées, ou qu’elles soient compensées par une présence lors de discussions concernant d’autres sujets. Ce dernier projet de loi, soumis par l’ancien député Alojz Hlina, ex-OĽaNO, suggérait que l’école doive informer les parents de son intention d’augmenter le nombre de cours d’éducation sexuelle. Alliance (AZR) a répondu que le refus des deux amendements signifiait que la décision du parlement ignorait les exigences de près de 900 000 personnes qui, lors du référendum de février sur la famille, avaient exprimé leur accord avec la proposition affirmant que les écoles ne pouvaient pas exiger que des élèves suivent les cours sur le comportement sexuel et l’euthanasie.
- Avril
1. Visite du Président au Vatican
Le président de la République slovaque Andrej Kiska a effectué une visite au Vatican le 9 avril 2015. Il a été reçu en audience par le pape François quelques jours seulement avant le 25e anniversaire du rétablissement diplomatique des relations entre le Saint-Siège et la République fédérative tchèque et slovaque, le 19 avril 1990, à la suite de la première visite du pays par Jean Paul II. Il a ensuite rencontré Mgr. Antoine Camilleri, sous-secrétaire aux relations avec les États, au Secrétariat d’État. Au cours des débats, les relations bilatérales scellées par les accords en vigueur et par le dialogue fructueux entre l’Eglise et les autorités civiles ont été jugées satisfaisantes (plus d’informations sur News.Va). Selon le communiqué de presse du Bureau du Président : « La visite officielle d’Andrej Kiska au Vatican confirme le haut niveau des relations entre la République slovaque et le Vatican, ainsi que la [relation entre] l’État et l’église catholique en Slovaquie ». La visite avait pour objectif d’évaluer l’état actuel de la coopération mutuelle et de mettre en avant de nouvelles possibilités d’amélioration (plus d’informations sur Slovak Spectator).
2. Rencontre d’un archevêque slovaque destitué avec le Pape
Le Pape François a reçu le 10 avril 2015 Robert Bezák, archevêque slovaque destitué. Les informations concernant la réception ont été transmises par le centre de presse du Vatican et le serveur Vatican Insider. Tous deux sont restés muets quant au sujet de la discussion qui a pris place entre le pape et Bezák. L’archevêque populaire de Trnava Robert Bezák a été démis de ses fonctions par le prédécesseur du Pape François, Benoît XVI, en 2012. Dans une déclaration officieuse, l’Eglise critiquait la présence de prêtres homosexuels dans son entourage ainsi que sa position sur certaines questions ecclésiastiques. Le Vatican avait également émis certaines objections à ce que Bezák porte fréquemment des habits civils, affirmant que cela discréditait la tenue vestimentaire de l’Eglise. Mais le Vatican n’a reçu aucune raison officielle justifiant la révocation de Bezák. Le président slovaque Andrej Kiska a également parlé de Bezák avec le pape François lors de sa première visite au Vatican, la veille de cette rencontre. Kiska n’a pas donné de détails sur le contenu de ses discussions avec le pape sur cette question (plus d’informations sur Prague Post).
- Février
1. Référendum sur le mariage homosexuel et la parentalité
Le 7 février 2015, un référendum sur le mariage homosexuel, l’adoption d’enfants par des couples homosexuels et l’éducation sexuelle a été organisé. La décision a été prise par le Président de la République slovaque le 27 novembre 2014, après que la Cour constitutionnelle ait déclaré que trois des quatre questions proposées par les initiateurs n’étaient pas incompatibles avec la Constitution de la Slovaquie. En réponse à la contestation constitutionnelle, le groupe évangélique américain Alliance Defending Freedom a déposé un mémoire devant le tribunal slovaque.
Les critiques affirment que le référendum a été promu par des organisations religieuses et conservatrices, visant à empêcher les couples homosexuels d’obtenir plus de droits. Le référendum a été lancé en 2014 après qu’Alliance pour la Famille, groupe majoritairement soutenu par l’Eglise catholique, ait recueilli 400 000 signatures appelant à un vote sur la loi. La Conférence des évêques de Slovaquie a organisé des rassemblements contre l’avortement et l’euthanasie (le dernier en septembre 2014), qui ont massivement soutenu ce mouvement.
Malgré le soutien du Pape François aux groupes conservateurs et à des dépenses de campagne à hauteur de 110 000 euros, le référendum a échoué : seuls 21,4 % des citoyens ont voté. Par conséquent, le référendum a été déclaré nul (la participation doit être d’au moins 50 %).
Les partisans du référendum ont fait campagne principalement dans les Eglises, la Conférence des évêques de Slovaquie collectant des fonds pour la campagne. Le vote a coûté plus de 6,3 millions d’euros et a conduit les groupes conservateurs à dépenser environ 110 000 euros en publicité. La plateforme d’activisme chrétien conservateur CitizenGo, dirigée par Brian S. Brown, le fondateur américain de la National Organisation for Marriage, a soutenu le référendum.
En juin 2014, le Conseil national de Slovaquie a modifié la Constitution du pays afin de refuser spécifiquement aux couples de même sexe les protections juridiques associées au mariage.
Trois questions ont été posées aux électeurs :
Convenez-vous que seul un lien entre un homme et une femme peut être appelé mariage ?
Êtes-vous d’accord pour dire que les couples ou groupes homosexuels ne devraient pas être autorisés à adopter et à élever des enfants ?
Êtes-vous d’accord pour dire que les écoles ne peuvent pas exiger que les enfants participent au cours d’éducation sexuelle ou à l’euthanasie, si les enfants ou leurs parents ne sont pas d’accord ?
Les groupes LGBT slovaques, plus petits et moins organisés que leurs opposants, ont encouragé les gens à ne pas voter, de peur que les efforts des partisans du « non » donnent lieu à un taux de participation supérieur à 50 %.
Résultats du référendum (déterminés selon 21,4 % des voix) :
Question | Pour | Contre | Nul/blanc | Total | Electeurs inscrits |
Participation | ||
Votes | % | Votes | % | |||||
Question 1 – mariage | 892,719 | 94.50 | 39,088 | 4.13 | 12,867 | 944,674 | 4,411,529 | 21.41 |
Question 2 – adoption | 873,224 | 92.43 | 52,389 | 5.54 | 19,061 | |||
Question 3 – éducation sexuelle | 853,241 | 90.32 | 69,349 | 7.34 | 22,084 | |||
Source : Statistical Office of the Slovak Republic |
Pour en savoir plus sur le référendum ainsi que sur les débats qui l’ont précédé et suivi, voir Wikipedia.
2. Discussions sur la séparation des Eglises et de l’État
Juste après ce référendum, en février 2015, des initiatives civiques et un débat public sur la séparation de l’État et des Eglises, ou du moins sur leur séparation financière, ont commencé en Slovaquie.
D 17 novembre 2015 AMiroslav Tížik
2014
Août 2014 : Relation État-Église
Après la publication par l’Institut de sociologie de l’Académie slovaque des sciences des résultats d’une enquête sur les opinions concernant les relations de l’État et (...)
- Août 2014 : Relation État-Église
Après la publication par l’Institut de sociologie de l’Académie slovaque des sciences des résultats d’une enquête sur les opinions concernant les relations de l’État et des Églises et sur le rôle des Églises et des prêtres dans la vie publique en août 2014, la Conférence des évêques de Slovaquie a lancé une campagne de discrédit contre l’objectivité de l’enquête et a ensuite annoncé qu’en cas de séparation de l’Église et de l’État, elle insisterait sur une restitution ultérieure des biens de l’État.
- 4 juillet 2014 : Modification de la Constitution slovaque, article 41, section 1 sur le mariage
Modification de la Constitution slovaque, article 41, section 1 sur le mariage : les membres du parti au pouvoir SMER – social-démocratie, soutenu par le Mouvement chrétien-démocrate opposé, ont imposé un changement dans la Constitution de la République slovaque : « Le mariage est une union unique entre un homme et une femme. Il est généralement protégé par la République slovaque, qui contribue à son bien. Le mariage, la parentalité et la famille sont protégés par la loi. La protection spéciale des enfants et des mineurs est garantie ».
- Mai 2014 : Référendum pour la séparation financière de l’Église et de l’État
Le 6 mai, une pétition a été lancée pour organiser un référendum pour la séparation financière de l’Église et de l’État. Elle a été co-organisée par un petit parti de gauche civique, qui a également désigné un candidat (non retenu) aux élections européennes. Néanmoins, après le lancement officiel de la pétition, aucune autre activité du comité organisateur n’a été observée. Par ailleurs, aucun résultat de pétition n’est connu.
- Avril 2014 : Une pétition catholique contre le mariage homosexuel
Aliancia za rodinu (Alliance pour la famille), une organisation non gouvernementale catholique, a lancé une pétition en faveur d’un référendum pour définir le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme, pour permettre aux parents de décider de l’éducation sexuelle, des questions culturelles et éthiques et de l’euthanasie, pour interdire aux couples homosexuels l’adoption d’enfants et pour interdire à l’union homosexuelle d’obtenir le statut de mariage. Le 27 août 2014, les organisateurs ont soumis au président plus de 350 000 signatures requises dans le but d’organiser le référendum ainsi que les élections municipales qui devaient se tenir en novembre 2014. Le président a toutefois demandé une interprétation à la Cour constitutionnelle afin de déterminer si un tel référendum ne contrevenait pas à la Constitution de la République slovaque.
- Mars 2014 : Religion et élections
La religion s’est avérée être un enjeu important dans la campagne électorale directe pour la présidence slovaque (premier tour le 15 mars 2014 et second le 29 mars 2014). L’ancien membre du Parti communiste tchécoslovaque et actuel Premier ministre Robert Fico a parlé dans sa campagne pré-électorale de son enfance catholique et, avec le soutien des médias, a appelé son rival Andrej Kiska, alors élu président, scientologue. Kiska a mis longtemps à s’en dissocier d’urgence. Cette campagne a lancé un intense débat public sur les sectes, leurs menaces et leurs manipulations. Les débats ont cessé après la fin de la campagne électorale.
Certains des résultats de cette enquêtedonnés pour une conférence de presse sont disponibles en ligne (en slovaque), et certaines parties de la campagne contre les résultats sont également disponibles (en slovaque).
D 24 septembre 2014 AMiroslav Tížik
2013
Décembre 2013 : lettre pastorale contre l’idéologie du genre et les homosexuels Une lettre pastorale rédigée par des évêques a été lue dans toutes les églises catholiques de Slovaquie le 1er décembre (...)
- Décembre 2013 : lettre pastorale contre l’idéologie du genre et les homosexuels
Une lettre pastorale rédigée par des évêques a été lue dans toutes les églises catholiques de Slovaquie le 1er décembre 2013, le premier dimanche de l’Avent. Dans cette lettre, l’Église a mentionné à plusieurs reprises la culture « dite culture de la mort » et le « châtiment divin pour la promotion des relations homosexuelles ». Les évêques slovaques ont dénoncé la politique liée à l’égalité des sexes et aux personnes homosexuelles. Les auteurs de la lettre déclarent : « La famille est menacée en Europe. Elle peut être étouffée par un homme et c’est ce qui se produit actuellement. Les acteurs de la culture de la mort veulent priver l’homme et la femme de leur identité respective et la famille de son identité de famille, etc. » L’expression « culture de la mort » n’apparaît pas moins de onze fois dans la lettre de deux pages. Toujours selon la lettre, les activistes en faveur de l’égalité des sexes cherchent à imposer une idéologie de Sodome dans le système éducatif. Elle a été publiée quatre mois seulement avant les élections présidentielles du 15 mars 2014. Les évêques affirment également dans cette missive que les hommes politiques qui ne soutiennent pas la « culture de la vie » sont des partisans de la « culture de la mort ».
- Septembre 2013 : une marche catholique pour la Vie et une modification de la Constitution
Le 22 septembre, Košice, la deuxième plus grande ville de Slovaquie, désignée Capitale européenne de la culture 2013, a organisé une marche nationale pour la vie qui a rassemblé environ 70 000 participants originaires pour la plupart de Slovaquie, de Pologne, de Hongrie et de la République tchèque. L’objectif de cette manifestation pour la vie organisée par l’Église catholique était d’interpeller les hommes politiques en exigeant l’interdiction de l’avortement par un amendement constitutionnel, la préservation du « respect de la vie depuis la conception jusqu’à la mort naturelle » et l’inscription dans la Constitution de la protection du mariage traditionnel entre un homme et une femme.
D 18 novembre 2013 AMiroslav Tížik
2012
Décembre 2012 : À la recherche d’un nouveau modèle de financement des églises par l’État
Le ministère de la Culture de la République slovaque, en coopération avec le ministère des Finances de la (...)
- Décembre 2012 : À la recherche d’un nouveau modèle de financement des églises par l’État
Le ministère de la Culture de la République slovaque, en coopération avec le ministère des Finances de la République slovaque, a rassemblé un groupe d’experts qui s’est réuni pour résoudre la question du soutien financier de l’État aux églises et aux sociétés religieuses. L’objectif de la réunion était de trouver un modèle pour séparer financièrement l’Église et l’État et de rechercher un meilleur modèle de financement des églises en Slovaquie. Pour ce faire, l’exécutif exige un inventaire de la valeur immobilière des églises. Cependant, le gouvernement n’est pas parvenu à un accord, même lors de la session suivante en février 2013, bien qu’il ait toujours déclaré un intérêt à modifier le système de financement des églises en Slovaquie.
- Juillet 2012 : Destitution de l’archevêque Bezák
Le 2 juillet 2012, le pape Benoît XVI a destitué l’archevêque Bezák de la direction de l’archidiocèse de Trnava. Sa décision reposait sur une visite apostolique du 22 janvier au 1er février 2012. Les premiers pas de Bezák après sa prise de fonction en juin 2009 comprenaient la planification d’un audit financier. Quelques mois plus tard, en septembre 2009, Bezák notifiait au Vatican les problèmes économiques du diocèse et exigeait une inspection. Des soupçons liés à des transactions financières lors de la prise de fonction de son prédécesseur Jan Sokol, notamment la vente de biens de l’Église à la société Tesco, ont également été inspectés par l’Institut anti-corruption à la suite de la décision du chef de la police. Durant son mandat, Bezák a initié plusieurs projets d’ouverture du diocèse au public. Du 22 janvier au 1er février, une visite apostolique a eu lieu dans l’archidiocèse de Trnava. Selon le communiqué de la nonciature apostolique en Slovaquie publié au nom du Saint-Siège le 9 juillet 2012, la visite apostolique a été réalisée « en raison de nombreuses initiatives concernant la situation pastorale envoyées directement au Saint-Siège par des prêtres et des croyants ». Sur la base des résultats de la visite, il a été demandé à Róbert Bezák de fournir une déclaration, qui a été exprimée par une lettre à la Congrégation pour les évêques. Selon des documents publiés par la télévision TA3, le Vatican s’est intéressé aux questions personnelles, économiques et catéchistiques (comme le célibat, l’euthanasie, les relations prémaritales, les femmes prêtres).
D’après le communiqué de la nonciature du 9 juillet 2012, après mûre réflexion et prières, le pape Benoît XVI a demandé à l’archevêque Bezák de démissionner. Dans le même temps, il a été convenu que Bezák rencontrerait le préfet de la Congrégation pour les évêques. Cette rencontre n’a toutefois pas eu lieu. Róbert Bezák a refusé de démissionner. Après cela, le pape a retiré Bezák de la gestion pastorale de l’archidiocèse de Trnava à compter du 2 juillet 2012. Ce retrait a provoqué une réaction massive des citoyens slovaques et a attiré l’attention des médias. Une semaine plus tard, le 10 juillet 2012, la Conférence épiscopale slovaque a publié un communiqué annonçant qu’elle « accepte la décision du Saint-Père avec un profond respect et une obéissance filiale et appelle tout le monde à accepter la décision du Saint-Père avec respect et confiance ». Le communiqué soulignait également que les intéressés connaissaient les résultats de la visite apostolique et que ceux-ci devraient être traités avec confidentialité. La Conférence épiscopale slovaque (KBS) a accepté sans réserve la décision concernant le retrait de Bezák.
Les doutes, quant à savoir si Bezák avait réellement été retiré par le pape, ont été dissipés par Benoît XVI dans sa lettre du 18 octobre 2012 au président du KBS Stanislav Zvolenský, dans laquelle il l’a remercié pour « le spectacle de la profonde communauté ecclésiastique [...] après la douloureuse affaire avec l’Ex. Mgr. Róbert Bezák CSsR ». Dans cette lettre, le pape a déclaré explicitement : « Je me suis familiarisé avec précaution et objectivement avec une situation grave et inquiétante. Après une longue prière, je n’ai pu éviter le devoir résultant de l’amour de rétablir une collégialité efficace entre vous et une gestion pastorale organisée dans l’archidiocèse de Trnava, dans l’esprit authentique du Concile Vatican II. » Lors du pèlerinage à Šaštín à l’occasion de la fête de Notre-Dame des Douleurs le 15 septembre 2012, plusieurs participants au pèlerinage ont exprimé leur soutien à Bezák par des banderoles et des panneaux publicitaires.
L’agence d’enquête MVK, qui a organisé une élection présidentielle virtuelle en janvier 2013, a inclus Róbert Bezák parmi les candidats. Il a remporté les élections virtuelles avec un score de 35,3 %, soit 6 % de plus que l’actuel Premier ministre Robert Fico qui a obtenu 29,0 %.
En mai 2013, une pétition a été envoyée au pape François. Elle avait été lancée le 9 janvier 2013 par une association citoyenne Pastor bonus. La pétition a compté 15 000 signatures environ. Les signataires ont demandé au pape « d’examiner les raisons de la destitution de l’archevêque émérite et d’appeler à le rencontrer en personne, à l’entendre et après cela envisager soit ses activités futures dans l’Église, soit sa réhabilitation ».
Le 11 juillet 2013, le pape François a désigné Ján Orosch, administrateur apostolique du sede vacante, comme nouvel archevêque du diocèse de Trnava.
Voir Wikipedia et Catholic hierarchy.
- Mai 2012 : des auréoles sur les pièces de monnaie
La Slovaquie a prévu de mettre en circulation en mai 2013 une pièce de 2 euros pour commémorer le 1150e anniversaire de l’arrivée en Grande-Moravie de Cyrille (Constantin) et Méthode, venus évangéliser les peuples slaves.
Le dessin prévu pour orner la face nationale de la pièce a cependant fait l’objet de contestations de plusieurs États membres qui souhaitaient que soient ôtées les auréoles qui coiffent la tête des deux saints et les croix figurant sur le pallium de l’un d’entre eux, au nom du respect de la diversité religieuse garantie par l’article 22 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (communiqué de la Banque nationale slovaque (NBS) du 21 nov. 2012). Les dispositions du règlement (CE) n° 975/98 modifié prévoient en effet que « l’État membre émetteur soumet au Conseil, à la Commission et aux autres États membres dont la monnaie est l’euro les projets de dessins pour les pièces destinées à la circulation », et que « tout État membre dont la monnaie est l’euro peut, dans un avis motivé adressé au Conseil et à la Commission, émettre une objection au projet de dessin proposé par l’État membre émetteur, si ce projet de dessin est susceptible d’engendrer des réactions défavorables parmi ses citoyens » (art. 1 decies).
La Banque nationale slovaque a dans un premier temps décidé d’accepter les modifications demandées et a conçu une nouvelle pièce, en conservant néanmoins la double croix tenue par les saints qui figure par ailleurs sur les armoiries du pays. A la suite de la réunion de son conseil d’administration le 23 novembre 2012, elle a finalement déclaré vouloir revenir au projet de dessin initial, après un changement de position de la Commission sur cette question (communiqué de la NBS du 23 nov. 2012).
- Avril 2012 : Le gouvernement propose la suppression de deux jours fériés, dont un catholique
Sur la base de la déclaration du gouvernement du 24 avril 2012, on aurait pu supposer que deux jours fériés seraient supprimés, dont un catholique. La demande de diminution du nombre de jours de repos a été formulée par les employeurs. Le gouvernement a proposé de supprimer deux jours fériés : la fête de Notre-Dame-des-Douleurs le 15 septembre et la fête de la Constitution le 1er septembre. Les organisations catholiques ont lancé une pétition pour maintenir la fête de Notre-Dame-des-Douleurs, signée par environ 130 000 personnes. L’opposition a également demandé le maintien de ce jour férié. Après avoir remis les fiches de signature au Bureau du Gouvernement début 2013, il n’y a pas eu d’autres discussions et le nombre de jours fériés en Slovaquie est resté identique.
D 28 décembre 2012 AMiroslav Tížik
2011
Mai 2011 : le ministère de la Culture refuse d’enregistrer la Church Christian Fellowship of Slovakia
Le ministère de la Culture, autorité d’enregistrement selon la loi sur la liberté de religion et (...)
- Mai 2011 : le ministère de la Culture refuse d’enregistrer la Church Christian Fellowship of Slovakia
Le ministère de la Culture, autorité d’enregistrement selon la loi sur la liberté de religion et le statut juridique des Églises et sociétés religieuses, a refusé d’enregistrer la Church Christian Fellowship of Slovakia – cette décision étant entrée en vigueur en mai 2011.
Une argumentation développée sur le long terme par des experts et des preuves accumulées ont démontré sans équivoque que cette Eglise ne remplissait pas les conditions de l’enregistrement définies par la loi. Cette décision de refus est fondée sur le fait que la création et les activités de la Church Christian Fellowship of Slovakia sont contraires à la loi sur la liberté de religion et le statut juridique des Églises et sociétés religieuses ainsi qu’à d’autres législations. Ses activités sont également en conflit avec les principes d’humanité et de tolérance et la protection de la santé des personnes et elles mettent en danger les droits civils.
D 5 décembre 2011 AMichaela Moravcikova
2009
Décembre 2009 : déclaration sur l’affichage des symboles religieux
Le 10 décembre 2009, l’Assemblée nationale de la République slovaque a adopté une Déclaration sur l’affichage des symboles religieux (...)
- Décembre 2009 : déclaration sur l’affichage des symboles religieux
Le 10 décembre 2009, l’Assemblée nationale de la République slovaque a adopté une Déclaration sur l’affichage des symboles religieux dans les écoles et les institutions publiques (Vyhlásenie Národnej rady Slovenskej republiky o umiestňovaní náboženských symbolov v školách a vo verejných inštitúciách v súlade s kultúrnou tradíciou krajiny). Le Parlement slovaque considère que l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme - qui a considéré que la présence de crucifix dans les écoles en Italie constitue une violation des droits des parents à éduquer leurs enfants selon leurs propres croyances - va à l’encontre de l’héritage culturel et de l’histoire chrétienne de l’Europe. La présence de crucifix dans les écoles et les établissements publics constitue une tradition dans de nombreux pays européens, y compris la Slovaquie. Le respect de cette tradition ne pas être interprété comme une restriction de la liberté de religion et de croyance ou une violation des droits des parents à éduquer leurs enfants selon leurs propres croyances.
L’affichage de symboles religieux dans les écoles et les institutions publiques est un droit de chaque État membre de l’Union européenne, y compris la Slovaquie, et il est conforme à la Convention pour la sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, adoptée en 1950.
Sur les 125 députés présents (parmi un total de 150 députés), 103 ont voté en faveur de cette déclaration.
D 21 décembre 2009 AMichaela Moravcikova
2007
Avril 2007 : une nouvelle communauté religieuse enregistrée
Le Ministère de la culture a enregistré la Société bahá’í de la République slovaque le 19 avril 2007. Cette communauté religieuse remplissait (...)
- Avril 2007 : une nouvelle communauté religieuse enregistrée
Le Ministère de la culture a enregistré la Société bahá’í de la République slovaque le 19 avril 2007. Cette communauté religieuse remplissait les conditions d’enregistrement et est ainsi devenue la 18ème communauté enregistrée. La religion bahá´í est apparue sur le territoire de la Tchécoslovaquie dès les années 1920. La communauté bahá´í s’est constituée progressivement, son activité fut cependant suspendue après la Seconde guerre mondiale et n’a été rétablie qu’en 1989. Elle dispose aujourd’hui de son propre conseil consultatif en république slovaque : l’Assemblée spirituelle des bahá’ís de la République slovaque.
- Mars 2007 : modification de la loi 308/1991
Le 29 mars 2007, le Conseil national de la République slovaque a adopté un amendement à la loi 308/1991 sur la liberté de religion et le statut juridique des Eglises et sociétés religieuses (voir la rubrique Principaux textes), modifiant les articles 11 et 12 de la loi. La demande d’enregistrement d’une Eglise ou société religieuse devra désormais comporter l’accord de 20 000 "membres", et pas uniquement sympathisants "se réclamant d’une Eglise", selon l’interprétation actuelle des termes de la loi. Les membres revendiqués doivent être des citoyens slovaques résidant sur le territoire de la République. Selon l’amendement adopté, le comité préparatoire de l’Eglise ou de la société religieuse concernée doit soumettre les déclarations d’au moins 20 000 membres (citoyens slovaques résidant sur le territoire de la République), indiquant qu’ils se réclament d’une Eglise ou d’une société religieuse, qu’ils approuvent la proposition de son enregistrement, qu’ils sont membres de l’Eglise ou société religieuse, qu’ils connaissent les fondements de sa foi et de sa doctrine, et qu’ils sont conscients des droits et devoirs attachés à leur adhésion.
La loi 201/2007 modifiant la loi 308/1991 sur la liberté de religion et le statut juridique des Eglises et sociétés religieuses a été publiée dans le Recueil des lois du 26 avril 2007 après avoir été signée par le Président, elle entrera en vigueur le 1er mai 2007.
D 5 juin 2007 AMichaela Moravcikova
2006
Décembre 2006 : pétition pour une adoption rapide du Traité sur le droit à l’objection de conscience
Le 14 décembre 2006, les organisateurs ont soumis au président du Conseil national de la République (...)
- Décembre 2006 : pétition pour une adoption rapide du Traité sur le droit à l’objection de conscience
Le 14 décembre 2006, les organisateurs ont soumis au président du Conseil national de la République slovaque une pétition pour une adoption rapide du Traité entre la République Slovaque et le Saint Siège sur le droit à l’objection de conscience.
La Conférence épiscopale de Slovaquie ne s’est pas associée à cette démarche. La déclaration formulée par la Conférence épiscopale de Slovaquie précise que la présentation de la pétition pour l’adoption du Traité sur le droit à l’objection de conscience est le résultat d’initiatives privées. Comme l’a expliqué son porte-parole, "La Conférence Episcopale de Slovaquie s’est jointe à cette pétition au moment de sa signature. Cependant, elle ne s’associe pas à sa présentation au Conseil national de la République Slovaque".
"Les citoyens ont le droit de signer des pétitions. Toutefois, nous faisons partie de l’opposition parlementaire et, de ce fait, il nous est difficile de soutenir de telles entreprises", a annoncé aux médias le chrétien-démocrate Vladimir Palko. "C’est à cause de ce Traité que j’avais démissionné de mon poste de ministre. Cette pétition bénéficie donc de tout mon soutien", a-t-il ajouté.
Dans la mesure où cette pétition a recueilli plus de 100 000 signatures de citoyens slovaques, elle doit être discutée, en application des dispositions législatives applicables, lors de la session plénière du Conseil national de la République slovaque.
Pour en savoir plus, voir la rubrique Statut juridique des religions
- Octobre 2006 : une 17e Eglise enregistrée en Slovaquie
Le 18 octobre 2006, le ministre de la culture de la République slovaque a enregistré l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, après examen de la proposition de son Comité préparatoire, et sur la base de l’article 10§1 de la loi 308/1991 modifiée sur la liberté de religion et le statut des Eglises et communautés religieuses, et de l’article 1 de la loi 192/1992 du Conseil National Slovaque relative à l’enregistrement des Eglises et sociétés religieuses, en conformité avec la loi sur les procédures administratives.
La demande d’enregistrement de l’Eglise comportait plus de 33 000 signatures de citoyens slovaques soutenant cette démarche. Une fois la procédure d’enregistrement achevée, l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours deviendra l’une des 17 Eglises et communautés religieuses officiellement enregistrées en Slovaquie (voir la rubrique Statut juridique - Présentation générale). Cette Eglise est par ailleurs enregistrée dans plusieurs autres pays européens, en Autriche, République tchèque, Hongrie, Pologne et Ukraine.
L’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a été très active en Tchécoslovaquie depuis 1929, et après le tournant politique de 1989 elle fut la première Eglise à être officiellement reconnue par les autorités tchécoslovaques (en 1990). A la suite de la création de la République slovaque indépendante en 1993, la loi sur l’enregistrement des Eglises et sociétés religieuses a contraint l’Eglise à obtenir son enregistrement en Slovaquie, celui de 1990 restant cependant valide en République tchèque.
D 28 décembre 2006 AMichaela Moravcikova