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École et religion

L’enseignement religieux

Dans un système fortement centralisé, la formation et le recrutement des maîtres du secteur public, le développement des programmes d’études, ainsi que la rédaction, l’impression et la (...)

Dans un système fortement centralisé, la formation et le recrutement des maîtres du secteur public, le développement des programmes d’études, ainsi que la rédaction, l’impression et la distribution des textes scolaires sont assurés surtout par le Ministère de l’Education et des Affaires Religieuses. Ainsi, le programme d’instruction religieuse et la rédaction des manuels de cours de religion sont établis par le Ministère en collaboration avec l’Institut Pédagogique (organisme consultatif du Ministère).
La religion est enseignée en tant que telle dans le cadre d’un cours de religion obligatoire pour l’ensemble des élèves orthodoxes dans le cycle primaire et secondaire tant dans le secteur public que dans le privé. Il s’agit d’un enseignement religieux de deux heures par semaine pour le primaire et pour les trois premières années du secondaire (gymnasio) et d’une heure dans la deuxième partie pour le reste du secondaire (lykeio).
Au-delà du cours de religion, la formation religieuse des élèves comprend la prière collective et matinale dans les locaux de l’école, et la participation collective à la messe à l’église pendant les fêtes religieuses.

D 19 septembre 2012    ALina Molokotos

L’importance de l’orthodoxie

L’exigence d’un enseignement religieux est fondée sur le lien existant entre la norme orthodoxe en Grèce (article 3 de la Constitution) et la conscience nationale et religieuse des élèves (...)

L’exigence d’un enseignement religieux est fondée sur le lien existant entre la norme orthodoxe en Grèce (article 3 de la Constitution) et la conscience nationale et religieuse des élèves (article 16 de la Constitution). Selon l’article 16 de la Constitution, « le but de l’éducation – mission essentielle de l’Etat – est la formation morale, intellectuelle, professionnelle et physique des Grecs, le développement de la conscience nationale et religieuse de ceux-ci et leur épanouissement comme citoyens libres et responsables".
La loi 1566/85 représente un renforcement de la norme orthodoxe dans l’enseignement religieux grec avec l’exigence de la formation d’une conscience spécifiquement orthodoxe en accord avec la théologie de l’Eglise.
Le cours de religion dans son ensemble reste fortement marqué par la dominante orthodoxe. Les manuels du cours de religion réservent une place très limitée aux autres confessions et le programme analytique du cours de religion est marqué par une approche orthodoxe du christianisme qui se reflète dans les manuels du cours de religion.

D 19 septembre 2012    ALina Molokotos

La prise en compte des minorités religieuses

Les élèves non-orthodoxes, s’ils le souhaitent, sont dispensés du cours religieux, des séances de prière et de la participation collective à la messe, mais aucun autre enseignement religieux (...)

Les élèves non-orthodoxes, s’ils le souhaitent, sont dispensés du cours religieux, des séances de prière et de la participation collective à la messe, mais aucun autre enseignement religieux n’est organisé. Afin d’obtenir une dispense, les deux parents des élèves (ou l’élève lui-même, en fonction de son age) doivent faire une demande officielle auprès du chef d’établissement, déclarant que l’élève concerné n’est pas orthodoxe.
Il existe cependant, dans certains régions à forte concentration de minorités religieuses, des établissements confessionnels ; notamment, des écoles catholiques dans les îles des Cyclades et des établissements musulmans au nord de la Grèce.
Enfin, la majorité des élèves turcs sont scolarisés dans des écoles autonomes spéciales pour minorités (meionotika scholeia), situées en Thrace, qui offrent un programme d’enseignement bilingue (gréco-turc). Le taux de scolarisation et le niveau éducatif y sont en général inférieurs à celui des autres minorités religieuses en Grèce, et la maîtrise de la langue grecque par des élèves turcs est très faible.
Le Ministère de l’éducation a développé un nouveau programme pour l’enseignement des élèves musulmans d’origine turque, avec des nouveaux programmes d’études et des manuels visant à une meilleure adaptation des enfants musulmans et à l’amélioration de la formation des enseignants.

Voir le site du Ministère de l’éducation.

D 19 septembre 2012    ALina Molokotos

La prise en compte de la diversité

Face au mouvement de diversification religieuse et ethnique de la société grecque depuis les années 90, on note des initiatives qui signalent une prise en conscience de la diversité des origines (...)

Face au mouvement de diversification religieuse et ethnique de la société grecque depuis les années 90, on note des initiatives qui signalent une prise en conscience de la diversité des origines ethniques et religieuses des élèves et des enseignants.
Ainsi, la loi de 1996 du Ministère de l’Education nationale sur l’éducation interculturelle (diapolitismiki ekpaidefsi) introduisent une meilleure prise en compte de la diversité culturelle et ethnique. On note plusieurs débats sur le contenu même du cours de religion, ainsi que des tentatives pour insérer progressivement des éléments visant à sensibiliser les élèves à la différence ethnique, culturelle et religieuse dans le cadre d’une approche plus historique et moins confessionnelle des religions. Cette évolution est déjà entamée dans le cadre d’une nouvelle thématique qui visera, à partir de l’année scolaire 2005-2006, à sensibiliser et encourager une réflexion sur le dialogue inter-religieux et la présence des minorités religieuses en Grèce ; il s’agit de sensibiliser les élèves à la différence ethnique, culturelle et religieuse (Diathematiko Eniaio Plaisio Programmatos Spoudon/DEPPS).
On remarque enfin la création de plusieurs cours et écoles préparatoires de grec, adressés aux élèves étrangers ainsi qu’aux Grecs omogeneis (Grecs de l’étranger, par exemple de l’ex-Union soviétique) et rapatriés qui ne maîtrisent pas la langue grecque.

D 19 septembre 2012    ALina Molokotos

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