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Prison et religion

Aspect juridique

L’article 26 de la loi pénitentiaire de 1975 (n° 354, legge penitenziaria) dispose qu’en Italie, les détenus sont libres de professer une religion, de s’instruire dans leur propre croyance et de pratiquer leur culte. En même temps, l’article 1 de la loi du 4 mars 1982 (n° 68) prévoit que dans les prisons italiennes, le culte, l’éducation religieuse et l’assistance religieuse du catholicisme romain sont formellement confiés aux aumôniers. En outre, en vertu de l’article 16 de la loi pénitentiaire de 1975, les aumôniers catholiques font partie de la commission pénitentiaire qui élabore le règlement pénitentiaire. Par rapport au passé et à la législation antérieure - où ils étaient chargés de la gestion de la bibliothèque de la prison, des programmes éducatifs de la prison et de la correspondance des détenus - les aumôniers continuent de célébrer les rites sacrés et d’assurer l’assistance religieuse. Le cœur du rôle des aumôniers est de transmettre l’Évangile et donc d’apporter un soutien religieux dans les lieux de détention. De ce point de vue, la présence des aumôniers en prison est légitimée en termes d’assistance religieuse, basée sur la transmission du message catholique. Cet aspect juridique permet de distinguer les rôles de l’aumônier des fonctions des assistants psychologiques ou des travailleurs sociaux qui, comme l’énonce la loi italienne, font également partie de l’organisation de la prison. Aujourd’hui, ces activités bénévoles sont formellement régies par l’article 78 de la loi de 1975 (n° 354) et par l’article 120 du décret présidentiel de 2000 (n° 230) concernant les règlements d’application de la législation pénitentiaire et les mesures privatives ou restrictives de la liberté individuelle (Regolamento recante norme sull’ordinamento penitenziario e sulle misure privative e limitative della liberta).

L’article 58 du décret présidentiel de 2000 (n° 230) dispose également que dans les cas liés à des confessions autres que le catholicisme, la direction de la prison doit faire appel aux ministres de ces confessions dont les relations avec l’État sont soit réglementées par l’intese, soit spécifiées par le ministère de l’Intérieur. Par ailleurs, la présence dans les prisons de ministres du culte autres que les aumôniers peut être autorisée en vertu de l’article 17 de la loi de 1975 (n° 354), qui prévoit que ces ministres peuvent être inclus parmi les opérateurs sociaux qui favorisent et renforcent la réadaptation des détenus et leur réinsertion dans la société.

Il est important de noter que, à l’instar de l’accord entre le Département de l’administration pénitentiaire (DAP), les témoins de Jéhovah et certaines Églises protestantes, le DAP et l’UCOII (Union des communautés et organisations islamiques en Italie) ont signé le 5 novembre 2015 un protocole, qui a été répliqué le 8 janvier 2020 et étendu à la Conférence islamique italienne (CII) en octobre de la même année : ces protocoles autorisent les ministres du culte à pénétrer dans les prisons. Ces protocoles permettent aux imams d’offrir une assistance spirituelle aux détenus musulmans dans les prisons italiennes. L’UCOII et la CII fourniront à l’administration pénitentiaire une liste de personnes qui "exercent les fonctions d’imam en Italie" et qui sont "intéressées à guider les prières et les cultes dans les prisons du pays". La liste précisera également dans quelle mosquée ou salle de prière chaque imam pratique habituellement son culte. Les imams devront indiquer leur préférence pour trois provinces où ils seraient disposés à diriger les prières des détenus.

D 16 février 2021    AFrancesco Alicino ASimona Attollino

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