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Comment la séparation de l’Église et de l’État n’a pas eu lieu en 1920

La République tchécoslovaque, fondée le 28 octobre, affiche également une volonté claire de séparer l’État de l’Église dans l’un de ses documents fondateurs, la Déclaration de Washington du 18 octobre 1918. Ce principe a ensuite été repris dans le projet de Constitution. Ainsi, la Tchécoslovaquie aurait pu, entre autres, devenir un État véritablement moderne.

Mais cela ne s’est pas produit. Une telle exigence de séparation était trop radicale pour l’époque. En outre, les complications liées à l’organisation des questions religieuses, notamment en Slovaquie et en Russie subcarpatique, ainsi que l’émergence de la nouvelle Église tchécoslovaque ont réorienté l’énergie sociale et la détermination des fondateurs de l’État vers la recherche de solutions plus pragmatiques. La Constitution de 1920 (adoptée à partir de février 1920) a ainsi abandonné l’idée d’une séparation stricte de l’Église et de l’État.

Les historiens affirment que le principe de séparation n’a pas été inscrit dans la première Constitution tchécoslovaque, notamment parce que personne n’était en mesure de déterminer le nombre réel de croyants et de personnes qui n’avaient qu’une relation formelle avec l’Église. On estimait que la grande majorité des citoyens appartenaient à l’Église et que la séparation risquait donc de provoquer une résistance destructrice pour l’ordre fragile de la République naissante. Les représentants de l’État ne voulaient pas non plus risquer de renforcer le séparatisme hongrois des Églises catholique et calviniste en Slovaquie. Un problème similaire menaçait les régions à population germanophone.

Le projet de Constitution de la première République tchécoslovaque contenait la formulation suivante : "Qu’il y ait une séparation entre l’État et l’Église". Cependant, tous les députés slovaques s’opposent à son adoption. Ils ont obtenu la suppression de cet article en échange de la promesse de ne pas exiger que l’autonomie de la Slovaquie soit inscrite dans la Constitution et de ne pas voter contre l’établissement des comtés en tant que structure administrative de la nouvelle République. Certains diront que le lien entre l’Église et l’État avait à l’époque plus de valeur pour les Slovaques que l’autonomie.

Bien que plusieurs partis politiques aient cherché par la suite à imposer cette séparation, celle-ci n’a jamais eu lieu.

D 3 décembre 2020    AOndrej Prostredník

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