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De l’ère coloniale britannique à la Confédération

En 1763, le Parlement britannique adopte l’Acte de Québec pour ses nouvelles colonies d’Amérique du Nord ; il a la particularité de tolérer l’Église catholique romaine dans ces colonies quelque soixante ans ou plus, avant qu’une tolérance similaire ne soit accordée aux catholiques romains dans la mère patrie. Cette tolérance était motivée par des raisons stratégiques, une tentative de garder la nouvelle colonie, composée principalement de catholiques francophones, fidèle à la couronne à un moment où les 13 colonies au sud prenaient la direction opposée. La loi ne permet toutefois pas de poursuivre la colonisation française, ni surtout l’immigration d’un plus grand nombre de membres du clergé catholique romain. La nouvelle colonie était à cet égard dépendante de ses propres ressources, qu’elle a développées de manière significative au cours du siècle suivant.

L’année 1791 voit l’adoption de l’Acte constitutionnel qui, bien qu’il ait établi l’Église d’Angleterre dans les colonies britanniques après la Révolution américaine, accorde également des institutions politiques représentatives aux colonies britanniques, y compris dans le Bas-Canada (aujourd’hui le Québec) avec sa population majoritairement catholique romaine et francophone. Le cadre juridique a été établi pour que les Canadiens français développent au cours des décennies suivantes une nation francophone distincte, catholique romaine, avec une identité nationale de plus en plus forte dans cette direction, surtout après la rébellion du Bas-Canada de 1837 et le rapport Simcoe de 1840 qui s’ensuivit et qui recommandait sans succès l’assimilation des francophones dans la population anglophone. À partir de ce moment, l’Église catholique romaine du Canada-Est, puis surtout du Québec, devient progressivement l’institution la plus forte parmi les Canadiens français, une situation qui perdure jusque dans les années 1960.

Dans les autres colonies britanniques d’Amérique du Nord, en particulier le Haut-Canada (aujourd’hui l’Ontario), mais aussi les colonies maritimes, la période à partir de la fin du XVIIIe siècle est marquée par une immigration importante et régulière. Au départ, cette immigration provenait en grande partie des États-Unis récemment indépendants ; ces immigrants ont apporté une nouvelle diversité religieuse au territoire, composé principalement de méthodistes, de congrégationalistes, de baptistes et d’autres dissidents - du point de vue de l’Église d’Angleterre. Après la guerre de 1812 entre les Britanniques et les nouveaux Américains, la politique coloniale a changé pour encourager la source d’immigration dominante à se déplacer vers les îles britanniques, notamment l’Irlande, et l’Europe (du Nord-Ouest). L’immigration irlandaise a été particulièrement importante - et en grande partie catholique - à la suite des famines de pommes de terre de la fin des années 1840. La proportion de la population canadienne qui est catholique, en constante augmentation, est de moins en moins concentrée dans la population francophone.

Au même moment, dans les régions anglophones de l’Amérique du Nord britannique, le nombre et l’influence croissants des protestants qui n’appartenaient pas à l’Église établie ont conduit, vers 1850-55, au démantèlement de l’Église d’Angleterre (et de l’Église d’Écosse). S’il subsistait une sorte d’établissement fantôme, il se composait néanmoins de plus en plus d’un petit nombre d’églises protestantes, notamment les églises anglicanes (comme on finit par les appeler), presbytériennes et méthodistes.

D 20 juin 2017    APeter Beyer

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