eurel     Données sociologiques et juridiques sur la religion en Europe et au-delà

2015

  • Octobre

1. Proposition infructueuse concernant la séparation de l’Eglise et de l’État

Le 6 octobre, les députés de l’opposition Daniel Krajcer, Martin Chren, Juraj Miškov et Jozef Kollár (tous sans affiliation politique) ont proposé une modification de la loi relative à l’impôt sur le revenu, visant à instaurer la séparation financière de l’État et de l’Eglise ainsi qu’à modifier le mécanisme de financement applicable depuis 1949. Leur proposition n’a pas été approuvée par le Parlement. Les députés avaient proposé de transformer le dispositif de financement indirect en mécanisme direct par le biais d’une affectation fiscale ; il en aurait résulté une relation directe entre les citoyens, les Eglises et les organisations caritatives. L’argent non affecté à une Eglise particulière aurait été versé à un nouveau Fonds de reconstruction du patrimoine culturel. Le Fonds aurait utilisé les moyens financiers acquis pour reconstruire les monuments culturels nationaux, tant ecclésiastiques que laïques, en veillant à une répartition équitable de ces moyens entre les deux branches. La majorité parlementaire a décidé de ne pas modifier le mécanisme de financement des Eglises. Celles-ci resteront donc financées par le budget de l’État.

2. Alliance pour la Famille influence les politiques

Les organisateurs de la Marche nationale pour la Vie ont approché les partis politiques le 8 octobre et leur ont demandé d’inclure leurs propositions dans leurs programmes électoraux. Trente propositions spécifiques se concentrent sur trois domaines : l’amélioration du statut juridique de la protection de la vie, l’amélioration de l’aide aux enfants à naître et aux femmes enceintes à risque d’avortement, ainsi que l’amélioration de la politique familiale et du statut des familles avec enfants. Les organisateurs de la Marche prévoient d’analyser les programmes électoraux après leur publication et de préparer des recommandations pour les électeurs sur la base de cette analyse. Des représentants des manifestants ont demandé au Président, au Premier ministre et au chef du Parlement de se réunir.

3. Enquête sur l’acceptation du partenariat enregistré

Le 8 octobre, les résultats de l’enquête menée par l’agence de sondage Focus sur l’acceptation du partenariat homosexuel enregistré depuis août 2015 ont été publiés. La majorité des citoyens ont indiqué être favorables à des « partenariats de vie » qui seraient officiellement approuvés par l’État, pour des personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas se marier. La question était la suivante : « Accepteriez-vous que les couples qui ne veulent pas ou ne peuvent pas se marier puissent avoir la possibilité de conclure un partenariat de vie approuvé par l’État, qui réglerait les questions pratiques de leur coexistence (en particulier leurs droits et responsabilités partagés) comme le proposent plusieurs autres pays européens ? » 50,4 pour cent des personnes interrogées ont répondu oui. L’enquête a été commandée par la plateforme Life Partnership, composée de 39 ONG qui promeuvent cette idée.

4. Manifestation contre le partenariat enregistré

Le 14 octobre, l’association civique Alliance pour la Famille (AZR) a exprimé son inquiétude quant aux mesures graduelles prises par le parti au pouvoir, le Smer, qui doivent conduire à l’introduction de partenariats enregistrés entre personnes de même sexe et qui sont généralement associés à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels. Le Mouvement démocrate-chrétien (KDH) a également demandé au Ministre de la Justice Tomáš Borec d’arrêter le Plan d’action pour les LGBTI pour les années 2016-19, qui entre en phase de discussion au sein de divers ministères. Le ministère de la Justice a réagi en déclarant que le plan d’action LGBTI ne contenait aucune proposition cherchant à introduire l’établissement de partenariats enregistrés ni de modification visant le processus d’adoption. Les conservateurs affirment également que les gauchistes ont l’intention de rendre punissable le « discours haineux ». Ce point concerne les déclarations pouvant être qualifiées d’homophobes par la Cour. Le parti d’opposition KDH a adopté une position identique et a affirmé que le plan d’action violait les droits des parents. Il a exprimé son désaccord quant à l’information des enfants au sein des écoles sur ce qu’on appelle l’identité de genre. Le chef du KDH Ján Figeľ a également envoyé une lettre au ministre de la Justice, lui demandant de mettre un terme à toute nouvelle mesure dans la préparation du document. Le chef des chrétiens écrit dans sa lettre : « Le document continue à créer des droits spéciaux, privilégiés et supplémentaires pour un groupe restreint de personnes, basés sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre ».

5. Abdication de l’archevêque Imrich

La Conférence des évêques de Slovaquie a confirmé le 15 octobre l’abdication de l’évêque Andrej Imrich. Il s’agit de l’événement le plus grave au sein du personnel de l’Eglise slovaque depuis que Robert Bezák a été démis de ses fonctions d’archevêque de Trnava en été 2012. Imrich, 67 ans, n’a pas abdiqué en raison de son âge, la limite d’âge pour l’abdication obligatoire des évêques étant fixée à 75 ans. Si des raisons de santé peuvent expliquer sa décision, diverses sources affirment qu’il a choisi d’abdiquer en raison de son désaccord avec la direction du diocèse.

6. Décès du Cardinal Korec

L’évêque émérite de Nitra et Cardinal Ján Chryzostom Korec est décédé à Nitra le 24 octobre, à l’âge de 91 ans. Il a été le premier représentant slovaque à être membre du Collège des cardinaux. Le régime communiste l’avait condamné à 12 ans de prison pour trahison en raison de ses activités religieuses. Après sa libération, il a travaillé comme réparateur d’ascenseurs. Après la Révolution de velours et la chute du régime communiste en 1989, il est devenu recteur du séminaire des prêtres de Bratislava. Il a plus tard été nommé évêque du diocèse de Nitra par le pape Jean-Paul II, le 6 février 1990. Korec a été nommé cardinal par le même pape le 28 juin 1991. Il a été à la tête du diocèse de Nitra jusqu’en 2005. Le président de la République slovaque Andrej Kiska, le premier ministre Robert Fico, le président du Conseil national de la République slovaque Peter Pellegrini et d’autres représentants du gouvernement et de la vie politique ont assisté au service funèbre, qui a eu lieu le 31 octobre.

7. L’avortement réservé aux mères en situation de risque

Le 28 octobre, les députés Štefan Kuffa, Marián Kvasnička et Jozef Mikloško ont proposé un amendement à la Constitution, visant à interdire tout avortement volontaire, euthanasie et suicide assisté, toute intervention provoquée entraînant la division des ovules humains, l’insémination artificielle, la reproduction assistée et les partenariats enregistrés. Ils ont ainsi déposé 68 amendements à la Constitution lors de la session du Conseil national. Dans une proposition connexe, ils demandent la suppression de la loi actuelle sur l’avortement provoqué. Les députés de l’opposition n’acceptent l’avortement que dans les cas où la vie de la mère est en danger. En outre, les députés exigent l’interdiction des grossesses prolongées, des pratiques eugéniques à l’égard des personnes et des enfants à naître, des techniques de procréation assistée par une tierce partie, ou de tout clonage de personnes et d’enfants à naître. Dans le cadre de l’interdiction proposée des partenariats enregistrés, ils demandent l’inclusion de la phrase suivante dans la Constitution : « L’ordre juridique de la République slovaque ne peut conférer à toute autre forme de cohabitation que le mariage et à toute autre personne que les époux et épouses une protection spéciale, des droits spéciaux et des devoirs spéciaux que l’ordre juridique de la République slovaque accorde au mariage, à l’époux et à l’épouse. Le partenariat enregistré est interdit. »

  • Septembre

1. L’Armée du Salut en Slovaquie

Le 5 septembre, le mouvement chrétien de l’Armée du Salut a officiellement commencé ses actions en Slovaquie. Il est censé fournir des services sociaux et religieux. Jusqu’à cette date, il fournissait des services en Slovaquie par l’intermédiaire d’une organisation civique. L’Armée du Salut travaille au sein de trois localités - à Bratislava, Plavecký Štvrtok ainsi qu’à Galanta. Elle a déjà été présente en Slovaquie en 1921 après avoir fondé sa première congrégation. En 1950, le régime communiste a mis fin à ses activités. Après avoir tenté de rétablir ses activités durant la République fédérale tchécoslovaque en 1990, elle a entamé des négociations avec des représentants de l’État slovaque pour rendre ses activités légales. Cependant, ces tentatives ont été interrompues par la séparation de la République. En 2013, deux volontaires de l’Armée du Salut ont posé les bases de son travail contemporain en Slovaquie. Au cours de la même période, l’Armée du Salut a été contactée par une organisation civique, The Word of Life, qui lui a demandé de prendre en charge les services et le travail effectués par l’Armée du Salut dans les quartiers roms. La législation slovaque ne permet pas à l’Armée du Salut de s’enregistrer en tant qu’église, car elle n’a pas atteint un nombre suffisant de membres. Elle a donc été enregistrée comme organisation civique en août 2014.

2. Soutien officieux de l’église catholique aux réfugiés

A l’occasion de la célébration de Notre-Dame des Sept Douleurs, le 15 septembre, l’archevêque Cyril Vasiľ a appelé les croyants qui ont participé au pèlerinage traditionnel de Šaštín à ne pas laisser l’insensibilité se cacher derrière un faux patriotisme, des étiquettes pseudochrétiennes ou la peur. Au cours de l’homélie prononcée pendant la messe de Šaštín, Vasiľ a souligné : « En regardant l’état de notre société ces derniers mois, nous remarquons avec surprise comme nous pouvons facilement et rapidement supprimer de nos cœurs la sympathie, la générosité, la solidarité », selon des propos rapportés par l’agence SITA. « Il suffit de voir comment, en quelques semaines, l’afflux d’une peur sans cœur a changé le sentiment humain général au sein d’une nation qui a toujours été considérée comme généreuse. » Il a souligné qu’au cours des derniers mois, nos cœurs avaient été endurcis par la peur tant à l’égard des personnes qui frappent à notre porte, des réfugiés, qu’il s’agisse de terroristes, spéculateurs ou non. Selon ses propres mots, nous avons oublié que nous avions nous-mêmes émigré à cause de la pauvreté et de la pression politique et que, de nos jours aussi, les Slovaques recherchent une vie meilleure à l’étranger.

3. Le Premier ministre Fico a refusé la séparation de l’Eglise et de l’État

Le 17 septembre, le journal en ligne Aktualne.sk rapportait la déclaration du Premier ministre refusant la séparation de l’Eglise et de l’État. Le Premier ministre Robert Fico a annoncé ses décisions à l’occasion d’une conférence théologique intitulée « Réforme et politique » organisée par l’Eglise protestante de la Confession d’Augsbourg à Trnava. Selon Fico, ce sont surtout les politiciens de l’opposition, à la recherche de complots ou de problèmes, qui s’expriment en faveur de la séparation de l’Eglise. Il a déclaré : « Dans notre État, nous avons besoin de paix et de stabilité, ainsi que d’une relation bien équilibrée entre l’État et les différences Eglises et sociétés religieuses », ajoutant qu’il existe un dialogue de premier ordre entre son gouvernement et la communauté religieuse. Cela est naturel selon lui, puisque le parti Smer au pouvoir adhère à des valeurs sociales et démocratiques. Il a exprimé ses remerciements pour le grand nombre d’activités menées en Slovaquie par les églises individuelles - allant de l’éducation à la charité en passant par l’assistance. « Cette symbiose doit se poursuivre », a déclaré Fico. Le Premier ministre a évoqué l’approche adoptée par les communautés religieuses quant à la question de l’immigration, précisant que ces communautés « fournissent certaines compétences en matière d’intégration volontaire des immigrants ». Pour finir, M. Fico a rappelé que les individus qui partagent un mode de vie et des traditions similaires s’adaptent plus facilement. « Je reste convaincu qu’un chrétien syrien est beaucoup plus proche de nous qu’un musulman syrien, qui poursuit une spiritualité complètement différente » (plus d’informations sur Aktuality).

4. Marche Nationale pour la Vie

Malgré de réelles discussions et protestations contre la corruption ou l’immigration, des milliers de personnes ont participé à la deuxième Marche Nationale pour la Vie qui s’est tenue à Bratislava le 20 septembre. Selon les organisateurs, l’événement, dont l’objectif déclaré était de faire pression pour modifier la législation relative à la protection de la vie et d’aider les femmes enceintes en situation de crise et dans le besoin, a réuni entre 70 000 et 80 000 personnes venant de Slovaquie, d’Autriche et de la République tchèque. Organisée par la Conférence des évêques de Slovaquie (KBS) et soutenue par des dizaines d’organisations chrétiennes, dont Alliance pour la Famille (qui a organisé le référendum infructueux de février sur les questions familiales), la marche comportait une série d’événements dans le centre de la capitale. Les organisateurs ont également appelé les responsables publics, en particulier les députés, le gouvernement, le Président et les autres institutions de l’État, à créer des conditions législatives nécessaires à la protection de la vie humaine ainsi que du lien unissant un homme et une femme, à créer des mécanismes et des conditions économiques et sociales permettant aux familles de donner naissance à des enfants et à les élever, et à soutenir les institutions pour aider les familles dans le besoin et les femmes enceintes.

5. Nouveau président métropolite de l’Église catholique slovaque

Les 20 et 21 septembre, la Conférence des évêques de Slovaquie a organisé une réunion à laquelle ont assisté quinze évêques catholiques, qui ont choisi parmi eux de nouveaux fonctionnaires pour faire partie de la Conférence des évêques. Mgr. Stanislav Zvolenský a de nouveau été élu président de la Conférence des évêques. Son mandat est d’une durée de trois ans. La fonction de vice-président sera exercée par l’archevêque de Košice, le métropolite Mgr. Bernard Bober, également pour les trois années à venir.

6. La Rainbow Pride à Košice

La Rainbow Pride s’est déroulée le 26 septembre avec le slogan « The Rainbow Connects Us » (« L’arc-en-ciel nous réunit ») à Košice. Environ 200 participants, principalement des jeunes, ont assisté à la marche qui a eu lieu dans la même ville que la Marche nationale chrétienne pour la vie organisée deux ans auparavant. Un groupe d’opposants attendait les manifestants, mais l’événement s’est déroulé sans incident. Le défilé avait pour objectif de mettre en avant le soutien aux droits de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuelle (LGBTI) et de les rendre plus visibles pour le public.

  • Août

La Slovaquie ne s’ouvre qu’aux réfugiés chrétiens

Le 20 août, le gouvernement de la République slovaque a déclaré accueillir les migrants en difficulté en provenance de Syrie et d’autres pays dans le cadre du programme de l’Union européenne, pour partager le poids de l’arrivée de 40 000 nouveaux arrivants sur le continent. Il a également précisé que seuls des chrétiens, et non des musulmans, seraient acceptés au sein du pays.

  • Juillet

Proposition d’un nouveau jour férié

Les députés du Parlement de l’Union démocratique et chrétienne slovaque (SDKÚ) ainsi que Peter Osuský du parti Liberté et Solidarité (SaS) ont proposé un amendement visant une loi relative aux journées de commémoration. Selon leur proposition, la journée commémorative du 28 octobre 1918, qui marque la création de la Tchécoslovaquie, aurait dû devenir jour férié en hommage à Milan Rastislav Štefánik, un Slovaque qui a joué un rôle important dans la création d’un État commun aux Tchèques et Slovaques en 1918. Le nouveau jour férié devait s’appeler la « Journée d’hommage à l’œuvre de Milan Rastislav Štefánik – Création de la Tchécoslovaquie ». Les députés ne voulaient pas augmenter le nombre de jours fériés mais seulement reléguer la Journée de la Constitution, célébrée le 1er septembre, à une simple journée commémorative, en faisant ainsi un jour de travail. Cette proposition n’a pas été acceptée par le Parlement.

  • Juin

1. Audit au sein de l’Université catholique de Ružomberok

La société KPMG a souligné dans son rapport de nombreuses défaillances managériales graves, une gestion inefficace et un comportement immoral dans la gestion de l’Université catholique de Ružomberok au cours de la période 2010-2013. La Conférence des évêques de Slovaquie (KBS), qui a fondé l’université publique confessionnelle financée par l’État, a demandé un audit après le versement de primes, dont le montant total s’élevait à 114 028 euros, à six employés de l’université en 2013. Les primes allaient de 10 000 à 30 000 euros (le salaire moyen au sein des universités slovaques est d’environ 1 000 euros par mois). Des inspections internes et des audits antérieurs d’entreprises externes ont révélé plusieurs cas de fraude possible. La police a également enquêté. En outre, il a été remarqué qu’un nombre important de diplômes postdoctoraux avait été décerné dans une courte période, et que de nombreux récipiendaires de ces titres étaient originaires de Pologne. Les médias polonais ont rapporté l’affaire en évoquant des frais universitaires contraires à la loi ainsi qu’une falsification des documents officiels relatifs aux paiements.

2. Décision sur le différend concernant l’archevêque Sokol

Dans le cadre du conflit opposant l’archevêque de Trnava Ján Sokol et l’éditeur de l’hebdomadaire Týždeň, le sénat de la Cour constitutionnelle slovaque a décidé que les droits de Ján Sokol avaient été violés. Sokol, qui était enregistré en tant qu’agent des services secrets de l’époque communiste (ŠtB), a transféré un demi-milliard de couronnes slovaques (environ 15 millions d’euros) provenant de la vente de biens ecclésiastiques sur le compte de l’ancien agent du ŠtB Štefan Náhlik. Sokol, qui a poursuivi l’éditeur de Týždeň, réclamait 50 000 euros de dommages immatériels. Štefan Hríb, rédacteur en chef de Týždeň, a écrit en mai 2009 que l’argent provenait de la vente du terrain du supermarché Tesco de Zlaté piesky, à Bratislava, qui appartenait aux biens de l’Eglise. Sokol a nié le montant dès le début et a affirmé que personne n’avait reçu de commission occulte dans le cadre de la vente.

  • Mai

1. Décision sur la liberté d’expression

Le bureau du procureur de district de Prešov (capitale régionale de l’est de la Slovaquie) a considéré l’homélie du prêtre catholique grec Rastislav Baka, prononcée le 14 janvier avant le référendum sur la famille de février 2015, comme non haineuse et ne violant aucune loi de la Slovaquie. La station de radio régionale Radio Regina, qui fait partie du service public RTVS, a refusé de diffuser l’homélie avant le référendum, estimant que celle-ci enfreignait les règles de diffusion. Radio Regina a refusé de diffuser son homélie qui, selon elle, faisait état d’un discours de haine à l’encontre des homosexuels. L’Eglise catholique grecque demande désormais des excuses à RTVS. La décision du procureur permet également à Baka de demander réparation des dommages causés, mais le prêtre a déjà déclaré qu’il ne le ferait pas. De son propre aveu, il n’a fait que répondre aux événements de la société par son homélie, ajoutant qu’il pardonnait à ceux qui lui avaient nui avec leurs déclarations. Le service public RTVS a souligné que le bureau du procureur s’intéressait aux actions d’une personne spécifique, plutôt qu’à une violation de droits par RTVS. Bien que l’homélie n’ait violé aucune règle, cela ne signifie pas que sa diffusion n’aurait enfreint aucune des lois que RTVS se doit de respecter.

2. Des évêques rendent visite à leur ancien collègue au Vatican

Le service de presse de la Conférence des évêques slovaques (KBS) a souligné le 17 mai 2015 que la rencontre de l’archevêque de Trnava, Mgr Róbert Bezák, accompagné du cardinal de Prague Miroslav Vlk, le 10 avril au Vatican était de nature privée.

3. Manifestation contre la limitation de la liberté

Quelques mois seulement après l’échec du référendum sur la famille, Alliance pour la Famille (AZR) a publié sa déclaration sur la décision du Parlement, qui a refusé d’accorder aux parents et aux enfants le droit de refuser de suivre des cours d’éducation sexuelle. Cette proposition faisait partie de deux projets d’amendements soumis au parlement par l’opposition politique. Alliance pour la Famille (AZR) considère qu’en agissant ainsi, on censure les libertés des parents. Les députés du Peuple ordinaire et des personnalités indépendantes (OĽaNO), qui ont soumis l’un des projets de loi, ont voulu rendre volontaire la participation à la séance de discussion sur l’euthanasie. Ils ont proposé que les absences ne soient pas sanctionnées, ou qu’elles soient compensées par une présence lors de discussions concernant d’autres sujets. Ce dernier projet de loi, soumis par l’ancien député Alojz Hlina, ex-OĽaNO, suggérait que l’école doive informer les parents de son intention d’augmenter le nombre de cours d’éducation sexuelle. Alliance (AZR) a répondu que le refus des deux amendements signifiait que la décision du parlement ignorait les exigences de près de 900 000 personnes qui, lors du référendum de février sur la famille, avaient exprimé leur accord avec la proposition affirmant que les écoles ne pouvaient pas exiger que des élèves suivent les cours sur le comportement sexuel et l’euthanasie.

  • Avril

1. Visite du Président au Vatican

Le président de la République slovaque Andrej Kiska a effectué une visite au Vatican le 9 avril 2015. Il a été reçu en audience par le pape François quelques jours seulement avant le 25e anniversaire du rétablissement diplomatique des relations entre le Saint-Siège et la République fédérative tchèque et slovaque, le 19 avril 1990, à la suite de la première visite du pays par Jean Paul II. Il a ensuite rencontré Mgr. Antoine Camilleri, sous-secrétaire aux relations avec les États, au Secrétariat d’État. Au cours des débats, les relations bilatérales scellées par les accords en vigueur et par le dialogue fructueux entre l’Eglise et les autorités civiles ont été jugées satisfaisantes (plus d’informations sur News.Va). Selon le communiqué de presse du Bureau du Président : « La visite officielle d’Andrej Kiska au Vatican confirme le haut niveau des relations entre la République slovaque et le Vatican, ainsi que la [relation entre] l’État et l’église catholique en Slovaquie ». La visite avait pour objectif d’évaluer l’état actuel de la coopération mutuelle et de mettre en avant de nouvelles possibilités d’amélioration (plus d’informations sur Slovak Spectator).

2. Rencontre d’un archevêque slovaque destitué avec le Pape

Le Pape François a reçu le 10 avril 2015 Robert Bezák, archevêque slovaque destitué. Les informations concernant la réception ont été transmises par le centre de presse du Vatican et le serveur Vatican Insider. Tous deux sont restés muets quant au sujet de la discussion qui a pris place entre le pape et Bezák. L’archevêque populaire de Trnava Robert Bezák a été démis de ses fonctions par le prédécesseur du Pape François, Benoît XVI, en 2012. Dans une déclaration officieuse, l’Eglise critiquait la présence de prêtres homosexuels dans son entourage ainsi que sa position sur certaines questions ecclésiastiques. Le Vatican avait également émis certaines objections à ce que Bezák porte fréquemment des habits civils, affirmant que cela discréditait la tenue vestimentaire de l’Eglise. Mais le Vatican n’a reçu aucune raison officielle justifiant la révocation de Bezák. Le président slovaque Andrej Kiska a également parlé de Bezák avec le pape François lors de sa première visite au Vatican, la veille de cette rencontre. Kiska n’a pas donné de détails sur le contenu de ses discussions avec le pape sur cette question (plus d’informations sur Prague Post).

  • Février

1. Référendum sur le mariage homosexuel et la parentalité

Le 7 février 2015, un référendum sur le mariage homosexuel, l’adoption d’enfants par des couples homosexuels et l’éducation sexuelle a été organisé. La décision a été prise par le Président de la République slovaque le 27 novembre 2014, après que la Cour constitutionnelle ait déclaré que trois des quatre questions proposées par les initiateurs n’étaient pas incompatibles avec la Constitution de la Slovaquie. En réponse à la contestation constitutionnelle, le groupe évangélique américain Alliance Defending Freedom a déposé un mémoire devant le tribunal slovaque.
Les critiques affirment que le référendum a été promu par des organisations religieuses et conservatrices, visant à empêcher les couples homosexuels d’obtenir plus de droits. Le référendum a été lancé en 2014 après qu’Alliance pour la Famille, groupe majoritairement soutenu par l’Eglise catholique, ait recueilli 400 000 signatures appelant à un vote sur la loi. La Conférence des évêques de Slovaquie a organisé des rassemblements contre l’avortement et l’euthanasie (le dernier en septembre 2014), qui ont massivement soutenu ce mouvement.
Malgré le soutien du Pape François aux groupes conservateurs et à des dépenses de campagne à hauteur de 110 000 euros, le référendum a échoué : seuls 21,4 % des citoyens ont voté. Par conséquent, le référendum a été déclaré nul (la participation doit être d’au moins 50 %).
Les partisans du référendum ont fait campagne principalement dans les Eglises, la Conférence des évêques de Slovaquie collectant des fonds pour la campagne. Le vote a coûté plus de 6,3 millions d’euros et a conduit les groupes conservateurs à dépenser environ 110 000 euros en publicité. La plateforme d’activisme chrétien conservateur CitizenGo, dirigée par Brian S. Brown, le fondateur américain de la National Organisation for Marriage, a soutenu le référendum.
En juin 2014, le Conseil national de Slovaquie a modifié la Constitution du pays afin de refuser spécifiquement aux couples de même sexe les protections juridiques associées au mariage.
Trois questions ont été posées aux électeurs :
 Convenez-vous que seul un lien entre un homme et une femme peut être appelé mariage ?
 Êtes-vous d’accord pour dire que les couples ou groupes homosexuels ne devraient pas être autorisés à adopter et à élever des enfants ?
 Êtes-vous d’accord pour dire que les écoles ne peuvent pas exiger que les enfants participent au cours d’éducation sexuelle ou à l’euthanasie, si les enfants ou leurs parents ne sont pas d’accord ?
Les groupes LGBT slovaques, plus petits et moins organisés que leurs opposants, ont encouragé les gens à ne pas voter, de peur que les efforts des partisans du « non » donnent lieu à un taux de participation supérieur à 50 %.

Résultats du référendum (déterminés selon 21,4 % des voix) :

Question Pour Contre Nul/blanc Total Electeurs
inscrits
Participation
Votes % Votes %
Question 1 – mariage 892,719 94.50 39,088 4.13 12,867 944,674 4,411,529 21.41
Question 2 – adoption 873,224 92.43 52,389 5.54 19,061
Question 3 – éducation sexuelle 853,241 90.32 69,349 7.34 22,084
Source : Statistical Office of the Slovak Republic

Pour en savoir plus sur le référendum ainsi que sur les débats qui l’ont précédé et suivi, voir Wikipedia.

2. Discussions sur la séparation des Eglises et de l’État

Juste après ce référendum, en février 2015, des initiatives civiques et un débat public sur la séparation de l’État et des Eglises, ou du moins sur leur séparation financière, ont commencé en Slovaquie.

D 17 novembre 2015    AMiroslav Tížik

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