eurel     Données sociologiques et juridiques sur la religion en Europe et au-delà

2014

Février 2014 : des modifications des procédures d’abattage des animaux provoquent un débat impliquant les minorités religieuses au Danemark

Une interdiction de l’abattage des animaux sans étourdissement préalable, à savoir sans insensibilisation de l’animal avant la mise à mort, a fait l’objet d’un débat en 2013. Le ministre de l’Agriculture a proposé que cette pratique soit interdite, et l’interdiction a été mise en application le 17 février 2014.
Ces nouvelles réglementations sont résumées sur le site Internet du ministère (en danois) :

« Le 17 février 2014, un décret imposant l’étourdissement préalable avant l’abattage pratiqué selon des préceptes religieux a été mis en application. Selon ces réglementations, l’abattage des animaux selon un rituel religieux est autorisé à condition que l’animal soit d’abord étourdi. De nombreux animaux sont abattus selon le rite halal au Danemark, mais cela n’a pas été fait sans étourdissement préalable depuis les dix dernières années. Avec cette nouvelle réglementation, le Danemark s’inscrit dans le sillage d’un certain nombre d’autres pays européens, dont la Norvège et la Suède, qui ont des dispositions similaires sur l’étourdissement préalable à l’abattage. L’importation de viande d’animaux abattus sans étourdissement préalable reste autorisée. »

Le débat médiatique sur l’interdiction a principalement abordé des questions relatives aux minorités religieuses, notamment juive et musulmane, de même que l’accès de ces groupes à de la viande issue d’animaux abattus conformément à leurs rituels religieux. Les mandéens, une très petite minorité, sont également concernés par le débat. Les mandéens sont les seuls à avoir fait précédemment une demande officielle d’autorisation pour l’abattage sans étourdissement préalable. Selon les médias, aucun groupe musulman ou juif n’a fait de demande officielle. L’un des arguments en faveur de l’interdiction est qu’elle n’affecte pas la vie de ces groupes, puisqu’ils ne pratiquaient de toute façon pas cette méthode d’abattage désormais interdite. En réponse au débat, le ministre a affirmé que la modification de la loi était principalement liée à des considérations relatives au bien-être des animaux. En outre, il a souligné que l’interdiction ne concernait pas l’ensemble de la procédure d’abattage rituel, mais uniquement la question spécifique de l’absence d’insensibilisation.
Ces discussions peuvent être rattachées aux débats en cours sur la viande halal dans les institutions publiques au Danemark. Ils font suite à la crise de 2013 dite « crise des boulettes de viande », au cours de laquelle la question de la viande de porc servie dans les institutions publiques, comme les écoles maternelles et les hôpitaux, a été soulevée. La réaction internationale s’est concentrée sur la protection des droits des minorités religieuses, comme le montrent les articles dont les liens sont indiqués plus bas.

Pour les articles concernant le débat médiatique, voir :
- ethik (en danois, titre en anglais « Ritual slaughter – the Minister does not understand criticism of ban »),
- Berlingske (en danois, titre en anglais : "Ban on slaughter received well by Venstre" [Danish Liberal Political Party])
- le Jerusalem Post (en anglais).

According to the media debate, no Muslim or Jewish groups have applied, and one of the arguments of the ban has therefore been that it will not affect the lives of these groups since they were not relying on the now banned slaughtering practice

D 3 mars 2014    AMarie Vejrup Nielsen

CNRS Unistra Dres Gsrl

Suivez nous :
© 2002-2024 eurel - Contact