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Les musulmans

Il est difficile de définir le nombre de musulmans en France ; le chiffre couramment accepté est de 4 à 5 millions de personnes, soit environ 7 % de la population. Cette population est en majorité composée de personnes originaires du Maghreb (2 900 000) dont 1 550 000 d’Algérie, 1 000 000 du Maroc et 350 000 de Tunisie, sans compter les Harkis (et leurs descendants qui sont citoyens français (450 000). En outre, il y a également des musulmans issus de Turquie (350 000), d’Afrique SubSaharienne (250 000), des Mahorais qui sont citoyens français (124 450) et des personnes issues du Moyen-Orient (100 000).

La première arrivée de musulmans remonte officiellement à 1870 ; elle se fit pour des raisons militaires (conflit opposant la France à l’Allemagne puis, plus massivement encore, premier conflit mondial en 1914-1918). Il s’agit d’une présence ponctuelle de troupes coloniales, qui reste inférieure à 100 000 personnes.
Le début des années 1920 verra le début d’une immigration économique principalement liée à l’essor du secteur du bâtiment (reconstruction) et de l’industrie. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, l’essentiel de la main d’œuvre immigrée reste cependant constituée d’européens.
Lors des trente glorieuses (1945-1974, essor économique généralisé en France au sortir de la guerre), l’immigration en provenance du monde musulman devient massive, surtout en provenance du Maghreb et notamment de l’Algérie (le nombre est multiplié par dix en trente ans). Les Marocains et les Turcs émigreront massivement dans les années soixante-dix.
A partir de 1974, l’Etat français entreprend officiellement de décréter la fin de l’immigration, lance la politique d’aide au retour et surtout celle du regroupement familial qui transformera l’immigration de main d’œuvre en une immigration de peuplement.
Depuis lors, le nombre d’étrangers demeure stable : le nombre des Algériens a continué de progresser jusqu’en 1982 pour ensuite diminuer durant la décennie 1990, alors que les Marocains et les Turcs ont continué d’émigrer régulièrement durant la même période.

Depuis novembre 1999, une vaste consultation est engagée entre le Ministère de l’Intérieur, les fédérations islamiques nationales, des mosquées régionales et quelques personnalités musulmanes qualifiées. Elle vise à :
 dresser un état des lieux des problèmes que rencontrent les musulmans dans l’exercice quotidien de leur culte et des éventuelles solutions à apporter
 déboucher sur une organisation fédérative représentative de l’islam au plan national.
Au terme d’un accord cadre adopté en mai 2001 en par l’ensemble des participants à ce processus consultatif, a été décidé l’organisation, à l’échelon de chaque région de France d’élections à partir des lieux de culte de délégués régionaux (nombre variant en fonction de la superficie de la mosquée) qui, à leur tour désigneront les membres d’un Conseil Français du Culte Musulman, organe collégial représentant le culte musulman à l’échelon national.
L’élection du Conseil français du culte musulman a eu lieu en avril 2003.

D’après le sondage C.S.A.- L’Actualité religieuse dans le Monde de 1994, il semble que globalement l’image des musulmans dans la société française s’améliore (31% des Français sont favorables à la construction de mosquées et 64% ne sont pas opposés à l’élection d’un maire musulman dans leur commune). Dans le même temps, la perception de l’islam demeure toujours brouillée.

Pour plus d’information, voir :
 ZWILLING Anne-Laure, "France", in O. Scharbrodt et al. (ed.), Yearbook of Muslims in Europe volume 11, Leiden, Brill, 2019, p. 247-269.
 GODARD Bernard, La question musulmane en France. Paris : Fayard, 2015.
 GOULET, Nathalie et André REICHARDT, De l’Islam en France à un Islam de France, établir la transparence et lever les ambiguïtés, mission d’information du Sénat "sur l’organisation, la place et le financement de l’Islam en France et de ses lieux de culte", Sénat, 5 juillet 2016.

Voir aussi : Martine Cohen, Samuel Everett, Panorama des initiatives en faveur du dialogue judéo-­musulman, 2020.

D 4 septembre 2017    AFranck Frégosi

CNRS Unistra Dres Gsrl

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