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Pratique religieuse

Évolution de la pratique religieuse

L’activité principale des Églises catholique romaine et réformée reste le service religieux, bien qu’il soit de moins en moins fréquenté. Seulement 13,9 % des catholiques et 5,1 % des protestants vont à l’église tous les dimanches. Ces proportions sont très différentes dans les Églises évangéliques libres, où 82,2 % des croyants assistent à l’office tous les dimanches.

Aujourd’hui encore, le fait d’être baptisé représente la norme en Suisse : 96,4 % de tous les Chrétiens vivant en Suisse se déclarent baptisés, dont une petite minorité seulement lorsqu’ils étaient adultes.

Dans l’Église catholique romaine, la Communion est pratiquée durant chaque messe. De plus, il existe une "Première" communion qui doit être précédée d’une confession et se fait à l’âge de 9-10 ans. Quant à la Confirmation, également considérée comme un sacrement, elle est administrée aux enfants à l’âge de 12-13 ans. Dans l’Église réformée, la Communion se pratique moins souvent, la fréquence pouvant varier. Par exemple, dans la tradition de Zwingli, elle a lieu seulement quatre fois par an. De nos jours, pour des raisons théologiques, l’Église réformée accorde souvent aux enfants et adultes non-baptisés la permission de se joindre à l’acte de communion. Les réformés confirment les enfants de 15-16 ans, mais ils ne considèrent pas cet acte comme un sacrement. Ils estiment qu’il s’agit simplement d’un acte de foi public. Dans ces deux Églises, ces rites, qui étaient autrefois perçus comme une socialisation interne, doivent de plus en plus être compris comme une forme de mission dans une société sécularisée.

Aujourd’hui en Suisse, le mariage est une affaire de droit civil. Il peut être suivi d’un mariage à l’église, mais cela n’est pas nécessaire. Le pourcentage de personnes mariées en Suisse est en train de chuter : 1989 = 60,5 % / 1999 = 50,9 %. Et parmi le nombre total de mariages, le pourcentage des mariages chrétiens observe la même tendance à la baisse : 1989 = 89,2 % / 1999 = 80,3 %. Nous pouvons observer dans ces mariages chrétiens une tendance à individualiser la cérémonie. En effet, les personnes qui désirent se marier à l’Église y introduisent des formes et des éléments de plus en plus personnels. Enfin, l’augmentation des mariages interconfessionnels montre bien la disparition des différences qui existaient autrefois entre les confessions.

En matière d’enterrement, aujourd’hui encore, la norme reste à la cérémonie religieuse en Suisse. Dans cet office également, nous pouvons sentir une tendance à la désinstitutionnalisation et à l’individualisation. En effet, le nombre de rituels ne faisant pas partie des normes de l’église et s’intégrant à la cérémonie religieuse augmente.

Autre rite important : le Jeûne. Traditionnellement, les Chrétiens jeûnent le vendredi. Cependant, il n’y a qu’une petite minorité de catholiques romains qui respecte cette règle. Les personnes qui jeûnent y voient de plus en plus un geste social, médical ou politique important, et plus seulement un acte de pénitence. De fait, beaucoup de gens le perçoivent comme un acte de solidarité avec les pauvres dans le monde. En plus de l’action de jeûner, les croyants gardent souvent l’argent qu’ils n’ont pas dépensé pour manger et en font don, soit à l’organisation catholique "Action de Carême", soit à celle de l’Église réformée "Brot für alle", qui luttent toutes deux contre la faim dans le monde.

Source des données :
 Projet FNSRS Nr. 12-52643.97 : Religion et lien social : construction et régulation des mobilisations religieuses. Directeur de projet : Roland J. Campiche ; Sondage représentatif de 1999.
 Campiche Roland, Dubach Alfred et al. (1992) Croire en Suisse(s). Lausanne : éditions l’Age d’Homme. Base : sondage représentatif de 1989.

Voir aussi : Monnot Christophe, "Mesurer la pratique religieuse. Différentes mesures, différents taux ? Analyse comparative à partir de la Suisse", Archives de sciences sociales des religions, avril-juin 2012, p. 137-156.

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez AJörg Stolz

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