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Autres dispositions

La religion de l’individu, facteur à considérer d’un point de vue juridique

Un principe général qui s’est développé au sein de la société suédoise au cours du 20e siècle veut que la religion soit considérée comme un élément privé. Aucun statut spécial ne devrait (...)

Un principe général qui s’est développé au sein de la société suédoise au cours du 20e siècle veut que la religion soit considérée comme un élément privé. Aucun statut spécial ne devrait permettre à la religion d’être prise en compte dans un contexte public. La sphère publique devrait être une zone laïque, sans religion, au sein de laquelle les individus sont traités de manière égale et sont supposés accepter les mêmes règles sociales, sans égard au sexe, à l’appartenance ethnique, aux origines culturelles ou aux croyances religieuses. Cette sphère publique laïque et religieusement neutre a toutefois connu une altération lente mais continuelle de ses caractéristiques. La société suédoise a davantage pris conscience de l’existence des cultures immigrantes et de la manière dont certaines de ces dernières considèrent la religion personnelle comme un élément à prendre en compte dans un contexte public. Cette attitude changeante est le résultat d’une immigration croissante, parallèlement à un changement culturel général délaissant des valeurs mettant en avant l’homogénéité sociale et le collectivisme en faveur d’idées subjectives se concentrant sur le respect de l’individualité, de la pluralité et de la diversité. Néanmoins, concernant les jours fériés, les effets de cette pluralité croissante et du démantèlement de l’Église n’ont pour l’instant entraîné aucun changement officiel, et aucune fête chrétienne n’a été rendue « laïque ». De même, aucune fête issue d’autres traditions religieuses n’a été officiellement ajoutée, bien que ces célébrations soient de plus en plus remarquées et rendues visibles dans les espaces publics, notamment les médias et les écoles, avec par exemple le ramadan musulman.
L’opinion générale est que l’observation religieuse appartient à la sphère privée, et aucune exception légale n’a été faite à ce jour concernant l’appartenance religieuse, excepté un cas unique. Celui-ci concernait les membres des témoins de Jéhovah qui, en 1966, ont tous été exemptés de l’obligation d’effectuer leur service militaire.

D 16 mai 2014    APer Pettersson

Le blasphème

Concernant la protection juridique, la Suède possédait, historiquement, une loi visant spécifiquement à protéger la religion du blasphème. Cette loi, introduite par le roi Éric XIV en 1563, a (...)

Concernant la protection juridique, la Suède possédait, historiquement, une loi visant spécifiquement à protéger la religion du blasphème. Cette loi, introduite par le roi Éric XIV en 1563, a donné lieu à différents textes jusqu’en 1949, où elle a été remplacée par une loi sur la « Paix de Foi », qui constituait une forme de restriction plus douce. En 1970, cette loi a été abolie et un nouveau texte sur « l’agitation contre un groupe spécifique de personnes » (SF 2002:906) a été introduit. Cette loi se concentrait sur les groupes minoritaires d’une « race, couleur de peau, origine nationale ou ethnique, confession ou orientation sexuelle » spécifique. Ainsi, ce n’est pas la religion en elle-même qui est protégée, mais le groupe d’individus qui y adhère. La foi est ici mise en parallèle avec l’appartenance ethnique ou l’orientation sexuelle. Le recours à cette loi a surtout été fait dans des cas relatifs aux troubles visant les populations juives et homosexuelles. Il n’existe actuellement aucune loi interdisant le blasphème en Suède.

D 16 mai 2014    APer Pettersson

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