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Minorités religieuses

Les groupes religieux présents en France

Cette rubrique commente la présence sociale des minorités religieuses présentes en France. Pour plus d’information sur les religions en France, voir la rubrique données socio-religieuses. Pour (...)

Cette rubrique commente la présence sociale des minorités religieuses présentes en France. Pour plus d’information sur les religions en France, voir la rubrique données socio-religieuses.

  • Pour plus d’information : consulter Mineurel , site d’information sur les minorités religieuses, pour la France.

D 26 septembre 2012    AAnne-Laure Zwilling

Les protestants

A partir de données extraites d’un cumul d’enquêtes réalisées entre juin 2003 et novembre 2004, l’IFOP fournit un certain nombre d’informations sur la sociologie des protestants en France. La (...)

A partir de données extraites d’un cumul d’enquêtes réalisées entre juin 2003 et novembre 2004, l’IFOP fournit un certain nombre d’informations sur la sociologie des protestants en France.
La minorité protestante ne se distingue plus autant qu’auparavant du profil des catholiques ou de l’ensemble des Français ; tant en termes d’âge, de sexe, de type d’agglomération que de catégorie socioprofessionnelle.
La part des cadres, professions intellectuelles et intermédiaires reste plus importante parmi les protestants que parmi l’ensemble des Français ou chez les catholiques ; on note également une très légère sous-représentation des catégories populaires. Malgré cela, la différence n’est plus très sensible.
L’IFOP attribue cette évolution à l’influence des mouvements évangéliques qui seraient parvenus à élargir l’assise traditionnelle du protestantisme en touchant des populations plus jeunes.

Pour en savoir plus, voir les informations sur la répartition géographique de la minorité protestante.

Les évangéliques

Si tout le monde reconnaît la croissance importante des mouvements protestants évangéliques, les avis divergent sur le nombre de leurs membres en France. Sébastien Fath l’estime à 350 000, voire 395 000 si l’on intégre toutes les Eglises évangéliques étrangères. Nicolas Ciarapica reprend et détaille tous les aspects de cette question dans une page web intitulée Combien y a-t-il vraiment d’évangéliques en France ?

Pour plus d’information : FATH Sébastien, Du ghetto au réseau : le protestantisme évangélique en France 1800-2005. Labor et Fides, 2005.

La Mission Evangélique Tsigane

Il existe en France aujourd’hui 350 000 tsiganes, toutes éthnies confondues (espagnols, roumains…). La majorité est catholique, mais bon nombre d’entre eux se sont convertis au protestantisme après les années 1950.
La Mission Evangélique Tsigane, mouvement qui rassemble les gitans protestants, a commencé en 1950 et a pris en 1975 le nom de "Vie et Lumière". Elle affirme compter aujourd’hui 110 000 membres, 1 300 pasteurs, et 200 lieux de culte fixes. En août 2005, le mouvement a organisé une convention qui a rassemblé près de Pamiers (Ariège) environ 20 000 tsiganes. D’autres rencontres ont ensuite été régulièrement organisées, rassemblant un nombre grandissant, jusqu’à 30 000 personnes en 2012 à Couvron. Les organisateurs peinent cependant à trouver un lieu qui accepte ce rassemblement.

D 26 septembre 2012    AAnne-Laure Zwilling

Les juifs

La communauté juive est la minorité religieuse dont la présence en France est la plus ancienne. Le judaïsme français a une organisation centralisée et pyramidale ; il a à sa tête le Consistoire (...)

La communauté juive est la minorité religieuse dont la présence en France est la plus ancienne. Le judaïsme français a une organisation centralisée et pyramidale ; il a à sa tête le Consistoire créé en 1808 par Napoléon dans le but d’aligner l’organisation du culte juif sur le modèle chrétien. Quinze consistoires régionaux ont chacun à leur tête un grand rabbin, et des compétences propres. Ils élisent les membres du Consistoire central, majoritairement composé de laïcs, qui gère diverses instances comme le séminaire israélite ou le tribunal rabbinique. Aujourd’hui, cependant, le Consistoire est loin de représenter l’ensemble des juifs : libéraux, massorti ("conservative judaism"), ultra-orthodoxes, ultra-libéraux ou communautés hassidiques non Loubavitch ne se sentent pas représentés.
Les résultats d’un sondage du Fonds Social Juif Unifié fournissent quelques informations sur la communauté juive.
Un peu plus du quart des juifs de France vivent à Paris, et 30 % dans la région parisienne. La quasi-totalité des chefs de ménage juifs possède aujourd’hui la nationalité française (96,34 %). Parmi ceux qui sont nés en dehors de la France, nombreux sont ceux qui viennent de l’Algérie. 30% des ménages juifs fréquentent très souvent la communauté (une fois par mois ou plus) - ce qui marque une augmentation, puisque le pourcentage n’était que de 22% en 1988. Le pourcentage de ceux qui ne fréquentent jamais la communauté est en baisse (18%). Dans la majorité des cas, cette fréquentation de la communauté fait référence à la synagogue.
"L’exogamie continue de prendre de l’ampleur parmi les juifs de France", observent les auteurs de l’enquête. 69 % des chefs de ménage ont un conjoint juif, 1 % un conjoint converti au judaïsme et 30 % un conjoint non juif. Il faut noter que le taux des mariages mixtes monte à 40 % parmi les moins de 30 ans.
L’observatoire du monde juif "a pour vocation d’étudier et d’analyser la condition des communautés juives et les problèmes auxquels elles sont confrontées en France et dans le monde, tant sur le plan de leur existence spécifique que sur celui de leur environnement politique, social et culturel." On trouve notamment sur leur site plusieurs dossiers intéressants. L’un d’entre eux traite des mutations de la fonction rabbinique (2003), un autre de communauté juive et communautarisme (2004), un enfin fournit des informations sur les jeunes juifs de France (2005).
Une Enquête auprès des juifs de France (Ifop, septembre 2015) révèle que les juifs sont nombreux à dire avoir fait l’expérience d’hostilité ou d’agressions : ils sont 63% à avoir déjà été insulté, menacé (51%), ou agressé (43%). 93% d’entre eux estiment qu’il y a de l’antisémitisme en France. 51% d’entre eux envisagent sérieusement d’aller s’installer ailleurs, et parmi ceux-ci 19% y pensent très sérieusement (contre 10% pour l’ensemble des Français). Ceux qui pensent partir sont 43% à envisager d’aller s’installer en Israël.
Parmi ceux d’entre eux qui ont des enfants d’âge scolaire, 65% ont scolarisé leurs enfants dans un établissement d’enseignement public, 25% dans un établissement privé catholique, et 13% dans un établissement privé juif. Cette dernière tendance augmente avec le niveau de pratique : 25% de juifs se disant pratiquant scolarisent leurs enfants dans un établissement juif, et ceux se disant non pratiquant sont 82% à scolariser leurs enfants dans des établissements publics.

Voir aussi :
 Mehdi Ghouirgate, Iannis Roder et Dominique Schnapper, France : les Juifs vus par les musulmans. Entre stéréotypes et méconnaissances, 2017.
 Martine Cohen, Samuel Everett, Panorama des initiatives en faveur du dialogue judéo-­musulman, 2020.

D 7 janvier 2016    AAnne-Laure Zwilling

Les musulmans

Il est difficile de définir le nombre de musulmans en France ; le chiffre couramment accepté est de 4 à 5 millions de personnes, soit environ 7 % de la population. Cette population est en (...)

Il est difficile de définir le nombre de musulmans en France ; le chiffre couramment accepté est de 4 à 5 millions de personnes, soit environ 7 % de la population. Cette population est en majorité composée de personnes originaires du Maghreb (2 900 000) dont 1 550 000 d’Algérie, 1 000 000 du Maroc et 350 000 de Tunisie, sans compter les Harkis (et leurs descendants qui sont citoyens français (450 000). En outre, il y a également des musulmans issus de Turquie (350 000), d’Afrique SubSaharienne (250 000), des Mahorais qui sont citoyens français (124 450) et des personnes issues du Moyen-Orient (100 000).

La première arrivée de musulmans remonte officiellement à 1870 ; elle se fit pour des raisons militaires (conflit opposant la France à l’Allemagne puis, plus massivement encore, premier conflit mondial en 1914-1918). Il s’agit d’une présence ponctuelle de troupes coloniales, qui reste inférieure à 100 000 personnes.
Le début des années 1920 verra le début d’une immigration économique principalement liée à l’essor du secteur du bâtiment (reconstruction) et de l’industrie. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, l’essentiel de la main d’œuvre immigrée reste cependant constituée d’européens.
Lors des trente glorieuses (1945-1974, essor économique généralisé en France au sortir de la guerre), l’immigration en provenance du monde musulman devient massive, surtout en provenance du Maghreb et notamment de l’Algérie (le nombre est multiplié par dix en trente ans). Les Marocains et les Turcs émigreront massivement dans les années soixante-dix.
A partir de 1974, l’Etat français entreprend officiellement de décréter la fin de l’immigration, lance la politique d’aide au retour et surtout celle du regroupement familial qui transformera l’immigration de main d’œuvre en une immigration de peuplement.
Depuis lors, le nombre d’étrangers demeure stable : le nombre des Algériens a continué de progresser jusqu’en 1982 pour ensuite diminuer durant la décennie 1990, alors que les Marocains et les Turcs ont continué d’émigrer régulièrement durant la même période.

Depuis novembre 1999, une vaste consultation est engagée entre le Ministère de l’Intérieur, les fédérations islamiques nationales, des mosquées régionales et quelques personnalités musulmanes qualifiées. Elle vise à :
 dresser un état des lieux des problèmes que rencontrent les musulmans dans l’exercice quotidien de leur culte et des éventuelles solutions à apporter
 déboucher sur une organisation fédérative représentative de l’islam au plan national.
Au terme d’un accord cadre adopté en mai 2001 en par l’ensemble des participants à ce processus consultatif, a été décidé l’organisation, à l’échelon de chaque région de France d’élections à partir des lieux de culte de délégués régionaux (nombre variant en fonction de la superficie de la mosquée) qui, à leur tour désigneront les membres d’un Conseil Français du Culte Musulman, organe collégial représentant le culte musulman à l’échelon national.
L’élection du Conseil français du culte musulman a eu lieu en avril 2003.

D’après le sondage C.S.A.- L’Actualité religieuse dans le Monde de 1994, il semble que globalement l’image des musulmans dans la société française s’améliore (31% des Français sont favorables à la construction de mosquées et 64% ne sont pas opposés à l’élection d’un maire musulman dans leur commune). Dans le même temps, la perception de l’islam demeure toujours brouillée.

Pour plus d’information, voir :
 ZWILLING Anne-Laure, "France", in O. Scharbrodt et al. (ed.), Yearbook of Muslims in Europe volume 11, Leiden, Brill, 2019, p. 247-269.
 GODARD Bernard, La question musulmane en France. Paris : Fayard, 2015.
 GOULET, Nathalie et André REICHARDT, De l’Islam en France à un Islam de France, établir la transparence et lever les ambiguïtés, mission d’information du Sénat "sur l’organisation, la place et le financement de l’Islam en France et de ses lieux de culte", Sénat, 5 juillet 2016.

Voir aussi : Martine Cohen, Samuel Everett, Panorama des initiatives en faveur du dialogue judéo-­musulman, 2020.

D 4 septembre 2017    AFranck Frégosi

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