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Archives des débats

2022

Juillet 2022 : Rappel à l’ordre du Vatican vis-à-vis des tentatives de réformes de l’Église catholique en Allemagne
Le « chemin synodal », entamé conjointement en 2019 par la Conférence (...)

  • Juillet 2022 : Rappel à l’ordre du Vatican vis-à-vis des tentatives de réformes de l’Église catholique en Allemagne

Le « chemin synodal », entamé conjointement en 2019 par la Conférence épiscopale allemande et le Comité central des catholiques allemands à la suite du traumatisme provoqué par les révélations sur les violences et les abus sexuels au sein de l’Église catholique outre-Rhin, a abouti à des propositions de réforme relatives aux structures de pouvoir, à la prêtrise et au rôle des femmes, remettant ainsi en question l’enseignement traditionnel de l’Église catholique. Ces tentatives de réformes au sein du catholicisme allemand font l’objet de vives critiques de la part du Vatican, qui a sommé l’Église catholique de ne mettre en œuvre aucune réforme de manière unilatérale, rappelant que le « chemin synodal » n’était pas habilité à imposer de nouvelles formes de gouvernance et de nouvelles orientations en matière de doctrine et de morale.

Le président de la Conférence épiscopale allemande Georg Bätzing et la présidente du Comité central des catholiques allemands (ZdK) Irme Stetter-Karp ont déploré le manque de communication directe entre le Vatican et le « chemin synodal », dans la mesure où la déclaration de Rome n’était pas signée, mais indiquait simplement qu’elle émanait du Saint-Siège, qui refuse toujours d’avoir un entretien avec des représentants du Comité central des catholiques allemands (ZdK).

L’évêque d’Augsbourg, Bertram Meier, connu pour ses positions contre l’ordination des femmes, a salué de son côté le rappel à l’ordre du Vatican. La majorité des deux tiers nécessaire, au sein de la Conférence épiscopale allemande, pour l’adoption des réformes a peu de chances d’être atteinte, d’où le risque majeur de compromettre ces tentatives de réformes inédites.

Pour en savoir plus, voir : Westdeutsche Zeitung et Tagesschau.

  • Juillet 2022 : La gestion des abus sexuels au sein de l’Église catholique dans le diocèse de Cologne

Le cardinal Rainer Maria Woelki, archevêque de Cologne depuis 2014, a confié en décembre 2018 au cabinet d’avocats indépendants Westphal-Spilker-Wastl (WSW) de Münich le soin de réaliser une enquête sur la manière dont les autorités diocésaines avaient traité les cas d’abus sexuels dans le diocèse de Cologne entre 1975 et 2018. Au printemps 2020, il a refusé de rendre public ce rapport, justifiant sa décision par des failles juridiques, certains prêtres ou responsables catholiques étant nommément cités dans ce rapport.

Cette décision ayant été fortement critiquée, un second rapport a été commandé par Rainer Maria Woelki à un autre cabinet d’avocats et finalement publié en mars 2021. Cette expertise met en cause les manquements de prêtres ou de responsables catholiques n’ayant pas signalé des abus sexuels sur mineurs dans le diocèse de Cologne à la fin des années 1970 et ayant ainsi contrevenu à leur devoir au regard du droit canonique.

Face aux tensions dans le diocèse de Cologne, le pape François a décidé en mai 2021 d’y envoyer deux visiteurs apostoliques, les atermoiements autour de la crise des abus ayant sapé la confiance de bon nombre de fidèles envers le cardinal Rainer Maria Woelki. Ce dernier s’est finalement mis en « pause spirituelle » avec l’accord du pape François de septembre 2021 jusqu’au début du carême en mars 2022. A l’issue de cette période, il a repris ses fonctions, tout en précisant qu’il avait présenté sa démission au pape début mars. À ce jour, le cardinal Woelki est toujours en exercice, le pape ayant exprimé le souci de prendre son temps, afin de ne pas réagir sous la pression.

Du reste, des révélations issues d’un rapport relatif à la gestion des violences et abus sexuels dans le diocèse de Munich-Freising, également réalisé par le cabinet d’avocats Westphal-Spilker-Wastl, publié le 20 janvier 2022, ont mis en cause plusieurs évêques, dont Joseph Ratzinger, l’ancien pape Benoît XVI, pour leur gestion des abus sexuels envers des mineurs au sein de l’Église catholique.

Pour en savoir plus, voir : Deutschlandfunk, RP online, Frankfurter Allgemeine Zeitung.

  • Janvier 2022 : Le paysage confessionnel et convictionnel au sein de la nouvelle coalition gouvernementale

Pour la deuxième fois dans l’histoire de la RFA depuis 1949, un chancelier allemand a prêté serment sans prononcer la formule traditionnelle : « Que Dieu me vienne en aide » (« So wahr mir Gott helfe »). Olaf Scholz (SPD), chancelier nouvellement élu, suit ainsi l’exemple de son prédécesseur social-démocrate à la chancellerie, Gerhard Schröder (1998-2005). Les 5 ministres du parti des Verts, ainsi que la ministre de la coopération économique, Svenja Schulze (SPD) et le chef de la chancellerie, Wolfgang Schmidt (SPD) se sont également abstenus de toute référence à Dieu. À l’inverse, la majorité des ministres sociaux-démocrates et les quatre ministres libéraux (FDP) ont invoqué Dieu lors de leur prestation de serment, comme Christian Lindner, le président des libéraux (FDP), alors même qu’il a quitté officiellement l’Église catholique à l’âge de 18 ans.

Olaf Scholz est, du reste, le premier chef de gouvernement de la RFA à se déclarer sans confession, même s’il reste marqué par les valeurs de l’Église protestante qu’il a quittée il y a quelques années. Près d’un tiers des ministres de la nouvelle coalition « Feu tricolore » sont protestants. C’est le cas du ministre des transports et du numérique, Volker Wissing (FDP), de la ministre de la construction et du logement, Klara Geywitz (SPD), de la ministre de la défense, Christine Lambrecht (SPD) et du ministre du travail et des affaires sociales, Hubertus Heil (SPD). De son côté, la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock (parti des Verts), membre de l’Église protestante, s’est déclarée non croyante. Parmi les ministres catholiques du gouvernement figurent la ministre de l’intérieur, Nancy Faeser (SPD), le ministre de la santé, Karl Lauterbach (SPD) - sorti de l’Eglise catholique à la suite des scandales sexuels révélés ces dernières années-, le ministre de la justice, Marco Buschmann (FDP), et la ministre de l’éducation, Bettina Stark-Watzinger (FDP). Quant au ministre fédéral de l’agriculture, Czem Özdemir (parti des Verts), d’origine turque et de culture musulmane, il a déclaré qu’il n’était pas pratiquant. La nouvelle coalition apparaît ainsi représentative du recul de l’influence des Eglises chrétiennes au sein de la population allemande.

Le président de la conférence épiscopale allemande, Georg Bätzing, a salué le fait que les Églises et leurs représentants aient toute leur place dans le contrat de coalition. Quant au Comité central des catholiques allemands (instance officielle de représentation des laïcs au sein de l’Église catholique en RFA), il a fait savoir qu’il observerait d’un œil critique le travail du nouveau gouvernement sur les questions éthiques (cellules souches embryonnaires, début et fin de vie, avortement…), laissant augurer certaines tensions à venir.

Voir : BR24 et Evangelische Kirche in Hessen und Nassau.

  • Janvier 2022 : Une nouvelle présidente à la tête du Conseil de l’Eglise protestante (EKD) outre-Rhin

Annette Kurschus, pasteure et théologienne protestante allemande, présidente de l’Église protestante de Westphalie depuis 2011, a été élue pour six ans à la tête du Conseil de l’Église protestante allemande (EKD) le 9 novembre 2021 (avec une majorité de 126 voix sur 139 dès le premier tour). C’est la deuxième fois – après Margot Käßmann - que l’Église protestante d’Allemagne est dirigée par une femme. Annette Kurschus a défini les priorités qui attendent l’EKD dans les mois à venir, parmi lesquelles les violences sexuelles. 942 cas d’abus sexuels ont été recensés à ce jour au sein de l’Église protestante allemande (EKD) depuis sa création au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. La direction de l’EKD a été critiquée ces derniers mois par des victimes d’abus sexuels sur la façon dont elle a géré jusqu’à présent ces questions (montant des indemnisations, choix des experts, participation insuffisante des victimes, etc.). Une nouvelle commission permanente doit désormais traiter ce dossier. Chacune des vingt Églises locales (Landeskirchen), membres de l’EKD, peut prendre les initiatives qu’elle souhaite en la matière.

Voir Frankfurter Allgemeine, ZDF.de, Der Tagesspiegel.

D 26 juillet 2022    ASylvie Toscer-Angot

2021

Juin 2021 : Le pape refuse la démission du cardinal Marx
L’archevêque de Munich et Freising, le cardinal Reinhard Marx, ancien président de la conférence épiscopale allemande, critiqué par des (...)

  • Juin 2021 : Le pape refuse la démission du cardinal Marx

L’archevêque de Munich et Freising, le cardinal Reinhard Marx, ancien président de la conférence épiscopale allemande, critiqué par des associations sur la façon dont il avait géré des cas d’abus sexuels lorsqu’il était évêque de Trêves entre 2002 et 2008, a présenté en mai dernier sa démission au pape. Dans une lettre, publiée avec l’accord de ce dernier, le cardinal Marx faisait part de sa volonté d’"assumer la part de responsabilité qui revient aux dignitaires de l’Église catholique dans la catastrophe des scandales sexuels au cours des décennies passées". Il dénonçait également la "défaillance institutionnelle ou systémique" de l’Église catholique, arrivée à "un point mort".

Dans une lettre publiée le jeudi 10 juin en réponse à cette demande, le pape a fait savoir qu’il refusait la démission du cardinal Marx, âgé de 67 ans, membre d’un cercle restreint de cardinaux qui le conseillent sur les réformes de la Curie romaine. Il l’a exhorté à continuer sa mission à la tête de l’archidiocèse de Munich, pour contribuer au "renouveau spirituel" de l’Église catholique. L’archevêque de Munich a déclaré qu’il acceptait la décision du pape "par obéissance", tout en se disant "surpris" de ce choix. Le cardinal Marx a présenté sa démission, alors que le pape François a ordonné fin mai une enquête sur le traitement de cas d’agressions sexuelles de mineurs dans le diocèse de Cologne. En publiant la lettre de démission du cardinal et sa propre réponse, le pape donne une portée symbolique sans précédent à cet événement.

Le cardinal Marx avait, du reste, refusé en avril dernier la Croix fédérale du Mérite - une distinction que voulait lui remettre le président allemand Frank-Walter Steinmeier - "par égard pour les victimes d’abus sexuels qui ne se sentent pas prises en considération par l’Église catholique".

Voir :
 "Kardinal Marx bietet Papst seinen Rücktritt an", Deutsche Welle, 4 juin 2021.
 "Papst lehnt Rücktritt von Kardinal Marx ab", Deutsche Welle, 10 juin 2021.
 "Papst Franziskus lehnt Rücktritt von Kardinal Marx ab", Der Spiegel, 10 juin 2021.

  • Mai 2021 : La fronde des prêtres allemands qui bénissent des couples homosexuels

Défiant le Vatican, une centaine de prêtres allemands ont lancé le week-end du 9 mai – une semaine avant la journée mondiale de lutte contre l’homophobie – une campagne de bénédictions de couples homosexuels, qui s’inscrit dans l’initiative appelée « L’amour l’emporte » (Liebe gewinnt). Cette dernière a vu le jour en réponse à la note de la Congrégation pour la doctrine de la foi, publiée en mars dernier, qui rappelait le caractère « illicite » des bénédictions d’unions homosexuelles et l’impossibilité pour les couples de même sexe de recevoir le sacrement du mariage. Des prêtres allemands avaient alors appelé à la « désobéissance pastorale » via les réseaux sociaux sous le hashtag #Pastoraler Ungehorsam. Seuls deux évêques allemands Helmut Dieser, évêque d’Aix-la-Chapelle, et Franz-Josef Overbeck, évêque d’Essen, se sont désolidarisés de la note de la Congrégation pour la doctrine de la foi et ont fait savoir que les prêtres de leur diocèse qui ont béni des couples homosexuels ne seront pas suspendus de leurs fonctions, appelant l’Église catholique à reconsidérer l’homosexualité. Une instance de dialogue, appelée « chemin synodal », a été mise en place fin 2019 par la Conférence épiscopale allemande et le Comité central des catholiques allemands, afin de traiter de questions aussi sensibles que le célibat des prêtres, la morale sexuelle ou la place des femmes et des laïcs dans l’Église. Ses travaux doivent s’achever en 2022.

Voir ZDF, Süddeutsche Zeitung, Deutsche Welle.

  • Mars 2021 : Nouveau scandale d’abus sexuels dans le diocèse de Cologne

Un rapport indépendant (de près de 800 pages), commandé par le diocèse de Cologne et rendu public le 18 mars 2021, met en cause 202 membres du clergé et des laïcs de ce diocèse pour des violences sexuelles infligées à 314 mineurs – âgés de moins de 14 ans pour plus de la moitié d’entre eux – entre 1975 et 2018. Ce rapport a mis hors de cause l’actuel archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki, contrairement à son prédécesseur, le cardinal Joachim Meisner, décédé en 2017. Le cardinal Rainer Maria Woelki n’en est pas moins accusé d’avoir géré ces scandales sexuels au sein de son diocèse de manière calamiteuse. L’an passé, il avait refusé de rendre public un premier rapport sur ces questions – commandé par ses soins à un cabinet d’avocats de Munich – sous prétexte notamment de protection de données personnelles. Le juriste Björn Gercke, rapporteur du présent dossier, a déploré de graves lacunes dans les archives mises à disposition pour établir le rapport.

En lien direct avec ce nouveau scandale, le diocèse de Cologne pourrait connaître l’une des plus fortes vagues de sorties d’Église de son histoire. Le tribunal administratif de Cologne vient d’accroître ses capacités d’accueil afin de faire face à l’afflux de demandes qui se dessine dans les semaines et les mois à venir. Depuis les révélations d’abus sexuels au sein du catholicisme allemand il y a une dizaine d’années, l’Église catholique en Allemagne a perdu plus de deux millions de membres. Un rapport commandé par l’Église catholique, rendu public en septembre 2018, avait révélé que 3677 enfants ou adolescents avaient été victimes entre 1946 et 2014 d’abus sexuels commis par plus d’un millier de membres du clergé, dont la plupart n’ont pas été sanctionnés. Harald Dressing, professeur à l’institut de psychologie de Mannheim et coordinateur de l’étude, avait estimé qu’il s’agissait de « l’estimation la plus basse ».

Voir Deutsche Welle et Deutschlandfunk.

  • Mars 2021 : Une solution en vue pour la formation des imams et des aumôniers musulmans en Allemagne ?

Les demandes de mise en place d’une aumônerie musulmane (dans les hôpitaux, les prisons, l’armée ou la police) se font de plus en plus pressantes en Allemagne depuis le début des années 2010. Alors que, depuis 2020, des rabbins peuvent être recrutés pour une durée de six ans comme contractuels dans l’aumônerie militaire allemande - à la suite du traité signé le 20 décembre 2019 entre l’État fédéral et le Conseil central des Juifs en Allemagne (Il s’agit d’une question éminemment délicate vu les réserves importantes au sein du judaïsme allemand en lien avec la Shoah et l’implication de la Wehrmacht dans le génocide des juifs durant la Seconde Guerre mondiale) -, il n’y a pas à ce jour d’aumôniers musulmans dans l’armée allemande (Bundeswehr). Des soldat(e)s de confession musulmane, de nombreuses associations islamiques tout comme des universitaires y voient une injustice et une discrimination. Des aumôniers musulmans sont certes présents dans d’autres institutions publiques, mais leur nombre reste largement insuffisant. L’Eglise catholique et l’Eglise protestante ont professionnalisé, quant à elles, la formation de leurs aumôniers depuis plusieurs décennies, mais ce n’est guère le cas pour l’islam qui ne dispose pas d’aumôniers musulmans professionnels. Or, la formation des aumôniers musulmans représente un enjeu majeur pour les acteurs musulmans comme pour les pouvoirs publics. Des instituts privés de formation ont ainsi poussé comme des champignons ces dernières années. S’il n’y a pas de formation universitaire requise pour les imams dans l’islam, il convient toutefois de mentionner le collège pour l’islam (Islamkolleg) d’Osnabrück, créé en 2019, qui va proposer à partir d’avril 2021 un cursus de formation (pratique) en langue allemande destiné à de futurs imams, aumôniers, pédagogues musulmans…, ouvert également aux étudiantes. Il s’agit d’un projet indépendant, financé par le ministère fédéral de l’Intérieur et le ministère des Sciences et de la culture de Basse-Saxe. L’un des objectifs vise à assurer la formation d’imams et d’aumôniers musulmans en dehors de toute influence étrangère, étant donné que parmi les plus de 2000 imams résidant sur le sol allemand, une majorité est envoyée pour une durée déterminée par des pays étrangers, dont principalement la Turquie.

Voir : Deutschlandfunk Kultur, Norddeutscher Rundfunk, Quantara.de.

D 17 juin 2021    ASylvie Toscer-Angot

2020

Octobre 2020 : L’antisémitisme en Allemagne
L’observatoire Pharos propose un article sur la gestion difficile de l’antisémitisme en Allemagne. Février 2020 : La Cour constitutionnelle fédérale (...)

  • Octobre 2020 : L’antisémitisme en Allemagne

L’observatoire Pharos propose un article sur la gestion difficile de l’antisémitisme en Allemagne.

  • Février 2020 : La Cour constitutionnelle fédérale valide l’interdiction du foulard durant les audiences pour les juristes stagiaires

La décision de la Cour constitutionnelle fédérale du 14 janvier 2020, rendue publique le 27 février 2020, a validé l’interdiction du port du foulard durant les audiences pour les juristes stagiaires, estimant qu’une telle prohibition n’était pas contraire à la Loi fondamentale.

La Cour constitutionnelle fédérale avait été saisie par une juriste stagiaire germano-marocaine, qui portait un foulard durant son stage pratique en 2017 en Hesse, un Land où les juristes stagiaires de confession musulmane peuvent porter un foulard dans l’exercice de leurs fonctions, à l’exception de quelques tâches précises pour lesquelles elles sont perçues comme des représentantes de l’État. Au nom du principe de neutralité religieuse, les stagiaires portant un foulard doivent donc s’asseoir sur les bancs réservés au public dans les salles d’audience et ne peuvent diriger une audience ou administrer une preuve. Dans un premier temps, le tribunal administratif de Francfort avait donné raison à la plaignante, mais la décision avait été annulée par la Cour d’appel administrative de Hesse.

La décision des juges de Karlsruhe s’inscrit dans un débat général sur le port du foulard dans les administrations publiques en Allemagne, un pays où le fédéralisme donne lieu à des réglementations et législations variées (autorisation ou interdiction du port du foulard) d’un Land à l’autre. De manière générale, les agents de la fonction publique sont tenus d’avoir le visage découvert dans l’exercice de leurs fonctions outre Rhin, sauf pour des raisons de santé ou de sécurité. Plusieurs Länder interdisent le port de signes religieux pour les juges et les procureurs. Quant aux enseignantes, elles sont autorisées à porter un foulard à l’école depuis la décision de la Cour constitutionnelle fédérale allemande du 27 janvier 2015. À Berlin, la loi de neutralité de 2005, qui interdit le port de tout signe religieux ostensible au sein de la fonction publique, est cependant toujours en vigueur à ce jour.

Pour en savoir plus : Hessenschau, Der Spiegel, Die Zeit.

  • Janvier 2020 : Création d’un centre de formation des imams

Ce jeudi 9 janvier 2020, la DITIB (union turco-islamique des affaires religieuses) inaugure un centre de formation des imams à Dahlem, petite commune de quelques 4200 habitants située en Rhénanie du Nord-Westphalie, une initiative saluée par le ministère de l’Intérieur comme une étape importante dans la mesure où jusqu’à présent les imams des mosquées allemandes venaient pour beaucoup de l’étranger. Soixante-dix étudiants, ayant passé l’équivalent du baccalauréat en Allemagne (Abitur), puis obtenu un bachelor de théologie islamique en Turquie, y sont déjà inscrits pour une formation à l’imamat de deux ans. La Conférence allemande sur l’islam estime qu’il y aurait aujourd’hui près de 2000 imams en Allemagne, la moitié d’entre eux étant formés en Turquie, envoyés en Allemagne pour quelques années et rémunérés par la Turquie (Diyanet). Les responsables politiques allemands demandaient depuis longtemps une indépendance structurelle, financière et politique des imams vis-à-vis de la Turquie, critiquant leur proximité par rapport à Ankara. Des centres de théologie islamique ont été ouverts depuis 2011 dans plusieurs universités allemandes, grâce au soutien financier de l’État, afin de répondre à la question de la formation des professeurs de religion islamique, mais les tentatives de mettre en place des cursus universitaires de formation à l’imamat – notamment à Osnabrück - n’ont à ce jour pas été couronnés de succès.

Pour en savoir plus : Die Welt et Deutschlandfunk.

D 6 novembre 2020    ASylvie Toscer-Angot

2019

29 avril 2019 : La fin de vie débattue par la Cour constitutionnelle fédérale allemande
La Cour constitutionnelle fédérale allemande vient de se pencher, à la mi-avril, sur le sujet de la fin (...)

  • 29 avril 2019 : La fin de vie débattue par la Cour constitutionnelle fédérale allemande

La Cour constitutionnelle fédérale allemande vient de se pencher, à la mi-avril, sur le sujet de la fin de vie. Depuis novembre 2015, une nouvelle législation interdit expressément le suicide médicalement assisté. Le paragraphe 217 du Code pénal allemand, modifié en 2015, précise en effet : "Quiconque a l’intention d’aider autrui à se suicider et lui fournit à titre professionnel la possibilité de passer à l’acte encourt une peine de prison de trois ans au maximum ou une amende". L’aide professionnelle au suicide est désormais passible de trois ans de prison, médecins et professionnels de l’assistance organisée au suicide risquant des poursuites pénales. Mais en 2017, coup de théâtre : la Cour administrative fédérale de Leipzig rend une décision énonçant que "dans des cas exceptionnels, l’Etat ne peut empêcher l’accès d’un patient à des produits anesthésiques qui lui permettraient de se suicider de manière digne et sans douleur". Face aux protestations suscitées par une telle décision, notamment en provenance des Eglises catholique et protestante, le gouvernement fédéral en a finalement suspendu l’application en 2018.
Depuis 2015, acteurs politiques et acteurs judiciaires se sont divisés et contredits sur la question de l’assistance au suicide. Des médecins, des patients et des professionnels de l’aide à la fin de vie, qui estiment que le paragraphe 217 du code pénal viole les articles 1 et 2 de la Loi fondamentale allemande sur le respect "intangible" de la "dignité" humaine, ont ainsi saisi la Cour constitutionnelle fédérale allemande, dans l’espoir de permettre aux personnes incurables souhaitant abréger leurs souffrances de le faire dignement. Dans un pays où le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus représentait 17,7 millions de personnes (soit 21,4 % de la population) fin 2017, il s’agit là d’un sujet sensible qui se heurte, d’une part, à l’opposition des Eglises, favorables à une expansion des soins palliatifs, et qui fait ressurgir, d’autre part, les fantômes du passé, le régime nazi ayant eu recours à l’euthanasie pour tuer des handicapés. Le président de la Cour constitutionnelle fédérale allemande, Andreas Vosskuhle, a déclaré lors de l’ouverture des débats : « Il ne s’agit pas d’une évaluation morale ou politique du suicide et de son impact sur la société [...] mais [d’établir] l’étendue de la liberté limitée par la menace de poursuites ». La décision des juges de Karlsruhe n’est pas attendue avant plusieurs mois.

Voir : Ärzte Zeitung, T.Online, L’Obs.

  • 21 avril 2019 : Vers un remboursement du diagnostic prénatal non invasif par les caisses d’assurance maladie ?

Le remboursement éventuel du dépistage prénatal non invasif (DPNI) de la trisomie 21 fait actuellement débat en Allemagne. Le gouvernement allemand envisage de rembourser probablement l’année prochaine le DPNI, qui peut être réalisé dès la dixième semaine de grossesse à partir d’une prise de sang de la mère, afin de dépister le risque de trisomie 21 du foetus. Commercialisé en Allemagne depuis 2012, ce test sanguin, dont le coût varie actuellement de 129 € à 299 €, a déjà été vendu à 150 000 exemplaires.
L’Eglise catholique ainsi qu’une vingtaine d’associations œuvrant pour l’insertion de personnes porteuses de trisomie 21 s’opposent à une telle décision qui conduirait selon elles à banaliser le test de dépistage. Elles mettent en garde contre les problèmes éthiques que soulèverait une généralisation du dépistage, à savoir la mise en place d’une prévention systématique de toute anomalie génétique, un plus grand nombre d’avortements et un accroissement de l’exclusion sociale des familles qui ont un enfant porteur de trisomie 21. L’Eglise protestante allemande, quant à elle, a pris position en faveur de la prise en charge du dépistage prénatal non invasif de la trisomie 21 par les caisses d’assurance maladie, tout en réclamant également un meilleur accompagnement des femmes enceintes : "Un diagnostic prénatal non invasif ne doit être proposé et effectué que dans le cadre d’un accompagnement sérieux sur le plan psychosocial et éthique".

Voir : Der Tagesspiegel, Die Zeit, Gènéthique.

  • 8 Janvier 2019 : Bientôt un impôt cultuel pour les musulmans ?

Plusieurs responsables de la coalition gouvernementale allemande, formée de chrétiens démocrates (CDU-CSU) et de sociaux-démocrates (SPD), se sont déclarés récemment favorables à l’introduction d’un impôt cultuel pour les musulmans, dit encore « impôt mosquée » (Moschee-Steuer), qui pourrait être prélevé par l’Etat, puis reversé aux associations islamiques sur le modèle de l’impôt d’Eglise (Kirchensteuer) payé par ceux qui déclarent leur adhésion à l‘Eglise catholique ou à l’Eglise protestante. Ces dernières ne sont, du reste, pas les seules à en bénéficier : c’est aussi le cas des Eglises orthodoxes, de communautés juives ou encore des Témoins de Jéhovah. L’introduction d’un tel impôt viserait à limiter les influences étrangères et à favoriser un islam allemand autonome, émancipé de la tutelle et du soutien financier d’Etats étrangers. Aujourd’hui, les imams exerçant leurs fonctions dans les quelque 900 mosquées ou lieux de culte gérés par l’Union turco-islamique pour les affaires religieuses (DITIB) sont envoyés en Allemagne et rémunérés par l’Etat turc.
Si la majorité des partis politiques semblent acquis à l’introduction de cet impôt, cette idée semble peu réaliste pour plusieurs raisons : d’une part, parce que l’islam en Allemagne est pluriel et qu’il n’existe pas de fédération unique représentative de l’ensemble des courants musulmans ; d’autre part, parce qu’on peut se dire musulman sans être membre d’une mosquée, d’où la difficulté à recenser le nombre de fidèles musulmans ; enfin, parce que la condition pour qu’une communauté religieuse puisse prélever un tel impôt est qu’elle soit reconnue à l’échelle d’un Land comme corporation de droit public (Körperschaft des öffentlichen Rechts), un statut qui suppose que la communauté religieuse concernée présente des garanties de stabilité, notamment à travers ses statuts, sa durée d’existence et un nombre minimal d’adhérents. Or, actuellement seule la communauté Ahmadiyya Muslim Jamaat - qui se présente comme une communauté musulmane, mais n’est pas reconnue comme telle par l’orthodoxie musulmane - qui compte environ 35 000 membres et gère quelque 50 mosquées en Allemagne, a obtenu le statut de corporation de droit public.
L’avocate germano-turque, Seyran Ates, première femme à être devenue imam en Allemagne à l’issue d’études de théologie, qui a fondé en juin 2017 à Berlin une mosquée « libérale » - ouverte à tous les courants de l’islam, ainsi qu’aux femmes et aux homosexuels - défend de son côté l’idée de limiter les influences et les financements en provenance de l’étranger, sans être toutefois favorable à un tel impôt. En effet, elle ne souhaite pas la reconnaissance comme corporations de droit public de nombreuses associations islamiques qu’elle juge peu représentatives des musulmans et se dit plus favorable aux dons volontaires des fidèles musulmans.
Vu les nombreux obstacles qui restent à lever, il semble bien que la mise en œuvre de cette initiative ne soit pas pour demain.

Voir : Der Tagesspiegel, Süddeutsche Zeitung, Frankfurter Allgemeine.

D 29 avril 2019    ASylvie Toscer-Angot

2018

Mai 2018 : Des croix dans les bâtiments publics en Bavière
A partir du 1er juin 2018, une croix devrait être accrochée dans le hall d’entrée des bâtiments publics en Bavière en signe de (...)

  • Mai 2018 : Des croix dans les bâtiments publics en Bavière

A partir du 1er juin 2018, une croix devrait être accrochée dans le hall d’entrée des bâtiments publics en Bavière en signe de reconnaissance de l’identité bavaroise. Cette mesure, dont l’initiative revient au ministre-président de Bavière, Markus Söder, a été décidée le 24 avril 2018 par l’ensemble du gouvernement bavarois, sans qu’elle nécessite de vote par le parlement régional de Bavière. Elle ne s’appliquera qu’aux bâtiments dont l’Etat bavarois est propriétaire et non à ceux de l’Etat fédéral (Bund) ou des municipalités.

La ministre des Sciences de Bavière, Marion Kiechle, a toutefois pris ses distances vis-à-vis de la décision du chef du gouvernement bavarois d’imposer une croix dans l’entrée des bâtiments publics en Bavière, estimant qu’il ne s’agissait pas d’« une idée particulièrement intelligente ». Le gouvernement bavarois a essuyé de nombreuses critiques de la part des Verts et notamment des libéraux. Le chef du parti libéral (FDP), Christian Lindner, a ainsi déclaré : « La façon dont Markus Söder et la CSU instrumentalisent les religions à des fins partisanes fait penser au président turc Erdogan. La Loi fondamentale n’a pas de religion » (Die Welt). Le chef du gouvernement bavarois, Markus Söder, a balayé toutes les critiques, estimant que la croix était avant tout un « symbole décisif de l’identité culturelle chrétienne-occidentale ».

Au début des années 1990, dans une école publique de Bavière, des parents anthroposophes avaient demandé que soient retirés les crucifix des salles de classe fréquentées par leurs enfants. Leur plainte ayant été rejetée par les instances de la jurisprudence administrative de Bavière, ils s’étaient alors tournés vers la Cour constitutionnelle fédérale de Karlsruhe, qui avait rendu sa décision le 16 mai 1995, précisant que l’obligation, inscrite dans le règlement des écoles publiques bavaroises, d’accrocher des croix dans les salles de classe était une atteinte au principe fondamental de liberté de conscience et de religion (art. 4 de la Loi fondamentale) et au principe de neutralité de l’Etat. Les juges avaient estimé que la croix n’était pas seulement un symbole culturel traditionnel, mais avaient insisté sur son caractère confessionnel. La présence de crucifix dans les classes bavaroises ayant étant jugée incompatible avec la Loi fondamentale, le Land de Bavière avait été invité à ne plus rendre obligatoires les crucifix dans les salles de classe des écoles publiques. Le parlement bavarois avait finalement adopté en décembre 1995 une loi réaffirmant la présence d’une croix dans chaque salle de classe des écoles publiques et prévoyait une procédure de conciliation en cas de contestation. Depuis l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle en mai 1995, les croix peuvent être retirées des salles de classe bavaroises sur demande individuelle.

Voir : Zeit online, Spiegel online, Die Welt.

D 14 mai 2018    ASylvie Toscer-Angot

2017

Juin 2017 : Vote du Bundestag en faveur du mariage pour les couples de même sexe
Les députés allemands ont adopté le 30 juin un projet de loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe (...)

  • Juin 2017 : Vote du Bundestag en faveur du mariage pour les couples de même sexe

Les députés allemands ont adopté le 30 juin un projet de loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe à une large majorité (393 voix pour, 226 contre et 4 abstentions). Début juillet, le Bundesrat, la chambre haute du Parlement, a également donné son feu vert à l’adoption du projet de loi. L’Allemagne rejoint ainsi les vingt pays occidentaux qui ont déjà légalisé le mariage entre personnes de même sexe.
En s’alliant avec les Verts et la gauche radicale (Die Linke), deux partis politiques de l’opposition, et en imposant un vote sur la question du mariage pour tous, le parti social-démocrate (SPD), partenaire de la grande coalition au pouvoir, a pris de vitesse la chancelière Angela Merkel, qui avait envisagé initialement un vote après les prochaines élections législatives de fin septembre. Cette dernière a confirmé qu’elle avait voté contre le projet de loi.
En reconnaissant aux couples homosexuels les mêmes droits que les couples hétérosexuels, le projet de loi ouvre le droit à l’adoption par les couples homosexuels qui n’était guère possible jusqu’à présent. Le Bundestag avait adopté en 2001 une union civile offrant des droits équivalents au mariage, sauf pour certains avantages fiscaux et en matière d’adoption. L’Eglise protestante a salué le vote du Bundestag en faveur du mariage pour tous, tandis que l’Eglise catholique l’a déploré.

Pour en savoir plus : Spiegel.de, Faz.de, Zeit.de.

  • Juin 2017 : Inauguration d’une mosquée « libérale » à Berlin

Le 16 juin dernier, la mosquée Ibn-Rushd-Goethe a ouvert ses portes à Berlin. Le nom de cette mosquée fait référence à Ibn Rushd (1126-1198), Averroès de son nom latin, médecin, juriste et philosophe, qui incarne un islam éclairé, marqué par la volonté de concilier la foi et la raison, la philosophie et la Révélation, Aristote et le Coran, ainsi qu’à Goethe (1749-1832), dont l’engouement pour l’Orient est bien connu, comme en témoigne une de ses dernières œuvres, Le Divan occidental-oriental.
Cette mosquée « libérale » se veut ouverte à tous les courants religieux de l’islam, aux chiites comme aux sunnites, aux alévis et aux soufis. Hommes et femmes y prient côte à côte, les femmes peuvent y venir voilées ou non. Elle est provisoirement hébergée dans une ancienne salle de théâtre de la paroisse protestante St Johannis du quartier de Moabit. C’est Seyran Ates, une avocate germano-turque, née à Istanbul et ayant grandi en Allemagne, connue pour son combat en faveur des droits des femmes musulmanes, qui est à l’origine de ce projet. De 2006 à 2009, elle a participé en tant que personnalité musulmane indépendante à la Conférence allemande sur l’islam (Deutsche Islamkonferenz), une instance de dialogue entre acteurs étatiques et acteurs musulmans, créée en 2006 à l’initiative de Wolfgang Schäuble, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Le jour de l’inauguration de la mosquée, Seyran Ates a assuré le prêche du vendredi. Ayant reçu des centaines de menaces de mort depuis lors, elle bénéficie d’une protection policière.
L’inauguration de cette mosquée a suscité des réactions d’hostilité parmi les musulmans. Le Président du Conseil islamique de RFA (Islamrat für die Bundesrepublik Deutschland), Burhan Kesici, a déclaré que la mosquée Ibn-Rushd-Goethe n’était pas une mosquée (le Conseil islamique de RFA, créé en 1986 à Berlin, rassemblait initialement des associations islamiques liées à la Turquie).
En Turquie, la Direction des affaires religieuses, le Diyanet, a tenté de jeter le discrédit sur la mosquée fondée par Seyran Ates, l’accusant d’être affiliée au mouvement Gülen. L’initiative est également source de divisions au sein de la paroisse protestante St Johannis, comme en témoigne la distribution de tracts hostiles au projet de mosquée, le jour de l’inauguration, par un groupe constitué de paroissiens « Citoyens actifs pour une Allemagne chrétienne » (Aktive Bürger Christliches Deutschland).

Pour en savoir plus : Der Tagesspiegel, Evangelische Kirchengemeinde Tiergarten, Spiegel.de.

  • Juin 2017 : Les conséquences de la décision de la Cour constitutionnelle fédérale du 27 janvier 2015 pour le Land de Berlin

Dans une décision du 27 janvier 2015, rendue publique en mars 2015, la Cour constitutionnelle fédérale a estimé que l’interdiction générale du foulard islamique n’était pas compatible avec la liberté de croyance et de religion inscrite dans la Loi fondamentale (Article 4, §1-2). Elle a ainsi réaffirmé l’importance des libertés et droits fondamentaux individuels et s’est prononcée en faveur du traitement égalitaire des religions et de la pluralité religieuse. Les juges de Karlsruhe ont estimé toutefois qu’une prohibition du foulard pouvait s’appliquer s’il existait un « danger concret » de remise en cause de la neutralité de l’Etat ou si le port du foulard venait perturber la paix scolaire ou le bon fonctionnement d’un établissement.
Loin de clore le débat ou de mettre fin à des conflits, la décision de la Cour constitutionnelle de janvier 2015 a soulevé des incertitudes et des questions quant à son application et ouvert la voie à une vague de recours devant les tribunaux, dans la mesure où huit Länder ont adopté depuis 2004 des législations prohibitives sur le port des signes religieux à l’école ou dans la fonction publique. Le Land de Berlin a fait savoir en 2015 qu’il ne voulait rien changer à sa loi de neutralité de 2005 interdisant à tous les agents de la fonction publique le port de signes religieux ostensibles. Il se voit néanmoins contraint à verser deux mois de salaire de dédommagement à des enseignantes berlinoises de confession musulmane en vertu de jugements rendus en 2017 par la juridiction du travail de Berlin. Depuis 2015, plusieurs enseignantes ont porté plainte contre le Land de Berlin, s’estimant discriminées pour des motifs religieux pour n’avoir pas été recrutées dans des écoles publiques berlinoises en raison de leur intention affichée de garder leur foulard dans le cadre scolaire.
La question de la révision de la loi de neutralité de 2005 divise aujourd’hui les différentes formations de la coalition gouvernementale berlinoise. Une coalition formée du SPD, des Verts et de la gauche radicale Die Linke est au pouvoir à Berlin depuis 2016. Si les sociaux-démocrates (SPD) se montrent farouchement attachés à une séparation stricte entre l’Etat et les religions et hostiles à toute révision de la loi de 2005, les autres partenaires de la coalition actuellement au pouvoir à Berlin (Verts et Die Linke) ne voient pas les choses ainsi et se sont exprimés en faveur d’une modification de la loi de neutralité berlinoise, tout comme les Eglises chrétiennes, qui avaient salué la décision de la Cour constitutionnelle du 27 janvier 2015.

Pour en savoir plus : Die Zeit, Faz.de, Taz.de.

D 7 août 2017    ASylvie Toscer-Angot

2016

Mars 2016 : Vers la fin de la "culture de l’accueil" (Willkommenskultur) en Allemagne ?
On se souvient des images de l’élan de solidarité et de générosité de la population allemande - signe de (...)

  • Mars 2016 : Vers la fin de la "culture de l’accueil" (Willkommenskultur) en Allemagne ?

On se souvient des images de l’élan de solidarité et de générosité de la population allemande - signe de cette culture de l’accueil (Willkommenskultur) - accueillant des flots de réfugiés en gare de Munich au cours de l’été 2015, alors même que d’autres pays européens s’apprêtaient déjà à fermer leurs frontières. Le gouvernement allemand annonçait dès le mois de septembre 2015 qu’il allait débloquer six milliards d’euros supplémentaires pour la prise en charge des demandeurs d’asile et des réfugiés en 2016. Cet engagement massif de l’Allemagne pour accueillir des migrants, majoritairement originaires de Syrie et d’Irak, peut s’expliquer notamment par des motifs économiques et démographiques, mais il est aussi pour la chancelière Angela Merkel une obligation morale. On ne saurait ignorer cependant que le flux ininterrompu des migrants nourrit les doutes grandissants d’une partie de la population sur la politique migratoire de la chancelière et sur la capacité de l’Allemagne à intégrer socialement, économiquement et culturellement ces migrants. On ne peut non plus ignorer que les attaques et les violences xénophobes récurrentes contre les centres d’accueil de demandeurs d’asile ou de foyers de migrants n’ont cessé de se multiplier au cours des derniers mois.

Dans ce contexte de plus en plus explosif, il est légitime de se demander si les vols, les violences et les agressions sexuelles dont ont été victimes des centaines de femmes allemandes dans la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne et dans d’autres grandes villes du pays n’ont pas sonné le glas de la Willkommenskultur en Allemagne. Bien des questions relatives à ces agressions n’ont pas été élucidées à ce jour, mais le procureur général de Cologne a néanmoins révélé en février que plus de 1000 plaintes ont été enregistrées (dont près de la moitié pour délits sexuels), et que parmi les 73 suspects mis en examen la police aurait identifié 30 Algériens, 27 Marocains, 4 Irakiens, 3 Tunisiens, 3 Allemands, 3 Syriens, un Libyen, un Iranien et un Monténégrin, arrivés pour une très grande majorité d’entre eux en 2015 en Allemagne. L’origine étrangère des agresseurs et leur appartenance confessionnelle à l’islam, invoquées pour expliquer les violences survenues dans la nuit du nouvel an, ont déclenché de violentes polémiques dans les médias et sur les réseaux sociaux. Au-delà du traumatisme que représente un tel événement dans la ville très multiculturelle de Cologne et plus largement en Allemagne, on peut s’interroger sur les raisons pour lesquelles ces événements ont dans un premier temps été étouffés ou minimisés par la police de Cologne (voir Presseportal) ou par certains médias. A force de s’autocensurer, de se taire pour éviter d’être accusé d’islamophobie et de nier que les problèmes en matière d’intégration ne sont pas seulement d’ordre économique, le risque n’est-il pas de faire le jeu d’individus ou de groupes xénophobes, du mouvement anti-musulman Pegida (« patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident ») ou du parti populiste AfD (« Alternative pour l’Allemagne ») dont l’essor ne semble pas prêt de s’arrêter à la veille d’élections régionales dans trois Länder le 13 mars prochain ?

Face au défi immense que représente la crise des réfugiés, il importe de ne pas se contenter de postures morales ni de céder aux invectives, mais de faire en sorte que les débats sur les questions économiques, démographiques, culturelles (religion, valeurs…) puissent se dérouler en toute liberté.

Pour en savoir plus, voir Die Zeit et Die Welt.

  • Février 2016 : Impôt d’Eglise et sorties d’Eglise

Depuis 2010, on observe une augmentation des « sorties d’Eglise », c’est-à-dire du nombre de membres des Eglises protestantes ou de l’Eglise catholique qui déclarent vouloir quitter cette institution (en 2012, ce phénomène avait suscité un décret de la Conférence épiscopale et à une décision de la Cour administrative fédérale, voir les débats actuels 2012).
Une « sortie d’Eglise », Kirchenaustritt, est un acte purement administratif. Pour être rayé des registres des croyants, il suffit de se rendre, selon le Land, au bureau de l’état civil ou au tribunal d’instance. Il faut rappeler qu’en Allemagne, les communautés religieuses peuvent faire payer un impôt religieux, Kirchensteuer, qui est prélevé à la source sur le revenu et reversé à l’Eglise correspondante par le service des impôts. En 2013, les Eglises auraient ainsi perçu près de 10 milliards d’impôts. Des chiffres records ont été atteints en 2014 avec plus de 217 000 départs du côté catholique et quelque 270 000 du côté protestant (en 2012, on avait enregistré respectivement 118 000 et 138 000 sorties). Selon les explications avancées, certains membres des Eglises auraient anticipé dès 2014 la nouvelle réglementation fiscale entrée en vigueur au 1er janvier 2015, qui étend l’impôt d’Eglise aux revenus du capital pour des gains supérieurs à 801 euros pour une personne célibataire et à 1602 euros pour un couple. Cette réforme passe mal auprès des fidèles, beaucoup y voyant une collusion entre les Eglises et les banques, car ce sont ces dernières qui prélèvent directement l’impôt sur le compte de leurs clients membres d’une Eglise selon une procédure de recouvrement automatique, d’après les renseignements pris auprès du fisc sur l’appartenance religieuse de leurs clients. Sans doute ne faut-il voir toutefois dans cette mesure qu’un élément déclencheur, qui révèle les liens de plus en plus distendus entre les fidèles et les Eglises institutionnelles.

Pour en savoir plus, voir : Frankfurter Allgemeine Zeitung et Westdeutsche Allgemeine Zeitung.

D 5 avril 2016    ASylvie Toscer-Angot

2015

Janvier 2015 : la Cour constitutionnelle allemande révise son jugement de 2003 sur le port du foulard par des enseignantes musulmanes
La Cour constitutionnelle allemande vient de réviser son (...)

  • Janvier 2015 : la Cour constitutionnelle allemande révise son jugement de 2003 sur le port du foulard par des enseignantes musulmanes

La Cour constitutionnelle allemande vient de réviser son jugement de septembre 2003 sur le port du foulard par les enseignantes musulmanes dans les écoles publiques. L’arrêt des juges de Karlsruhe de 2003 stipulait qu’une interdiction n’était possible que sur une base législative, ouvrant ainsi la voie à des lois prohibitives à l’échelle des Länder. Depuis 2004, la moitié des Länder ont interdit le port du foulard pour les enseignantes musulmanes. A Berlin, ce sont tous les signes d’appartenance religieuse sans exception qui sont interdits dans les écoles et dans la fonction publique depuis 2005.
Or, dans son jugement du 27 janvier 2015, rendu public le 13 mars 2015, la Cour constitutionnelle donne raison à deux enseignantes musulmanes de Rhénanie du Nord-Westphalie qui attendaient depuis près de cinq ans la décision des juges de Karlsruhe sur le port du foulard à l’école. Ces derniers ont estimé qu’une interdiction globale du foulard pour les enseignantes musulmanes représentait une atteinte au principe de liberté religieuse inscrit dans la Loi fondamentale. Une prohibition reste toutefois possible si le port du foulard trouble la paix scolaire de façon concrète ou s’il menace la neutralité de l’Etat. Le Conseil central des musulmans d’Allemagne, par la voix de sa secrétaire générale Nurhan Soykan, a salué l’arrêt de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, y voyant "un signal positif".
Si ce jugement ne signifie pas une autorisation générale du port du foulard, il devrait entraîner une vague de recours devant les tribunaux. Plusieurs Länder devront donc revoir ou adapter leur législation.

Pour en savoir plus : Die Zeit, Mediendienst-integration et Der Spiegel.

  • Janvier 2015 : le mouvement Pegida

Au lendemain des actes de terrorisme qui ont coûté la vie à 17 victimes en France, 25 000 personnes selon la police (40 000 selon les organisateurs) ont défilé à Dresde le lundi 12 janvier à l’appel du mouvement anti-islam Pegida (Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes, « Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident ») et ce, malgré les appels du ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, à renoncer à ce rassemblement et à ne pas exploiter les attentats de Paris. Pour la douzième semaine consécutive, des manifestants ont donc défilé à Dresde en reprenant le slogan "Wir sind das Volk !" ("Nous sommes le peuple"), scandé en 1989 par les manifestants contre le régime de la RDA au cours des semaines qui précédèrent la chute du Mur de Berlin.
Une vaste contre-mobilisation a ensuite eu lieu début janvier dans tout le pays, rassemblant quelque 100 000 personnes, dont 30 000 à Leipzig. Dans plusieurs grandes villes, les opposants au mouvement Pegida ont été plus nombreux que les manifestants Pegida. Les principales cibles du mouvement Pegida sont l’islam, les étrangers, le multiculturalisme, ainsi que les médias. Pegida est soutenu par divers partis ou mouvements d’extrême droite ainsi que par le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), un parti anti-euro qui a manqué de peu son entrée au Bundestag en septembre 2013 et a envoyé sept députés au parlement européen en mai 2014.
Le président Joachim Gauck et la chancelière allemande Angela Merkel, ainsi que plusieurs ministres, ont participé à Berlin mardi 13 janvier à une marche silencieuse contre l’islamophobie, organisée à l’initiative d’organisations musulmanes, aux côtés du président Aiman Mazyek du Conseil central des musulmans en Allemagne. « Nous sommes tous l’Allemagne », s’est exclamé le chef de l’Etat allemand devant 10 000 personnes. Angela Merkel, qui avait mis en garde ses compatriotes contre la tentation de l’islamophobie lors de ses vœux pour l’année 2015, a réaffirmé que l’islam faisait partie intégrante de l’Allemagne.
Malgré les contre-manifestations qui ont lieu dans toute l’Allemagne, le mouvement Pegida gagne du terrain : un rassemblement Pegida est en effet prévu à Vienne début février.

Voir : Die Zeit, Der Spiegel et Süddeutsche.

D 4 mai 2015    ASylvie Toscer-Angot

2014

Octobre 2014 :
le 14 octobre 2014, un accord a été signé entre le gouvernement de la ville-Etat de Brême et des fédérations alévies, à l’instar de l’accord signé précédemment dans d’autres (...)

  • Octobre 2014 :

le 14 octobre 2014, un accord a été signé entre le gouvernement de la ville-Etat de Brême et des fédérations alévies, à l’instar de l’accord signé précédemment dans d’autres Länder (Hambourg, Basse-Saxe…). Désormais, les fêtes religieuses alévies sont officiellement reconnues à Brême. Les salariés alévis auront donc le droit de ne pas travailler (ils devront prendre un jour de congé) pour de telles occasions et les écoliers alévis pourront bénéficier de dispenses scolaires.
Pour la municipalité de Brême, il s’agit avant tout de montrer que les alévis ont les mêmes droits que les autres citoyens, qu’ils soient protestants, catholiques ou juifs. Il est à noter toutefois que les alévis se considèrent comme un groupe de croyance autonome, non musulman, alors qu’ils sont généralement perçus comme une branche de l’islam par les non musulmans. Aujourd’hui, près de 10 000 personnes de confession alévie vivent à Brême et près de 800 000 en RFA.

Source : Pressestelle des Senats-Bremen, Radiobremen et Hürriyet Daily News.

  • Avril 2014 :

à la suite de la plainte d’une élève musulmane, la cour administrative d’appel de Bavière a stipulé, dans son jugement du 22 avril 2014, que l’interdiction du port du niqab en cours par les autorités scolaires ne peut être considérée comme une violation de la liberté religieuse, au motif que le niqab entrave la communication non verbale entre l’enseignant et l’élève.

Pour en savoir plus : Süddeutsche.

  • Mars 2014 : Modification de la législation funéraire dans le Bade-Wurtemberg

Le parlement du Bade-Wurtemberg, un Land qui compte près de 650 000 musulmans, dirigé par un ministre-président Vert et une coalition formée des Verts et du SPD, vient de voter fin mars 2014 une loi modifiant les rites funéraires qui va permettre aux musulmans d’être inhumés conformément à leurs prescriptions religieuses. Ainsi, sont supprimés l’obligation d’un cercueil pour les funérailles des musulmans - qui pourront désormais être inhumés dans un simple linceul - tout comme le délai réglementaire de 48h entre le moment du décès et l’inhumation.
Malgré les réserves émises par les chrétiens démocrates qui craignaient que cette mesure ne soit la porte ouverte à des inhumations sans cercueil massives, la loi a été votée à l’unanimité par les quatre groupes parlementaires représentés au parlement régional (Verts, SPD, CDU, FDP). La ministre de l’intégration Bilkay Öney (SPD) a vu dans cette modification une prise en compte de la diversité religieuse et une contribution à l’intégration des musulmans.
Cette possibilité existe dans quelques autres Länder (en Basse-Saxe, en Rhénanie-du Nord-Westphalie, à Hambourg, dans le Schleswig-Holstein et en Sarre), et le premier cimetière musulman doit être inauguré à Wuppertal en 2014.

Pour en savoir plus : Bayern 2, Migazin, Stuttgarter Zeitung et Die Welt.

D 30 octobre 2014    ASylvie Toscer-Angot

2013

Octobre 2013 : Conflits à propos de la construction d’une mosquée à Leipzig
Des voix s’élèvent contre le projet de construction d’une mosquée Ahmadiyya dans le quartier de Gohlis à Leipzig. (...)

  • Octobre 2013 : Conflits à propos de la construction d’une mosquée à Leipzig

Des voix s’élèvent contre le projet de construction d’une mosquée Ahmadiyya dans le quartier de Gohlis à Leipzig. Jusqu’à présent, les membres de la communauté Ahmadiyya se retrouvaient dans un appartement privé pour prier. Les principaux arguments des adversaires du projet sont du type : « Ce sont des musulmans, ils commettent des crimes d’honneur, des meurtres au nom de leur religion, nous n’avons pas à leur offrir de mosquée ». D’autres estiment que ce projet va accroître la circulation, le bruit... ou craignent des nuisances et des échauffourées avec le voisinage. Le parti d’extrême-droite NPD y a vu une opportunité et a appelé à une « manifestation contre l’islamisation et la présence excessive d’étrangers » début novembre 2013. On a pu assister sur les réseaux sociaux (Facebook…) à un déchaînement de violences verbales anti-islamiques, tandis que des pétitions en ligne contre la construction ont déjà recueilli plusieurs milliers de signatures.

Pour plus d’information, voir Leipziger Volkszeitung.

  • Juin 2013 : Pour la première fois en Allemagne, une organisation musulmane est reconnue comme corporation de droit public

En juin 2013, une association musulmane, la communauté Ahmadiyya Muslim Jamaat, a été reconnue pour la première fois comme corporation de droit public, et ce, dans le Land de Hesse. Cette décision a été accueillie avec une certaine réserve par les autres organisations ou fédérations musulmanes, la plupart d’entre elles ne reconnaissant pas les Ahmadis, un mouvement réformiste musulman fondé en Inde à la fin du XIXe siècle, comme des musulmans.
La communauté Ahmadiyya Muslim Jamaat devrait ainsi pouvoir bénéficier de nombreuses prérogatives au même titre que les Eglises chrétiennes, la communauté juive, les Témoins de Jehovah etc... qui bénéficient déjà d’un tel statut. Si elle ne songe pas pour l’instant à prélever un impôt, comme elle serait désormais en droit de le faire, en revanche, elle souhaiterait ouvrir des cimetières musulmans, notamment à Hambourg où elle est bien implantée. La communauté ahmadiyya compte quelque 35 000 membres en Allemagne et gère une trentaine de mosquées sur l’ensemble du territoire. Elle assure également les cours de religion islamique à l’école primaire dans le Land de Hesse.

Pour plus d’information, voir Die Zeit et Der Spiegel.

  • 28 mars 2013 : Les musulmans d’Allemagne demandent deux jours fériés pour les fêtes musulmanes

L’une des associations de musulmans d’Allemagne, le Conseil central des musulmans en Allemagne (Zentralrat der Muslime in Deutschland) a demandé au gouvernement fédéral l’inscription dans la loi de deux jours fériés du calendrier religieux : un jour pendant la période du ramadan et un pour l’Aïd el-Fitr, la fête du sacrifice qui clôture le mois de jeûne. Cette mesure ne serait pas imposée d’office à tous les citoyens, mais permettrait aux musulmans de prendre des jours de congés pendant leurs fêtes religieuses. L’Allemagne compte environ quatre millions de musulmans. Pour eux, cette décision leur permettrait d’être mieux intégrés et tolérés dans la société allemande.
Pour l’instant, seule la ville-Etat de Hambourg, régie par le SPD, a conclu un accord avec les musulmans leur permettant notamment de pouvoir prendre trois jours fériés (voir les débats actuels d’automne 2012). Les partis conservateurs CDU et CSU s’inscrivent contre ce projet en avançant que l’Allemagne n’a pas de tradition ou de culture islamique et que son calendrier repose sur une tradition chrétienne occidentale, sans compter que la mesure serait trop coûteuse à financer. Pour le SPD, par contre, une reconnaissance des fêtes juives et musulmanes serait une bonne chose car les personnes de ces confessions font partie intégrante de la société.

Pour en savoir plus : Le Figaro et Die Welt

  • Février 2013 : Les hôpitaux catholiques de Cologne se prononcent pour prendre en charge les victimes de viol et leur autoriser la pilule du lendemain

Une vive polémique a éclaté au mois de janvier dernier en Allemagne lorsque deux cliniques catholiques de Cologne ont refusé de prendre en charge une victime de viol qui demandait la pilule du lendemain (Die Welt). La ministre de la santé, Barbara Steffens, a qualifié cette affaire de « scandale » et une réunion a été convoquée pour éclaircir la situation en Rhénanie-Palatinat. Le ministre régional de la santé Alexander Schweitzer et l’Union des hôpitaux catholiques se sont donc rencontrés le 14 février en présence de l’évêque de Mayence Karl Lehmann. Le même jour, un communiqué a été publié précisant que les victimes de viols ont toujours été accueillies par les hôpitaux catholiques et qu’un traitement « empêchant la conception sans effet abortif » pouvait leur être prescrit. Non seulement les victimes de viol bénéficieraient d’une aide psychologique, mais on leur fournirait également des informations nécessaires sur la contraception d’urgence. Des formations prenant en compte les aspects médicaux, éthiques et juridiques seront proposées au personnel hospitalier, pour leur permettre d’évaluer la situation de manière responsable. La décision finale de la patiente devra être respectée.

  • Janvier 2013 : Le débat sur la circoncision en Allemagne

Une loi fixant un cadre légal pour la circoncision rituelle a été adoptée le 20 décembre 2012, afin de mettre un terme à plusieurs mois de polémiques et d’incertitude juridique créée par l’interdiction, par le tribunal de grande instance de Cologne en juin 2012, de cette pratique à des fins religieuses. L’affaire remontait à 2010, et avait été provoquée par une circoncision pratiquée sur un jeune Tunisien de 4 ans, qui avait dû être envoyé aux urgences en raison de complications survenues deux jours après l’opération. Le parquet avait alors porté plainte contre le médecin devant le tribunal d’instance de Cologne. Ce dernier avait jugé l’opération conforme au « bien-être de l’enfant ». Le procureur avait alors fait appel auprès du tribunal de grande instance qui avait relaxé le médecin en raison d’une situation juridique peu claire, tout en déclarant en même temps que la circoncision représentait « une blessure corporelle, passible de poursuites pénales » et une atteinte au « droit d’un enfant au respect de son intégrité physique ». L’affaire a suscité un fort émoi en Allemagne parmi les musulmans et les juifs qui y avaient vu une violation de la liberté de conscience.

Pour information : article dans Die Zeit et Die Süddeutsche Zeitung.

D 4 novembre 2013    ASylvie Toscer-Angot

2012

13 novembre 2012 : Hambourg signe deux accords avec des associations musulmanes et alévie
Après plusieurs années de discussions, la ville-État de Hambourg a conclu deux accords, d’une part (...)

  • 13 novembre 2012 : Hambourg signe deux accords avec des associations musulmanes et alévie

Après plusieurs années de discussions, la ville-État de Hambourg a conclu deux accords, d’une part avec trois organisations musulmanes (DITIB – Landesverband Hamburg ; SHURA – Rat der islamischen Gemeinschaften in Hamburg ; VIKZ – Verband der islamischen Kulturzentren) et d’autre part avec la communauté alévie (Alevistische Gemeinde Deutschland). Ces accords ont été signés le 13 novembre 2012 par le Sénat de la ville-État et devront encore être approuvés par la chambre basse (Bürgerschaft) avant de pouvoir entrer en vigueur.

Les deux accords dont le contenu est quasi identique confirment pour l’essentiel des droits et obligations constitutionnels et légaux déjà garantis. La principale innovation concerne la reconnaissance juridique de certains jours fériés musulmans ou alévis qui obtiennent le statut de fêtes religieuses.

Les accords réaffirment la liberté de religion pour les croyants musulmans ou alévis et le droit pour leurs communautés de s’organiser librement dans les limites de la loi (art.1). Ils rappellent que les parties sont attachées aux valeurs fondamentales communes de l’ordre juridique constitutionnel, en particulier à la garantie des droits fondamentaux et à la tolérance envers les autres cultures. Les parties condamnent par ailleurs la violence et la discrimination fondée sur l’origine ethnique, le sexe, l’orientation sexuelle, les convictions ou les croyances religieuses et politiques (art. 2 §1).

Elles s’engagent en particulier à garantir l’égalité des sexes et la pleine participation des femmes et des jeunes filles dans la société et dans la sphère politique, scolaire et professionnelle. Celles-ci ne peuvent par exemple voir leurs possibilités professionnelles restreintes de façon injustifiée à cause de tenues vestimentaires liées à leurs convictions religieuses (art. 2 §2).

Trois jours fériés sont reconnus comme des fêtes religieuses au sens de la loi sur les jours fériés de Hambourg (Feiertagsgesetz) : Fête du Sacrifice, Ramadan et Achoura pour les musulmans ; Achoura, Nevruz (21 mars) et Hizir-Lokmasi (16 février) pour les alévis (art. 3).

Les accords réaffirment par ailleurs le droit pour ces communautés de créer leurs propres établissements d’enseignement (art. 4) et de participer aux cours d’enseignement religieux dans les écoles publiques, un groupe de travail étant constitué afin de réfléchir au contenu des programmes et à l’organisation de cet enseignement (art. 4 – musulmans, art. 5 – alévis).

La ville-État de Hambourg encouragera par ailleurs la création d’un centre de formation de théologie musulmane et de pédagogie religieuse à l’Université de Hambourg, afin de former notamment des enseignants pour l’enseignement religieux (art. 5 – musulmans, art. 6 – alévis).

Les autres dispositions des accords concernent l’assistance spirituelle dans les établissements spécialisés (art. 7), la participation dans les médias audiovisuels (art. 8), la garantie des droits de propriété, de construction et d’exploitation de lieux de culte et autres établissements (art. 9), les cimetières et inhumations (art. 10).

Le maire de Hambourg, Olaf Scholz, a salué la conclusion de ces accords comme constituant un succès de la politique d’intégration et le signal d’une volonté forte de coopération. De leur côté, les organisations musulmanes et alévie ont affirmé que ces accords sont d’une importance historique en ce qu’ils marquent la reconnaissance explicite des musulmans de Hambourg comme des citoyens à part entière faisant partie intégrante de la société et reconnus comme des partenaires institutionnels de l’Etat.

Pour en savoir plus :
 Vertrag zwischen der Freien und Hansestadt Hamburg, dem DITIB-Landesverband Hamburg,
SCHURA – Rat der Islamischen Gemeinschaften in Hamburg und dem Verband der Islamischen Kulturzentren
 Vertrag zwischen der Freien und Hansestadt Hamburg und der Alevitischen Gemeinde Deutschland e.V.

  • 10 octobre 2012 : Une loi garantit le droit à la circoncision

Le Cabinet fédéral a approuvé le 10 octobre 2012 un projet de loi visant à éliminer l’incertitude juridique créée au sujet de la circoncision par le jugement du tribunal d’instance de Cologne du 7 mai 2012 (voir le débat actuel du 7 mai 2012 ci-dessous).

La loi adoptée le 20 décembre 2012 insère dans le Code civil un nouvel article § 1631d qui reconnaît le droit pour les parents de faire pratiquer, selon les normes médicales, une circoncision non médicalement nécessaire (eine medizinisch nicht erforderliche Beschneidung) sur un enfant de sexe masculin sans capacité de discernement et de jugement (nicht einsichts- und urteilsfähiges männliches Kind), sauf dans le cas où elle risquerait de le mettre en danger. La circoncision peut être pratiquée durant les six premiers mois de l’enfant par une personne désignée par la communauté religieuse, spécifiquement formée et disposant d’une compétence en la matière comparable à celle d’un médecin.

Pour en savoir plus : lire le texte de loi (en allemand)

  • 20 septembre 2012 : Sorties de l’Eglise, décret de la Conférence épiscopale et décision de la Cour administrative fédérale

En Allemagne, l’Église catholique et les Eglises protestantes perçoivent un impôt cultuel dû par les personnes physiques qui sont imposables sur le revenu, lequel représente 8% à 10% de l’impôt sur le revenu selon les Länder. Le principe constitutionnel de liberté de religion permet à chaque citoyen d’effectuer une déclaration de sortie de l’Eglise auprès du tribunal d’instance afin de décliner toute appartenance religieuse et ne pas acquitter cet impôt.

Le nombre de personnes qui décident de quitter l’Eglise catholique est relativement élevé ces dernières années, en réaction notamment aux affaires de pédophilie. 126 488 personnes sont ainsi sorties de l’Église en 2011 selon les chiffres de la Conférence épiscopale.

En réaction à ce phénomène, la Conférence épiscopale allemande a publié le 20 septembre 2012 un décret relatif à la sortie de l’Église (Kirchenaustritt) qui considère que la démarche de retrait constitue une prise de distance délibérée et volontaire avec l’Eglise et une grave offense à la communauté ecclésiale. Les évêques considèrent qu’il n’est pas possible de séparer l’Eglise-communauté spirituelle de l’Eglise-institution. Le retrait de l’Eglise ne peut donc être partiel et s’accompagne des conséquences juridiques suivantes pour l’individu concerné :

 il ne peut recevoir les sacrements de la confession, l’eucharistie et l’onction des malades - sauf en cas de danger de mort
 il ne peut occuper aucun office ou charge ecclésiastique dans l’Église
 il ne peut être parrain ou marraine
 il ne peut être membre de la paroisse ou des conseils diocésains
 il perd ses droits de vote actif et passif dans l’Eglise
 il ne peut être membre d’une association cultuelle publique
 il doit demander une autorisation à l’ordinaire du lieu s’il souhaite se marier religieusement
 il peut se voir refuser des funérailles religieuses

Le décret prévoit que le ministre du culte compétent doit entrer en contact avec chaque personne ayant annoncé sa sortie de l’Eglise, par l’intermédiaire d’une lettre pastorale et éventuellement lors d’une entrevue, pour l’informer des conséquences de ce retrait, mais également pour l’inciter à réintégrer la communauté ecclésiale avec le plein exercice de ses droits et devoirs.

Textes du décret et de la lettre pastorale sur le site de la Conférence épiscopale allemande.

La cour administrative fédérale (Bundesverwaltungsgericht) a par ailleurs estimé dans un jugement du 26 septembre 2012 (BVerwG 6 C 7.12) qu’une personne ayant effectué une déclaration de sortie de l’Eglise catholique ne peut se retirer de la seule structure associative et demeurer au sein de communauté de foi. L’appartenance à une communauté religieuse avec un statut public, telle l’Église catholique romaine, a des effets en matière religieuse et également des conséquences en droit étatique liées, par exemple, à l’impôt cultuel. La décision de retrait ne peut concerner les seuls effets juridiques.

Communiqué de presse de la Cour administrative fédérale allemande.

  • 7 mai 2012 : Un jugement d’un tribunal allemand condamne la circoncision pour motifs religieux

Dans une décision du 7 mai 2012, le tribunal de grande instance de Cologne a jugé que la circoncision d’un enfant violait son droit fondamental à l’intégrité physique.

Dans cette affaire, un médecin avait procédé à la circoncision d’un enfant musulman motivée par des motifs religieux, à la demande de ses parents. Quelques jours après l’intervention, l’enfant avait dû être admis dans un autre l’hôpital pour des saignements qui ont été soignés, sans conséquences à plus long terme.

Le médecin a alors été poursuivi pénalement par cet hôpital et acquitté par le tribunal d’instance (Amtsgericht Köln). Le ministère public (Staatsanwaltschaft Köln) a alors interjeté appel et l’acquittement a été confirmé par le tribunal de grande instance (Landgericht Köln), sur le motif d’une erreur de droit invincible ("unvermeidbarer Verbotsirrtum", art. 17 du Code pénal allemand) : la question de la légalité de la circoncision des garçons sur la base du consentement des parents n’étant pas clairement définie par le droit allemand, le médecin ne peut être tenu pour responsable.

Le tribunal a fait observer cependant qu’il existe une limite constitutionnelle aux droits religieux des parents, et que cette limite a été atteinte en la matière. Le tribunal a notamment accordé une attention particulière au fait que la circoncision a durablement et irrémédiablement changé ("dauerhaft und irreparabel verändert") le corps de l’enfant et considéré que cela affecte en outre sa faculté de décider ultérieurement de son appartenance religieuse.

Les cours allemandes ne sont pas liées par le jugement d’un tribunal de grande instance, mais le droit en la matière ayant été ainsi précisé, cette décision pourrait faire jurisprudence et des médecins pourraient à l’avenir être condamnés pour avoir effectué des circoncisions.

Ce jugement a déclenché de vifs débats en Allemagne et plus largement en Europe. Le gouvernement allemand a tenu à réaffirmer son souhait de garantir la liberté des activités religieuses et des parlementaires demandent le vote d’une loi visant à protéger les rituels religieux traditionnels. Pour leur part, les rabbins européens réunis en conférence à Berlin le 12 juillet 2012 ont dénoncé ce jugement et appelé à continuer les circoncisions des enfants en Allemagne.

Pour en savoir plus : la décision du Landgericht Köln (en allemand).

D 30 novembre 2012   

2010

29 janvier 2010 : Théologie et sciences religieuses à l’université
Le Conseil allemand de la science (Wissenschaftsrat) a remis un rapport le 29 janvier 2010 où il rend compte de (...)

  • 29 janvier 2010 : Théologie et sciences religieuses à l’université

Le Conseil allemand de la science (Wissenschaftsrat) a remis un rapport le 29 janvier 2010 où il rend compte de l’enseignement de la théologie et des sciences religieuses à l’université. Il préconise notamment la création d’instituts d’études islamiques pour former des imams et des professeurs de religion.

Lire le rapport : Empfehlungen zur Weiterentwicklung von Theologien und religionsbezogenen Wissenschaften an deutschen Hochschulen.

D 11 février 2010    AMatthias Koenig

2009

27 avril 2009 : Berlin, référendum sur l’enseignement religieux
À Berlin, un débat est en cours suite à une initiative populaire appuyée par les Églises et autres communautés religieuses. (...)

  • 27 avril 2009 : Berlin, référendum sur l’enseignement religieux

À Berlin, un débat est en cours suite à une initiative populaire appuyée par les Églises et autres communautés religieuses. Celle-ci vise à introduire l’enseignement religieux dans les écoles publiques, conformément à l’article 7 de la Loi fondamentale allemande (Grundgesetz), comme alternative au programme d’éthique qui est actuellement obligatoire pour tous les élèves.
L’initiative a réussi à rassembler suffisamment de soutiens pour contraindre le Sénat de Berlin à organiser un référendum qui s’est tenu le 27 avril 2009.

Pour en savoir plus sur cette initiative, voir le site de l’association "Pro-Reli".

D 7 mai 2009    AMatthias Koenig

2005

24 mars 2005 : Les Témoins de Jéhovah reconnus comme corporation de droit public
La Cour d’appel administrative (Oberverwaltungsgericht) de Berlin, dans son jugement Land Berlin v (...)

  • 24 mars 2005 : Les Témoins de Jéhovah reconnus comme corporation de droit public

La Cour d’appel administrative (Oberverwaltungsgericht) de Berlin, dans son jugement Land Berlin v Religionsgemeinschaft der Zeugen Jehovas in Deutschland e.V. du 24 mars 2005 a, de nouveau, décidé que la communauté religieuse des Témoins de Jéhovah doit être reconnue comme corporation de droit public. La Cour constitutionnelle de Karlsruhe avait, le 19 décembre 2004, cassé un arrêt du Tribunal administratif fédéral, qui avait dénié, en 1997, la qualité de corporation de droit public aux Témoins de Jéhovah, du fait de leur manque de loyauté envers l’État. Le Tribunal administratif fédéral avait, de son côté, retourné le cas à la Cour d’appel administrative, en lui demandant d’éclairer si la communauté religieuse, à travers sa position sur la transfusion sanguine, l’éducation et la famille, mettait en danger les droits d’autrui.
La Cour d’appel administrative a trouvé toutes les accusations portées contre les Témoins de Jéhovah non fondées ; tout recours en révision a été exclu.

Pour en savoir plus, voir l’arrêt de la Cour (en allemand).

  • 23 février 2005 : Reconnaissance d’une fédération islamique en tant que communauté religieuse

Le Tribunal constitutionnel fédéral (Bundesverwaltungsgericht), dans son arrêt du 23 février 2005, a cassé un jugement de la Cour d’appel administrative de Münster, qui avait dénié la qualité de communauté religieuse à une fédération des associations musulmanes en Nordrhein Westphalie. En affirmant le droit des communautés religieuses à dispenser une instruction religieuse à l’école publique, le Tribunal a constaté qu’une fédération peut être reconnue comme partenaire de l’Etat dans l’organisation de l’instruction religieuse, si elle ne se borne pas à représenter et coordonner les activités des ses associations membres, mais poursuit, elle-même des activités religieuses ; si les associations membres constituent, quant à elles, des communautés religieuses ; et si son comportement ne met pas en danger les principes constitutionnels de la Loi Fondamentale.
La Cour d’appel administrative doit maintenant décider, si la fédération islamique réunit ces conditions et peut, par ailleurs, être reconnue comme partenaire de l’État dans l’instruction islamique à l’école publique.

Pour en savoir plus, voir le texte du jugement sur le site du tribunal fédéral (en allemand).

  • Février 2005 : Vers un organe de représentation des musulmans

En février 2005, le plupart des fédérations musulmanes en Allemagne, y compris le Islamrat für die BRD, le Zentralrat der Muslime in Deutschland (ZMD) et le Verband Islamischer Kulturzentren (VIKZ), s’est réunie à Hambourg pour discuter des structures organisationnelles communes pour promouvoir la représentation des musulmans vis-à-vis de l’Etat. Un comité élaborera les structures et modalités d’une nouvelle organisation, qui devrait devenir l’interlocuteur de l’Etat à l’échelle de Länder et à l’échelle nationale.

D 5 avril 2005    AMatthias Koenig

2004

Différents débats ont cours en Allemagne. Les questions contemporaines sont :
– LER en Brandebourg
– La question du crucifix dans les écoles publiques (notamment le cas de la Bavière)
– (...)

  • Différents débats ont cours en Allemagne. Les questions contemporaines sont :

 LER en Brandebourg
 La question du crucifix dans les écoles publiques (notamment le cas de la Bavière)
 L’enseignement de l’islam dans les écoles publiques
 Le problème du foulard islamique des instructrices dans les écoles publiques
 Le statut de corporation en droit public des minorités religieuses (Islam, Témoins de Jéhova)

D 15 décembre 2004    AMatthias Koenig

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