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Une pratique religieuse faible mais différenciée selon la religion considérée

Le deuxième volet de l’enquête Trajectoires et origines (2019-2020) réalisée conjointement par l’INED et l’INSEE montre une pratique religieuse toujours faible en France, mais qui varie selon la religion considérée. L’enquête présente en outre l’intérêt de distinguer plusieurs types de pratiques : fréquentation des lieux de culte (régulière ou non) d’une part, fréquence des prières (une fois par semaine ou moins) d’autre part. Des variations s’observent ainsi entre participation cultuelle collective ou exercice individuel de la foi.

L’étude réalisée par Lucas Drouhot, Patrick Simon et Vincent Tiberj, La diversité religieuse en France : transmissions intergénérationnelles et pratiques selon les origines (Insee références, Édition 2023) reprend une partie de ces données. Elle montre que la pratique religieuse entendue comme fréquentation des lieux de culte est plus faible chez les catholiques (8 % s’y rendent au moins une fois par semaine) que chez les autres chrétiens, musulmans ou bouddhistes (20 % environ). Selon ce même critère, la pratique la plus élevée concerne le judaïsme (34 %).

Si l’on retient le critère de la fréquence des prières, ce sont cette fois les musulmans qui sont les plus pratiquants. Ils sont près de 60 % à déclarer prier au moins une fois par semaine, contre environ 15 % des catholiques, 30 % des autres chrétiens, 40 % des juifs et un peu plus de 30 % de bouddhistes. Comme le soulignent les trois auteurs, « le rôle des lieux de culte est différent dans l’islam où les pratiques privées, à domicile ou dans la vie quotidienne, sont beaucoup plus fréquentes. Alors que la mosquée ne fait pas partie des cinq piliers de l’islam, seuls 20 % des musulmans la fréquentent régulièrement ».

Pratiques religieuses selon la religion

L’étude propose en outre une analyse plus fine en fonction de la filiation des individus considérés (descendants d’immigrés, immigrés, ultra-marins, ni immigrés ni descendants d’immigrés). Les pratiques diffèrent ainsi selon l’origine, à l’exception de l’islam où ces variations demeurent limitées. Ainsi, 6 % des catholiques sans ascendance migratoire fréquentent régulièrement leur lieu de culte. Ils sont 15 % parmi les immigrés d’origine portugaise, espagnole ou italienne. Leurs descendants ont une pratique similaire à celle des catholiques sans ascendance migratoire (5 %).

Pratiques religieuses des personnes ayant déclaré avoir une religion, par ascendance migratoire

Le genre influence également la pratique religieuse. Ainsi, 30 % des hommes musulmans et 10 % des femmes musulmanes fréquentent régulièrement la mosquée.
Enfin, la confrontation des données relatives à la pratique avec celles concernant l’importance de la religion pour les personnes considérées montre une corrélation limitée entre ces deux critères. Ainsi, seuls 34 % des musulmans qui considèrent que la religion est très importante fréquentent régulièrement une mosquée.

D 2 octobre 2023    AAnne Lancien

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