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Le cas particulier de l’Alsace-Moselle

À la suite de l’histoire particulière de cette région (voir le parcours historique), l’appartenance religieuse en Alsace-Moselle diffère sensiblement du reste de la France. Elle y est plus forte : l’étude IFOP sur l’implantation des religions en France confirme que l’Est est aujourd’hui la "partie la plus religieuse de la France". Majoritairement catholique, la région compte également un nombre important de protestants et de juifs. La communauté musulmane y est principalement d’origine turque.

L’Église catholique est le culte le plus représenté en Alsace-Moselle, comportant environ 1 900 000 fidèles, soit près de 75 % de la population.
Le diocèse d’Alsace est l’un des plus grands diocèses de France. Il compte 5 régions pastorales, 14 zones pastorales et 66 secteurs pastoraux. On y estime le nombre de catholiques à 1 300 000 ; le nombre de paroisses est de 767 et le nombre de doyennés de 67.
Le nombre de prêtres diocésains est estimé au 1er octobre 1998, à 674. A ces prêtres, il faut ajouter 137 frères et 1990 religieuses. Enfin, le diocèse compte 47 diacres permanents.
Le site Catholic Hierarchy met en ligne les informations concernant les diocèses de l’Est de la France.

L’Union des Églises Protestantes d’Alsace Lorraine (UEPAL) regroupe, depuis 2006, l’Église Protestante de la Confession d’Augsbourg d’Alsace-Lorraine (EPCAAL, luthérienne), et l’Église Protestante Réformée d’Alsace-Lorraine (EPRAL). Pour connaître ses effectifs, l’UEPAL se base sur les chiffres fournis par les pasteurs. Or, leurs critères de définition d’un paroissien sont certainement variables (de la personne rencontrée une fois lors d’un service funèbre au conseiller presbytéral engagé).
De plus, chaque église a un fonctionnement spécifique pour ce qui est de la participation financière. L’EPCAAL définit une valeur indiciaire, et applique ensuite ce coefficient aux nombres de personnes de la paroisse, ce qui va fournir le chiffre de la participation financière qui leur est demandée par l’Église. L’EPRAL fonctionne sur la répartition de ses dépenses en fonction des capacités financières des paroisses ; certaines paroisses peuvent donc avoir une "cible" importante malgré un nombre de paroissiens relativement petit ; l’inverse peut également être vrai. Il est donc possible que, pour leurs évaluations, les paroisses réformées aient tendance à gonfler leurs chiffres (pour exalter leur vitalité locale), et les paroisses luthériennes à être moins enthousiastes (pour ne pas voir trop augmenter leur charge financière).
L’inscription sur les listes électorales des paroisses, démarche volontaire, n’est pas non plus un indice très fiable. Un conflit local peut faire gonfler le nombre de votants ; mais certains participants réguliers des activités paroissiales peuvent ne pas être intéressés à voter – il y a fréquemment autant de postes que de candidats. Les pratiques, le tissu social varient également considérablement, d’un protestantisme mosellan rural en grande perte de vitalité à un intérêt urbain pour le protestantisme strasbourgeois par exemple.
Faute d’indicateur précis, il est donc difficile d’avancer un chiffre fiable du protestantisme en Alsace. L’UEPAL compte environ 430 pasteurs, et évalue le chiffre de ses membres à 210 000 luthériens et 30 000 reformés ; elle préfère cependant évoquer la "capacité de mobilisation" des églises luthériennes et réformées, évaluée à 300 000 personnes.

Le culte israélite en Alsace-Moselle, majoritairement ashkénaze, s’est cependant enrichi d’une forte communauté séfarade lors du rapatriement des français d’Algérie. Aucune source fiable ne permet actuellement de connaître avec précision la population juive des 3 consistoires. Le nombre de personnes inscrites dans les communautés fournit quelques indications, mais il existe de plus en plus de cercles orthodoxes ou libéraux qui vivent en marge des communautés traditionnelles. On avance le chiffre de 20 000 membres, la tendance étant à une baisse de la population.

Informations fournis par les services communication de l’UEPAL et du consistoire israélite du Bas-Rhin, août 2006, et le diocèse de Strasbourg, mars 2007.

D 24 septembre 2012    AAnne-Laure Zwilling

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