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Les nouveaux mouvements religieux au Canada

Les nouveaux mouvements religieux – aussi fréquemment appelés nouvelles religions, religions émergentes ou religions alternatives – sont des religions ayant vu le jour ou ayant été importées relativement récemment en Amérique du nord, et ne faisant ainsi pas partie des grandes traditions religieuses établies (notamment, en contexte nord-américain, le christianisme). Au Canada comme aux États-Unis, si plusieurs nouveaux mouvements existent au moins depuis le 19e siècle, leur nombre a augmenté après la Seconde guerre mondiale dans un contexte de restructuration sociale et de perte d’influence des autorités religieuses traditionnelles. Quelques exemples incluent l’Église de scientologie, Hare Krishna, l’Église de l’unification, Eckankar et la Science chrétienne. Certains groupes, tel que l’Armée de Marie, groupe excommunié en 2007 par l’Église catholique, établissent une rupture plus ou moins grande par rapport aux institutions séculaires. De manière générale, il est difficile d’estimer le nombre de nouveaux mouvements religieux actifs, tout comme de connaître le nombre, même approximatif, de membres de chacun de ces mouvements, notamment parce que les porte-paroles de ces groupes tendent à exagérer la démographie de leurs communautés, mais également parce que plusieurs groupes ne sont tout simplement pas répertoriés. Les groupes les plus importants sur le plan démographique sont l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (également appelée Eglise mormone), avec plus de 193 000 membres au Canada, et les Témoins de Jéhovah, qui comptent plus de 113 000 membres canadiens.

Certains de ces nouveaux mouvements religieux sont notamment connus en terre canadienne à cause de controverses publiques diverses. Par exemple, le mouvement raélien a été rendu célèbre par le témoignage de son leader prétendant avoir des contacts avec des extra-terrestres, et à cause de l’importance que son système de croyance accorde au clonage humain. L’Ordre du temple solaire a également attiré l’attention à cause du suicide collectif de plusieurs de ses membres dans les années 1990. Finalement, dans la municipalité de Bountiful en Colombie-Britannique, un groupe de mormons fondamentalistes fait les grands titres des journaux depuis les années 1980 à cause de sa pratique illégale de la polygamie.

Relations avec la société et tensions

Ainsi, les nouveaux mouvements religieux entrent souvent en tension avec la société à cause de croyances et pratiques perçues par certains comme incompatibles avec les valeurs partagées. Les croyances et pratiques concernant les relations entre les genres, la structure familiale, le mariage, l’éducation des enfants et la sexualité sont fréquemment en cause dans les controverses entourant ces religions alternatives. Afin de lutter contre ce qui leur semblait être une menace, autant pour le bien commun que pour les membres de ces groupes, certains mouvements dits "anti-sectes" se sont formés au Canada (un des plus importants est Info-sectes/Info-cult, fondé en 1980).

Les processus d’approbation par l’Etat de la création de groupes religieux au Canada sont légers : c’est par exemple la demande d’être reconnu comme personne morale sans but lucratif pour des raisons religieuses, ou encore de posséder et faire usage d’un lieu de culte, ce qui comporte notamment certains avantages fiscaux. Ces processus n’interfèrent pas avec les doctrines et pratiques internes des groupes, à moins qu’elles ne contreviennent aux lois communes.

Voir également le débat actuel de 2017 : "Nouveaux mouvements religieux : cas légaux contemporains et historiques".

D 20 juin 2017    AMathilde Vanasse-Pelletier

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