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Occupation nazie et période communiste

Pendant l’occupation nazie de 1939-1945, les catholiques prirent une part active à la résistance dans les territoires tchèques et, en raison des persécutions qu’ils subirent, gagnèrent la reconnaissance de la population. Après la Seconde Guerre mondiale, au temps de la démocratie renouvelée entre 1945 et 1948, les communautés religieuses devinrent populaires dans la société tchèque et les libertés religieuses redevinrent équivalentes à celles qui prévalaient avant 1939. La limitation de la démocratie par les quatre partis politiques réunis dans « Front national » ne limita pas la liberté religieuse.

Le coup d’État communiste de février 1948 provoqua cependant un changement radical, toutes les sphères de la vie publique devant se soumettre à l’idéologie « scientifique », à savoir l’idéologie marxiste, qui impliquait l’athéisme. Dans les années 1948-1989, l’athéisme joua le rôle de « religion d’État ».

Les communautés religieuses devinrent les seules institutions proposant une pensée alternative dont l’existence était tolérée, sachant que l’objectif final du régime restait, bien sûr, leur entière suppression.

De nouvelles lois instituant le contrôle de l’État sur les Églises sont entrées en vigueur le 1er novembre 1949. Ces lois créèrent des traitements obligatoires mais très limités pour le clergé, financés par l’État, sans tenir compte des souhaits des communautés religieuses. Toute activité religieuse du clergé ou des prédicateurs laïques nécessitait l’autorisation de l’État, accordée seulement pour une zone géographique limitée et révocable sans motif. Les infractions à cette législation étaient passibles d’emprisonnement selon les dispositions du Code pénal de 1950 puis de 1961. Le mariage civil obligatoire fut créé en janvier 1950 pour la première fois dans l’histoire des territoires tchèques.

En avril 1950, tous les monastères furent saisis et les moines internés plusieurs mois sans motif, avant d’être par la suite envoyés dans des camps de travaux forcés pour des périodes de trois ou quatre ans, puis dispersés pour devenir des travailleurs. À partir d’août 1950, les couvents de religieuses connurent un sort assez similaire avec leur éloignement vers des régions frontalières, l’interdiction d’accepter des novices et l’obligation pour les religieuses de travailler en usine. Cette situation dura jusqu’en 1989.

Pendant les années 1950, les écoles religieuses et les séminaires furent également supprimés. La formation des clercs était dispensée dans les trois seules facultés de théologie d’État (une catholique, une protestante et une pour l’Église tchécoslovaque), où le nombre d’inscriptions était limité.

Des centaines de militants dans la plupart des communautés religieuses furent condamnés, lors de procès truqués, à des milliers d’années d’emprisonnement tandis que la plupart des évêques catholiques étaient emprisonnés ou internés.

L’éducation religieuse à l’école fut obligatoire pour tous les enfants appartenant à une communauté religieuse jusqu’en 1953. À partir de cette année, elle ne fut autorisée que comme matière facultative ; il y eut une tentative pour la faire disparaître de l’ensemble des écoles, ce qui engendra des discriminations à l’encontre des élèves assistant à ces cours.

D 12 octobre 2012    AZáboj Horák

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