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Événements majeurs des relations Église-État après 1974

1979 : introduction par l’État du divorce "automatique" malgré le désaccord profond de l’Église orthodoxe exprimé par des déclarations officielles et des lettres encycliques.
1982 : Reconnaissance juridique du mariage civil au même titre que le mariage religieux, malgré les réactions massives de l’Église orthodoxe par le biais de déclarations officielles et de lettres encycliques.
1987 : Le projet de loi relatif à l’expropriation partielle des biens immobiliers monastiques ainsi que les innovations proposées concernant l’administration interne et le système judiciaire de l’Église déclenchent une crise majeure entre l’État et l’Église orthodoxe. Cette crise se termine aux dépens du gouvernement qui doit retirer les projets de lois concernés et ne peut les mettre en œuvre sous la menace du coût politique. Après le recul du gouvernement, le ministre de l’Éducation et des Affaires religieuses a été contraint de démissionner.
1992  : La Cour européenne des droits de l’homme condamne la Grèce pour violation du droit à la liberté religieuse dans un cas d’emprisonnement de trois témoins de Jéhovah. Depuis lors, la Grèce a été condamnée pour un certain nombre de violations de la liberté religieuse, ce qui la place en tête de liste des pays de l’UE concernés par la Cour.
1998 : L’élection du métropolite Christodoulos comme archevêque de l’Église orthodoxe a marqué un tournant "fondamentaliste" dans l’histoire contemporaine de l’Église. Le nationalisme, le populisme et le rigorisme ont été les éléments essentiels du discours religieux durant la décennie de son mandat.
2000-2001 : La crise dite des "cartes d’identité". Les origines de la tension remontent à 1992-93, lorsque le gouvernement a pris l’initiative d’inclure l’appartenance religieuse sur les cartes d’identité, à titre facultatif. Suite aux réactions du Saint-Synode, cette initiative a été retirée. En 2000, le gouvernement a décidé, sur la base d’une directive européenne relative à la protection des données personnelles, de supprimer l’appartenance religieuse des cartes d’identité grecques, ce qui a de nouveau provoqué une très vive réaction de l’Église. L’archevêque Christodoulos et le Saint-Synode ont réagi vigoureusement en organisant une campagne de collecte de signatures appelant à un référendum et deux grands rassemblements à Athènes et à Thessalonique auxquels ont participé des millions de personnes, exigeant au moins l’inclusion facultative de la religion sur les cartes d’identité. Le gouvernement a persisté et le président de la République a confirmé que, conformément à la Constitution grecque et à la législation européenne, il n’était pas possible d’organiser un référendum ou d’inclure l’appartenance religieuse dans les cartes d’identité. C’est l’un des rares cas où l’État a réussi à imposer sa décision politique à l’Église orthodoxe, malgré les vives réactions.
2005 : Un certain nombre de scandales financiers, sexuels et judiciaires ont affecté de manière très négative l’image publique de l’archevêque Christodoulos et de l’Église orthodoxe.
2008 : élection de l’archevêque Hieronymus. Le discours public de l’Église est devenu moins politisé, plus conciliant et avec des interventions limitées sur les questions de relations internationales.
2018 : Un accord a été annoncé entre le Premier ministre Alexis Tsipras et l’archevêque Hieronymus, en vue d’un nouveau type de relations plus "laïques" entre l’Église et l’État. Cependant, il a été rejeté par le Saint-Synode de l’Église orthodoxe et les organisations de prêtres de rang inférieur, et n’a jamais été mis en œuvre.
2020-2021 : Au début de la pandémie de Covid-19, l’Église orthodoxe s’est montrée réticente à fermer toutes les églises et le gouvernement a dû imposer strictement leur fermeture. Bien que la collaboration entre l’État et l’Église ait globalement prévalu pendant la pandémie, l’Église, par l’intermédiaire du Saint-Synode ou de métropolites et de prêtres individuels, a dans plusieurs cas désobéi aux mesures gouvernementales, ouvert les temples et pratiqué des rituels, ce qui a suscité des débats animés dans la sphère publique.

D 12 décembre 2023    AKonstantinos Papastathis

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