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Le nouvel État fédéral et la paix confessionnelle

La nouvelle Constitution est adoptée en 1848 et favorise le développement du commerce et des industries. Due aux protestants progressistes, elle garantit aux citoyens un certain nombre de droits et de libertés, notamment la liberté des cultes chrétiens sur tout le territoire. II faut souligner qu’auparavant, dans certains cantons, les catholiques et les protestants n’avaient pas les mêmes droits. Cette liberté est élargie aux autres communautés religieuses en 1866, de sorte à englober également les juifs. De la même façon que dans le reste de l’Europe, les juifs ont été, en Suisse, victimes de persécutions et ils ont souvent vu leurs droits limités. Dans les années 1860, ils acquièrent enfin le droit de vote, de libre choix de résidence et de profession. La Confédération assigne aux cantons la tâche de gérer le rapport entre Église et État Actuellement, la Suisse se compose de 26 cantons (dont 6 demi-cantons) qui conservent une certaine souveraineté ; c’est pourquoi la législation ayant trait au religieux diffère d’un canton à l’autre.

Lors de la révision de la Constitution, en 1874, le processus de modernisation et de laïcisation des organes publics et État s’accentue. Les catholiques se sentent en danger face à une vague de lois sécularisantes et d’interdictions visant presque exclusivement leur Église. Face à ce "Kulturkampf" dirigé contre leurs institutions, ils décident de former une sorte de "sous-milieu", mettant en place des institutions entièrement catholiques, telles que des associations, des écoles, des médias, etc. À cette époque, plusieurs groupes de catholiques critiquent l’Eglise catholique romaine et décident de s’en séparer pour fonder l’Église chrétienne-catholique (Église qui existe aussi dans d’autres pays). Ce "sous-milieu" catholique romain ne se dissout qu’au cours de la première moitié du XXe siècle, conséquence de l’intégration toujours plus marquée des catholiques dans les institutions fédérales. Par exemple, en 1894, les catholiques accèdent à la politique fédérale en créant le Parti Populaire Catholique (devenu Parti Démocrate-chrétien en 1970).

D 8 octobre 2012    AJoëlle Sanchez

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